Deborah, la femme adultère - (Livre numérique Google)
Le lecteur du Nouveau Testament ne cesse de s’interroger sur les multiples personnages dont la destinée croise, à un moment ou à un autre, à l’occasion d’un miracle, d’une fête, d’une mise à l’épreuve ou d’une expiation, le chemin de Jésus : si les Écritures nous précisent en général qui ils sont, d’où ils viennent, rien n’est dit en général de ce qu’ils sont devenus.
Ainsi de la « femme adultère », Deborah, en fait une adolescente fort bien éduquée par son père, scribe, qui l’a mariée à un vieillard de ses amis, scribe lui aussi et quasi impuissant. Elle fuit le toit conjugal et, éconduite par son père, par sa tante, se cache auprès de son cousin Philippe à qui la lient de tendres sentiments. Découverts alors qu’ils n’ont rien commis de répréhensible, l’un ne doit son salut qu’à la fuite, l’autre est condamnée à être lapidée, malgré ses dénégations, pour avoir trompé son époux. C’est alors que Jésus survient et prononce la fameuse phrase salutaire : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! »
C’est là que la romancière prend le relais de l’évangéliste pour suivre Deborah, mêlée aux disciples, compagne de Marie et Marie-Madeleine, complice des Zélotes dans leur guérilla contre les Romains, enjeu amoureux entre Philippe ,le fidèle cousin, et Marcus, le beau centurion, elle dont l’ineffable grâce fait, dans ce monde d’hommes, une innocente tentatrice de tous les instants.