Rechercher dans ce blog

samedi 22 septembre 2018

Les meilleurs chefs militaires russes de l’histoire !

Les meilleurs chefs militaires russes de l’histoireLa bataille de Smolensk par Piter von Hess.

La bataille de Smolensk par Piter von Hess.
C’est à tort que toutes les victoires de l’armée russe sont attribuées à la chance, au froid ou à un grand nombre de combattants. Mais le mythe est tenace. « Vaincre non pas par le nombre, mais grâce au savoir-faire », disait le légendaire généralissime Alexandre Souvorov. Nombre de militaires de notre liste lui auraient donné raison.
Jusqu’au XVIIIe siècle, les chefs militaires de l’armée russe étaient issus de la noblesse. Le corps d’officiers en tant qu’institution a fait son apparition en Russie sous Pierre le Grand, après qu’une grave défaite sous Narva eut contraint le tsar à moderniser son armée. Sous Catherine II, la gloire des officiers russes a retenti dans toute l'Europe et n’a commencé à décliner qu’au début du XXe siècle.
Les longues années de paix ont fait que les hommes ne devenaient officiers que pour toucher une digne retraite et trouver une place tranquille. Durant la Première Guerre mondiale et la guerre civile, la Russie a perdu un grand nombre de commandants expérimentés. Mais une nouvelle pléiade d’officiers talentueux est née dans les rangs de l’Armée rouge.

Dmitri Khvorostinine (XVIe siècle)

Dmitri Khvorostinine.Dmitri Khvorostinine.
Ce chef militaire qui a vécu à l’époque d’Ivan le Terrible assumait souvent le rôle d’ « urgentiste » : dépêché sur les fronts où la situation était particulièrement critique, il sortait presque toujours vainqueur de toutes les batailles. A peine après avoir tenu tête aux Suédois, il était envoyé dans le sud pour sauver la Russie d’une invasion tatare. A peine après avoir battu les peuples des steppes, il se mettait en route vers les pays baltes pour défendre la Russie contre les Lituaniens.
Lors de la Guerre de Livonie, les armées européennes étaient techniquement mieux équipées, mais Dmitri Khvorostinine leur opposa des raids agressifs de commandos très manœuvrables. L’ambassadeur anglais le qualifiait d’« homme le plus populaire en temps de guerre ». C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que lorsque Dmitri Khvorostinine ne réussit pas à exécuter un ordre d’Ivan le Terrible, celui-ci ne le mit pas à mort. Ce tsar qui dirigeait le pays d’une main de fer le condamna à se vêtir comme une femme et à piler des céréales pour en faire de la farine.

Alexandre Souvorov (1730–1800)

Portrait d'Alexandre Souvorov par Joseph Kreutzinger, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.Portrait d'Alexandre Souvorov par Joseph Kreutzinger, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Alexandre Souvorov était considéré auprès de la cour impériale comme un « drôle d’oiseau », un personnage extravagant. La nuit, il pouvait se promener tout nu. Dans les bals, il valsait sans respecter la mesure avec un aide de camp et heurtait sciemment des couples. Enfin, il pouvait venir à un déjeuner en ne portant qu’une seule botte. Mais son comportement ne trompait pas ceux qui connaissait le chef militaire Souvorov. Dans ses mémoires, Louis XVIII le qualifiait d’épée de la Russie, de fléau des Turcs et de terreur des Polonais. Cruel dans ses emportements, intrépide de nature, « c’était la copie d’Attila », écrivait le roi de France.
Alexandre Souvorov est sans doute le meilleur chef militaire russe : il n’a perdu aucune de ses 63 batailles. Il combattait des ennemis plus forts en nombre, mais sortait toujours vainqueur. Son « cheval de bataille », c’était l’offensive, il misait sur l’impétuosité des attaques et sur la responsabilité des soldats. Adulé par ses hommes, il ne cessait de s’occuper de leur ravitaillement, il leur apprenait à faire preuve d’initiative et de débrouillardise au lieu de les dresser.
En Europe, Souvorov était considéré de son vivant déjà comme un chef militaire génial. Même lord Nelson lui écrivait des lettres d’admiration. Son exploit le plus connu est la traversée des Alpes. A la suite d’intrigues au sein de la coalition antifrançaise en 1799, l’armée russe fut encerclée par les ennemis en Suisse.
Il ne restait plus de vivres ni de munitions, les bottes des soldats étaient complètement usées. Préserver l’armée dans de telles conditions relevait du miracle. Mais Souvorov joua la carte de la surprise. Il emmena ses troupes par des sentiers de montagne enneigés et des lacs gelés. Les Russes réussirent une percée et perdirent moins de soldats que l’armée française qui les avait encerclés.

