MAURIÈRE Gabriel – Livres Audio
MAURIÈRE, Gabriel – Le Petiot
« [...] Quand il va au puits, dangereux à cause de sa margelle branlante, la même idée passe toujours dans la cervelle du père Mathieu : il faudra arranger cette pierre, car ça serait dangereux pour les petits… Hélas ! des petits, il n’y en aura jamais dans la maison ! Ce n’est pas la peine, non, ce n’est pas la peine d’arranger rien ! [...] »
Mais la ténacité de la vieille mère Matthieu coloriera ce sombre avenir.
MAURIÈRE, Gabriel – Le Trésor
MAURIÈRE, Gabriel – Elle A Dit : Non ! (Version 2)
« [...] La barque s’en allait doucement sur la pente insensible du fleuve comme vers une mystérieuse destinée… Une attente immense régnait : l’âme de Jacques lui semblait s’élargir, se diluer dans le crépuscule, emplir la vallée… La jeune fille était brune et pâle comme dans un poème romantique. Un oui, un non, flottaient dans l’air. C’est le non qui s’est posé. [...] »
MAURIÈRE, Gabriel – Voisinage
« Landry et Bécart étaient mal ensemble, très mal – au point qu’ils ne s’injuriaient plus et qu’ils affectaient de ne pas se connaître. La figure de Landry ne rencontrait jamais que le dos rond de Bécart, tandis que Bécart passait ses yeux sur Landry, comme s’il regardait au travers. Une telle ignorance l’un de l’autre chez deux voisins est plus grave qu’une dispute. [...] »
MAURIÈRE, Gabriel – Le Revenant
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 33min | Genre : Nouvelles
Nous sommes à la fin de la guerre de 14-18, comme dans L’Embusqué.
Gabriel Maurière, avec Le Revenant (1920), nous fait assister au retour d’un soldat dans son foyer, après trois ans d’absence, alors que tout le village le croyait mort au champ de bataille. Sa femme et sa fillette sont heureuses de son retour, mais il est vite préoccupé par des achats de terrain… Une atmosphère à la Louis Pergaud.
Gabriel Maurière, avec Le Revenant (1920), nous fait assister au retour d’un soldat dans son foyer, après trois ans d’absence, alors que tout le village le croyait mort au champ de bataille. Sa femme et sa fillette sont heureuses de son retour, mais il est vite préoccupé par des achats de terrain… Une atmosphère à la Louis Pergaud.
Le style de Maurière, dans les descriptions surtout, est celui d’un grand artiste :
« Il était midi. La vie bourdonnante emplissait les haies ; le long du ruisseau, les peupliers dormaient, immobiles, le pied dans l’eau tiède. Derrière un pli de terrain, la maison haussait le dos, comme une bête gîtée qui se chauffe au soleil. Une lumière vive de juin enveloppait toute la terre ; à travers l’air surchauffé, le toit de tuiles tremblotait et la rumeur des oiseaux, des insectes, du travail universel, le ruissellement solaire, les lourdes odeurs, la sourde énergie qui coulait dans tous les êtres, semblaient se mêler en une profonde et sourde vibration. Les forces obscures de la vie jaillissaient de toutes parts : des fossés hypocrites où montaient des bulles, de toutes les hampes des graminées où se balançaient des insectes, des fleurs qui défaillaient sous le soleil, des horizons où gisait la forêt couchée. »
MAURIÈRE, Gabriel – Elle A Dit : Non ! – Une Bonne Fortune – L’Embusqué
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 35min | Genre : Nouvelles
Gabriel Maurière, nom de plume d’Henri Legrand (1875-1930), fut instituteur champenois, inspecteur primaire et écrivain. Il publia 15 romans (le plus connu est Peau de pêche), des recueils de nouvelles, et de nombreux articles sur la pédagogie et l’éducation.
Les trois nouvelles choisies, joliment écrites, sont :
Elle a dit : Non ! Trente ans après que la jeune fille lui a dit non, le narrateur la revoit et elle ne le reconnaît pas.
Elle a dit : Non ! Trente ans après que la jeune fille lui a dit non, le narrateur la revoit et elle ne le reconnaît pas.
Une bonne fortune. Une rencontre dans un train qui finit aussi par un abandon.
L’Embusqué (1920, au lendemain de la guerre) est une illustration de :
« Une parole humaine… Mon Dieu, ça n’a l’air de rien et c’est pis qu’une balle ou qu’un obus, qui filent droit devant eux, selon une trajectoire définie… Une parole ? Elle tombe au hasard, celui qui l’a jetée sans y penser n’imagine pas le chemin tortueux qu’elle peut prendre, les ricochets qu’elle fait, les ravages qu’elle peut causer… Un mot : qu’est-ce que c’est ? On en dit tant dans une journée ! On ouvre la bouche ; quelquefois le hasard, une erreur d’articulation, la langue qui fourche, la machine à penser qui a un raté et voilà que nous disons n’importe quoi, peut-être ce que nous ne voulions pas, peut-être le contraire de ce que nous aurions dit un instant auparavant… Ou bien alors, c’est une plaisanterie, c’est une raillerie qui, tombant sur un objet fragile, qu’on ne savait pas là, le réduit en miettes. »
« Une parole humaine… Mon Dieu, ça n’a l’air de rien et c’est pis qu’une balle ou qu’un obus, qui filent droit devant eux, selon une trajectoire définie… Une parole ? Elle tombe au hasard, celui qui l’a jetée sans y penser n’imagine pas le chemin tortueux qu’elle peut prendre, les ricochets qu’elle fait, les ravages qu’elle peut causer… Un mot : qu’est-ce que c’est ? On en dit tant dans une journée ! On ouvre la bouche ; quelquefois le hasard, une erreur d’articulation, la langue qui fourche, la machine à penser qui a un raté et voilà que nous disons n’importe quoi, peut-être ce que nous ne voulions pas, peut-être le contraire de ce que nous aurions dit un instant auparavant… Ou bien alors, c’est une plaisanterie, c’est une raillerie qui, tombant sur un objet fragile, qu’on ne savait pas là, le réduit en miettes. »