GIRAUDOUX Jean – Livres Audio
GIRAUDOUX, Jean – Juliette Au Pays Des Hommes
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 4h 30min | Genre : Romans
Le roman :
Gérard s’est allongé sur l’herbe en attendant que les écrevisses viennent se prendre au piège – il rêve et recense les éléments de son bonheur. À sa fiancée Juliette, qui le rejoint, il paraît soudain l’être le plus prosaïque, le plus provincial, le plus terre à terre qui soit.
Gérard s’est allongé sur l’herbe en attendant que les écrevisses viennent se prendre au piège – il rêve et recense les éléments de son bonheur. À sa fiancée Juliette, qui le rejoint, il paraît soudain l’être le plus prosaïque, le plus provincial, le plus terre à terre qui soit.
Avant de l’épouser, la jeune, jolie et rêveuse (elle aussi !) Juliette veut revoir ces autres hommes dont elle a noté le nom (parfois tout ce qu’elle sait d’eux) et nourri les songes de son adolescence. Elle part pour Paris. De Rodrigue qui lui a fait aimer les bêtes sauvages à l’archéologue Daudinat et au Slave Boris, elle espère dans ces rencontres d’hommes supérieurs trouver le bonheur, l’idéal, l’inconnu. Les jeunes filles de Giraudoux aiment la fantaisie mais aussi le réel, les nuages, mais aussi la terre ferme ! Juliette ira retrouver l’humain qui lui est destiné, Gérard le fiancé paisible, le provincial, en fait le meilleur.
L’humour de Giraudoux, comme son érudition, ne le quitte pas une seconde, et il va même jusqu’à s’inscrire dans la liste des Grands visités de Juliette à qui il lit sa Prière sur la tour Eiffel dont nous avons donc deux exemplaires !
GIRAUDOUX, Jean – Armistice À Bordeaux
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 33min | Genre : Histoire
L’armistice du 22 juin 1940 est une convention signée en forêt de Compiègne entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du gouvernement français de Philippe Pétain afin de mettre fin aux hostilités ouvertes par la déclaration de guerre de la France envers l’Allemagne le 3 septembre 1939, marquées notamment par la bataille de France déclenchée le 10 mai 1940.
L’armistice établit les conditions de l’occupation par l’Allemagne de la France, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l’Allemagne. En France, tout le territoire national reste sous souveraineté française après la défaite militaire, y compris l’empire colonial. La France conserve une armée, mais sans capacité militaire. Certaines parties du territoire de la métropole passent cependant sous administration allemande, à des degrés divers, en violation du traité d’armistice : la Moselle et l’Alsace, le nord de la France. (Wikipédia)
Jean Giraudoux, écrivain à « l’âme franco-allemande », vécut toute sa vie le drame de la rupture entre la France et l’Allemagne (cf. Siegfried et le Limousin). Le 23 juin 1940, il écrit Armistice à Bordeaux, premier texte de refus et d’espoir. Tous les écrits qu’il publie de 1940 à 1944 s’élèvent contre l’idée de « responsabilité collective » que développe le gouvernement de Vichy.
Quelles belles envolées patriotiques dans cette attente de la signature !
GIRAUDOUX, Jean – Premier Rêve Signé
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 20min | Genre : Nouvelles
Premier Rêve signé est daté de 1907 ; Giraudoux avait 22 ans et n’était pas connu.
Ne pas oublier qu’il s’agit de la transcription d’un rêve, afin de ne pas être surpris par des incohérences et des situations impensables.
Ne pas oublier qu’il s’agit de la transcription d’un rêve, afin de ne pas être surpris par des incohérences et des situations impensables.