Michel Barclay de Tolly (1761–1818)

Portrait du comte Michel Barclay de Tolly par George Dawe, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.Portrait du comte Michel Barclay de Tolly par George Dawe, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Il commandait l’armée russe pendant les Guerres napoléoniennes en 1812. Napoléon voulait défaire rapidement ses ennemis lors d’une bataille à la frontière et imposer de lourdes exigences au tsar russe. En juin 1812, l’armée française disposait d’effectifs plus importants et avait toutes les chances de remporter la victoire. Michel Barclay de Tolly en était clairement conscient. Sacrifiant sa réputation, il commença à se retirer, brûlant derrière lui les villages et les champs de blé.
Cette stratégie se révéla efficace. Au lieu d’une victoire rapide, les Français durent suivre les Russes jusqu’à Moscou. L’armée française souffrait de faim, son arrière était déchiré par les attaques de partisans et de cosaques, l’hiver meurtrier approchait. Toutefois, les aristocrates russes exigeaient de courageuses batailles et non une retraite « honteuse ».
« Ce gredin, ce misérable, ce scélérat de Barclay a cédé une très bonne position », écrivait le général Bagration, d’esprit bagarreur. Au final, le commandement de l’armée fut confié au général Koutouzov. Déprimé face à la haine du peuple, Michel Barclay de Tolly allait se placer exprès sous le feu ennemi. Mais sorti sain et sauf de toutes les opérations, il vécut le triomphe de sa stratégie, vit Napoléon battre en retraite et pris la tête de l’armée en 1813 pour aller libérer l’Europe.

Konstantin Rokossovski (1896–1968)

Konstantin Rokossovski. Crédit : Gregory Vail / RIA NovostiKonstantin Rokossovski. Crédit : Gregory Vail / RIA Novosti
Même trois ans de prison lors des répressions staliniennes ne purent ébranler la fidélité de Konstantin Rokossovski à sa patrie. En 1940, Staline gracia le futur maréchal et un an plus tard, il se félicitait de sa décision. Après la perfide attaque nazie contre l’URSS, les troupes de Konstantin Rokossovski ont été dépêchées sur les secteurs les plus critiques du front. En 1941, la division qu’il commandait a arrêté les chars allemands aux abords de Moscou. En 1942, ses armées encerclaient Stalingrad.
En 1943, il a fait face à la Wehrmacht dans la bataille décisive sur le Saillant de Koursk. Mais son heure de gloire, c’est l’opération Bagration qu’il élabora et dirigea en 1944. A l’issue d’une vaste campagne de désinformation, alors que les nazis s’attendaient à une attaque en Ukraine, l’armée soviétique frappa les positions ennemies en Biélorussie. Le front allemand s’effondra. En l’espace de deux mois, les soldats soviétiques chassèrent les nazis de Biélorussie, de Lituanie et d’Ukraine occidentale, en marchant 600 kilomètres de la Dvina à la Vistule. Les Allemands perdirent quelque 500 000 hommes.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Le premier émigré politique de la famille Romanov: la fuite du fils de Pierre le Grand

Le premier émigré politique de la famille Romanov: la fuite du fils de Pierre le Grand

Pierre le Grand interrogeant le tsarévitch Alexis, Nikolaï Gay, 1871.
Pierre le Grand interrogeant le tsarévitch Alexis, Nikolaï Gay, 1871.
RIA Novosti
Il y a exactement 300 ans, le 21 novembre 1716, le tsarévitch Alexis, homme faible et éloigné des opinions et des réformes de son père, demanda l’asile politique en Autriche, mais fut contraint de rentrer en Russie, où il est mort en prison.
Le premier empereur russe Pierre le Grand est célèbre pour ses guerres, ses réformes radicales et la création de la nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg, mais aussi pour son tempérament inflexible. Il travaillait d’arrache-pied, n’en exigeait pas moins de son entourage et ses colères étaient effrayantes : il pouvait faire battre ou ordonner l’exécution de ceux qui provoquaient son mécontentement. Tous craignaient de tomber en disgrâce aux yeux de l’empereur, jusqu’à sa propre famille.
Alexis Petrovitch Romanov, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. Crédit : RIA NovostiAlexis Petrovitch Romanov, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. Crédit : RIA Novosti

Les disgraciés

Alexis, fils aîné de Pierre naquit en 1690 et fut l’un des premiers à connaître les affres de la disgrâce. Fils de l’épouse détestée de Pierre, qu’il fît cloîtrer dans un monastère, Alexis vécut à Moscou, loin de son père, jusqu’à l’âge de 19 ans. Il était entouré d’aristocrates sceptiques des réformes de Pierre. L’empereur donnait régulièrement des ordres à son fils – par exemple, préparer la défense de Moscou contre une éventuelle invasion des Suédois – mais restait toujours insatisfait de son travail. Le tsar disait qu’il se fâchait souvent avec son fils et le « battait parfois avec un bâton ».
Le tsarévitch craignait énormément son père, au point que lorsqu’un jour, Pierre voulut tester les connaissances de son fils, Alexis préféra se mutiler en se tirant dans la main plutôt que de risquer l’échec. De son côté, Pierre méprisait son fils et ne supportait pas l’idée que celui-ci puisse hériter de l’empire.

La fuite plutôt que le monastère 

Pourtant, par sa naissance, Alexis était bien l’héritier officiel de l’empire russe. Une situation qui tourmentait le tsar, d’autant plus que sa nouvelle épouse, la future impératrice Catherine 1ère, lui donna un autre fils en 1715.
L’historien Mikhaïl Rijenkov écrit que cette même année, Pierre remit publiquement une lettre à Alexis dans laquelle il lui reprochait de « ne pas montrer de disposition pour les affaires de l’État », l’insultait et menaçait de le déshériter. Effrayé, Alexis écrit à son père qu’il était prêt à renoncer volontairement à la couronne et à partir dans un monastère, mais en fin de compte, il partit pour l’Europe et se réfugia en Autriche.

Aller-retour en Autriche 

Le vice-chancelier de l'Empire autrichien Schönborn se souvient qu’en novembre 1716, le tsarévitch russe en fuite fit irruption chez lui et l’implora de demander à l’empereur Charles VI la permission de rester en Autriche : « Il faut qu’il sauve ma vie, on veut me tuer ». Le monarque autrichien accorda l’asile à Alexis : il voulait l’utiliser comme pion dans le jeu politique, écrit Mikhaïl Rijenkov.
Avec sa maîtresse Euphrosine, ancienne serve, il vécut d’abord à Ehrenbourg, puis à Naples. C’est là que Pierre Tolstoï, diplomate expérimenté et messager de Pierre, le retrouva en mai 1717. Il convainquit le tsarévitch de rentrer en Russie et lui transmit un message du tsar.
Pierre promettait de pardonner à son fils : « Tu ne seras aucunement puni, je te montrerai mon plus grand amour si tu suis ma volonté et rentres ».
Alexis refusa, craignant son père. Pierre Tolstoï soudoya alors un fonctionnaire autrichien et celui-ci mentit à Alexis lui annonçant que Charles était prêt à le livrer à son père. Acculé, le tsarévitch accepta de retourner en Russie.
Pierre le Grand interrogeant le tsarévitch Alexis, Nikolaï Gay, 1871. Galerie d'État Tretiakov. Crédit : RIA NovostiPierre le Grand interrogeant le tsarévitch Alexis, Nikolaï Gay, 1871. Galerie d'État Tretiakov. Crédit : RIA Novosti

« J’espère vivre au village »

D’abord, Pierre annonça effectivement sa réconciliation avec le tsarévitch, même s’il ordonna que celui-ci renonce au trône tant pour lui que pour ses héritiers. Alexis se plia à la volonté de son père avec joie. « Dieu merci, j’ai été déshérité !, écrit-il à Euphrosine. J’espère pouvoir vivre en paix avec toi au village ».
Mais les rêves d’Alexis ne se réaliseront pas. Une enquête sur les circonstances de sa fuite fut ordonnée et il se vit accuser de complot contre Pierre. Lors de son interrogatoire, la maîtresse d’Alexis, Euphrosine, témoigna contre le tsarévitch. Après avoir été torturé, Alexis avoua et fut condamné à mort pour avoir cherché à renverser Pierre « avec l’aide de mutins et de pays étrangers ». En juin 1718, le tsarévitch mourut en prison avant son exécution.