« Le mari d’Alouette nous présenta au Pape :
- Je suis, dit-il, petit-fils de conseiller de Préfecture, fils de sous-préfet, Préfet moi-même. Voici l’amant de ma femme, voilà son amante. Ce sont, en vérité, deux petits enfants ; ils s’aiment tant qu’ils ne peuvent plus se séparer. »
- Je suis, dit-il, petit-fils de conseiller de Préfecture, fils de sous-préfet, Préfet moi-même. Voici l’amant de ma femme, voilà son amante. Ce sont, en vérité, deux petits enfants ; ils s’aiment tant qu’ils ne peuvent plus se séparer. »
Quand le songe se termine :
« Je me suis réveillé un matin de pluie, las et désolé ; mes membres gisaient sur mon lit, séparés, si naturellement inertes que j’hésitais à les rassembler autour de ma taille, qui me serrait comme un corset. Un rêve m’a amené Alouette ; quel rêve me la ramènera ?
« Je me suis réveillé un matin de pluie, las et désolé ; mes membres gisaient sur mon lit, séparés, si naturellement inertes que j’hésitais à les rassembler autour de ma taille, qui me serrait comme un corset. Un rêve m’a amené Alouette ; quel rêve me la ramènera ?
Plût à Dieu qui est dans le ciel, qu’elle fût vivante, par l’univers, ici ou là. Je l’aurais attendue, immobile, me nourrissant de miches et de châtaignes, sûr de sa venue et de son règne, simple, immobile et patient, comme les arbres attendent la pluie. »
GIRAUDOUX, Jean – Portrait De La Renaissance
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 10min | Genre : Histoire
Après le souvenir de Polyeucte de Corneille ravivé en 1926 par Polioute de Jacques Bainville,voiciPortrait de la Renaissance, « un des derniers écrits de Jean Giraudoux, qui devait servir d’introduction à un volume que l’École des Sciences Politiques fit imprimer en novembre 1943 pour ses élèves et anciens élèves prisonniers de guerre ». (Note de l’éditeur)
« Entre toutes plantes, toutes bêtes, tous nuages, ceux de Ronsard, d’Agrippa d’Aubigné, de Henri II se reconnaissent à cette profondeur de teinte et à ce scintillement, les écailles de la carpe, le rouge des roses, le blanc de l’hermine, les lys du royaume. C’est la gloire. »
Illustration : Le Festival des eaux à Bayonne, tapisserie d’après Antoine Caron (1580-1581).
GIRAUDOUX, Jean – La Prière Sur La Tour Eiffel
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 32min | Genre : Nouvelles
En célébrant la tour Eiffel, Giraudoux rejoignait Chagall, mais aussi Apollinaire, Cendrars, Cocteau…
Lisez ces quelques lignes et vous déciderez si vous voulez prolonger la lecture d’un texte intellectuel parfois abscons, mais qui « parle » beaucoup.
« C’est le premier mai. Chaque mal infligé à Paris est guéri aujourd’hui par le grand spécialiste. Quand un plomb saute dans un ministère, c’est le fondateur même de l’École supérieure d’électricité qui accourt. Quand un tramway déraille, c’est l’équipe des dix premiers polytechniciens qui vient le remettre dans sa voie. Chaque bourgeois vers midi, après ces cures merveilleuses, a le sentiment que si son bouton de pardessus sautait on alarmerait la rue de la Paix, et l’Observatoire si sa montre s’arrête. [...]
– Et voici la tour Eiffel ! Mon Dieu, quelle confiance il possédait en la gravitation universelle, son ingénieur ! Sainte Vierge, si un quart de seconde l’hypothèse de la loi de la pesanteur était controuvée, quel magnifique décombre ! Voilà ce qu’on élève avec des hypothèses ! Voilà réalisée en fer la corde que lance au ciel le fakir et à laquelle il invite ses amis à grimper… J’ai connu Eiffel, je grimpe… Mon Dieu qu’elle est belle, vue de la cage du départ, avec sa large baguette cousue jusqu’au deuxième, comme à une superbe chaussette ! Mais elle n’est pas un édifice, elle est une voiture, un navire. Elle est vieille et réparée comme un bateau de son âge, de mon âge aussi, car je suis né le mois où elle est sortie de terre. Elle a l’âge où l’on aime sentir grimper sur soi des enfants et des Américaines. Elle a l’âge où le cœur aime se munir de T.S.F. et de concerts à son sommet. Tout ce que j’aime dans les transatlantiques je l’y retrouve. Des parfums incompréhensibles, déposés dans un losange d’acier par un seul passant, et aussi fixes dans leur altitude qu’un cercueil dans la mer tenu par son boulet ; mais surtout des noms de Syriens, de Colombiens, d’Australiens, gravés non sur les bastingages, mais sur toutes les vitres, car la matière la plus sensible de cette tour et la plus malléable est le verre. Pas un visiteur étranger qui ne soit monté là avec un diamant… On nous change à chaque instant d’ascenseur pour dérouter je ne sais quelle poursuite, et certains voyageurs, débarrassés de leurs noms et prénoms dès le second étage, errent au troisième les yeux vagues, à la recherche d’un pseudonyme ou d’un parrain idéal. »
– Et voici la tour Eiffel ! Mon Dieu, quelle confiance il possédait en la gravitation universelle, son ingénieur ! Sainte Vierge, si un quart de seconde l’hypothèse de la loi de la pesanteur était controuvée, quel magnifique décombre ! Voilà ce qu’on élève avec des hypothèses ! Voilà réalisée en fer la corde que lance au ciel le fakir et à laquelle il invite ses amis à grimper… J’ai connu Eiffel, je grimpe… Mon Dieu qu’elle est belle, vue de la cage du départ, avec sa large baguette cousue jusqu’au deuxième, comme à une superbe chaussette ! Mais elle n’est pas un édifice, elle est une voiture, un navire. Elle est vieille et réparée comme un bateau de son âge, de mon âge aussi, car je suis né le mois où elle est sortie de terre. Elle a l’âge où l’on aime sentir grimper sur soi des enfants et des Américaines. Elle a l’âge où le cœur aime se munir de T.S.F. et de concerts à son sommet. Tout ce que j’aime dans les transatlantiques je l’y retrouve. Des parfums incompréhensibles, déposés dans un losange d’acier par un seul passant, et aussi fixes dans leur altitude qu’un cercueil dans la mer tenu par son boulet ; mais surtout des noms de Syriens, de Colombiens, d’Australiens, gravés non sur les bastingages, mais sur toutes les vitres, car la matière la plus sensible de cette tour et la plus malléable est le verre. Pas un visiteur étranger qui ne soit monté là avec un diamant… On nous change à chaque instant d’ascenseur pour dérouter je ne sais quelle poursuite, et certains voyageurs, débarrassés de leurs noms et prénoms dès le second étage, errent au troisième les yeux vagues, à la recherche d’un pseudonyme ou d’un parrain idéal. »
GIRAUDOUX, Jean – Le Cerf
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 43min | Genre : Nouvelles
Étrange conte sur la désaffection d’un grand ami des chiens et des chevaux, pour tous ces animaux, à la suite du la mort de son fils qui l’a complètement perturbé. De pareils sujets sont rarement traités, et il faut remercier Jean Giraudoux (à 25 ans) de nous faire vivre, avec sa justesse descriptive, la dépression et la « résurrection » du grand Fontranges dans la nouvelle Le Cerf écrite en 1907.
« Le cerf d’ailleurs semblait avoir une mission précise. Il se rapprocha encore d’un pas compté et sans piétinement, si près que Fontranges vit son propre reflet dans des larges prunelles en amande. Puis, comme si la faveur divine de n’avoir pas peur, de regarder l’humanité, de lui donner des leçons de courage, était soudain ravie à l’animal, il s’effraya, bondit et disparut. »
Tout, alors, change dans la vie de ce chasseur devant l’Éternel.
Rappelons en quelques mots la Légende de Saint Hubert :
« Depuis le xve siècle on dit que le seigneur Hubert était si passionné de chasse qu’il en oubliait ses devoirs. La légende rapporte qu’il n’avait pu résister à sa passion un Vendredi saint, et n’ayant trouvé personne pour l’accompagner, était parti chasser sans aucune compagnie. À cette occasion, il se trouva face à un cerf extraordinaire. En effet, celui-ci était blanc et portait une croix lumineuse au milieu de ses bois.
Hubert se mit à pourchasser le cerf mais celui-ci parvenait toujours à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l’animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert en ces termes :
Hubert ! Hubert ! Jusques à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusques à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ? » (Wikipédia)
Hubert se mit à pourchasser le cerf mais celui-ci parvenait toujours à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l’animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert en ces termes :
Hubert ! Hubert ! Jusques à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusques à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ? » (Wikipédia)
GIRAUDOUX, Jean – Les Provinciales (Seconde Partie)
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 51min | Genre : Nouvelles
La deuxième partie des Provinciales débute par trois brèves allégories :
Le Printemps : « C’était le printemps, frère de l’été. Vous n’auriez pas su distinguer le blé du gazon, ni l’amitié de l’amour ; le ciel était lointain, et montait jusqu’au soleil ; les haleines des hommes ne ternissaient plus l’air, et ne s’y continuaient pas comme une rivière boueuse dans un fleuve transparent ; les trains seuls, à l’horizon, fumaient ; c’étaient les pluies fines tombant de l’azur comme si midi avait sa rosée ; c’était un petit ruisseau, amoureux de son eau, et qui courait après elle, murmurant en vain des noms. »
La Nostalgie : « Ô Nostalgie, adieu ! ma lampe s’est allumée d’elle-même, là-bas, et mon chien m’attend, allongé en sphinx devant la porte qu’il ne comprend plus. Adieu. » « Adieu, toi qui nous enveloppes dans le souvenir comme dans la robe de Nessus, qui poses tes mains à tout moment sur nos oreilles de sorte que nous n’entendons le bonheur que par bouffées incohérentes, pareils à des enfants espiègles quand jouent les orgues. »
À l’amour, à l’amitié : « Il n’y a plus d’amitié ; il n’y a plus, amie, d’amour ; il n’y a plus, sur ta robe, sur ton visage, qu’un miroitement et qu’un rayonnement sous lequel tu tremblotes toute. »
Ces poèmes en prose sont suivis de La Pharmacienne, histoire amusante de la mésaventure d’un agent voyer (de la voirie) qui,voyant mal, s’était trompé de femme…
Illustration : Claude Monet, La Grande Creuse au pont de Vervy (1889, détail).
GIRAUDOUX, Jean – Les Provinciales (Première Partie)
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 2h 5min | Genre : Nouvelles
Les Provinciales (1909) sont la première œuvre littéraire de Giraudoux et se passent dans le paradis perdu de son enfance, dans le Limousin, à Bellac et à Pellevoisin.
La première partie du recueil contient trois nouvelles : De ma fenêtre, Sainte Estelle et Le Petit Duc, où abondent comparaisons et métaphores campagnardes insolites qui laissent pressentir le grand poète en prose que deviendra le petit Jean.
La première partie du recueil contient trois nouvelles : De ma fenêtre, Sainte Estelle et Le Petit Duc, où abondent comparaisons et métaphores campagnardes insolites qui laissent pressentir le grand poète en prose que deviendra le petit Jean.
« Tout le jour des rayons maladroits se brisent sur des surfaces qu’ils croyaient molles, et qui vous les renvoient durement, alors que le soleil m’est encore invisible, et n’a pas quitté les champs. Ils vous viennent des toits, sur lesquels un vernis inépuisable coule, d’un œil-de-bœuf qui n’ose les laisser pénétrer dans les greniers, de la rivière, si profonde que les poissons y sont à l’ombre. Les murs, les murs s’étendent, et emmagasinent de la chaleur pour l’hiver ; les mouches voltigent sans crainte autour des toiles d’araignées où elles prennent et sucent des moucherons. Puis, peu avant la nuit, le soleil lui-même arrive, escorté de nuées, de bruits et de couleurs. Avant d’enfoncer dans l’horizon, il y jette sa robe, apparaît nu et jaune, et allume de grands incendies d’où montent les fumées qui bourrent les nuages. Alors notre père Voie passe. Le soleil se couche quand il est passé. On me couche avec le soleil. »
Joli sujet de thèse : « les images du style giralducien »…
Illustration : Claude Monet, La Grande Creuse au pont de Vervy (1889, détail).
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