Conspirateur ou victime ? 

Il est difficile de savoir si les aveux d’Euphrosine et d’Alexis étaient authentiques car ils furent obtenus sous la torture. Aucun autre élément ne prouve la culpabilité d’Alexis. Mikhaïl Rijenkov, pour sa part, doute que le tsarévitch soit coupable : « Le fait que Vienne ait perçu Alexis comme une figure importante dans le jeu politique ne prouve en rien que le tsarévitch ait demandé une assistance armée contre son père ».
L’historien estime que la fuite d’Alexis en Autriche donna sans doute à Pierre un prétexte pour se débarrasser définitivement de ce fils indésirable. Ironie du sort, cela n’apporta pas la paix à la dynastie royale : Pierre 1er mourut en 1725, avant d’avoir désigné son héritier et, jusqu’en 1801, la maison des Romanov sera plongée dans l’abîme des révolutions de palais.

Lire aussi :

Mikhaïl Lomonossov, ce Léonard de Vinci russe

Les meilleurs chefs militaires russes de l’histoire

Chérie, on vit dans un roman de Tolstoï !

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.



Amour impérial: les trois monarques russes les plus passionnés !

Amour impérial: les trois monarques russes les plus passionnés !
À l'occasion de la saint Valentin, RBTH se souvient des
 tsars et tsarines russes qui ont marqué l’histoire non 
seulement par leur règne, mais aussi par leurs frasques 
amoureuses.

1. Ivan le Terrible

Ivan le Terrible. Crédit : galerie TretiakovIvan le Terrible. Crédit : galerie Tretiakov
Ivan le Terrible (1530–1584) a marqué l’histoire de la Russie par son combat contre les derniers vestiges du système féodal et par sa cruauté, mais aussi par ses nombreux mariages. Jusqu’à nos jours, les historiens ne peuvent s’accorder sur leur nombre exact. Trois (ou quatre, selon les sources) de ses mariages furent reconnus par l’Église. De plus, certaines sources lui attribuent trois autres relations non officialisées à l’Église, ainsi que de nombreuses liaisons extraconjugales.
Il existe de nombreux témoignages attestant des mœurs sulfureuses du tsar. Le prince Kourbski, « premier dissident russe » qui avait fui Ivan le Terrible en Lituanie, fustigeait le souverain pour ses « Pêchés aphrodisiaques ». Le tsar Ivan ne les a jamais démentis, reconnaissant dans des missives qu'il était « incapable de contrôler sa chair », et que « nous sommes tous de simples hommes ».
On rechercha des fiancées pour Ivan le Terrible dans tout le royaume, et on conduisit plusieurs fois à Moscou jusqu’à 1 500 « filles de la noblesse ». Le tsar choisissait parmi elles une épouse. La plupart d'entre elles, cependant, ne vécurent que peu de temps avec le souverain. Les deux premières femmes d’Ivan firent exception : Anastasia Romanovna Zakharine et Maria Temrioukovna. Il resta 13 ans avec la première, la plus aimée selon les spécialistes, et huit ans avec la seconde. Elles furent, selon les soupçons du tsar, empoisonnées par des boyards hostiles au régime.
Le destin des femmes d’Ivan le Terrible est généralement peu enviable. Elles moururent jeunes (Anastasia n’avait pas 30 ans, Maria, autour de 25) ou bien furent envoyées dans un monastère.

2. Pierre Ier le Grand

Jean-Marc Nattier, Pierre Ier (1717). Crédit : Musée de la Résidence de Munich Jean-Marc Nattier, Pierre Ier (1717). Crédit : Musée de la Résidence de Munich
Pierre Ier, tsar le plus éminent de la dynastie des Romanov, était aussi un grand amoureux. Il connut de très nombreuses passions, et selon ses contemporains, « le sexe féminin aimait Sa Majesté ». Il se maria trois fois, et fut très amoureux de ses femmes. Cependant, l’amour pour sa première épouse, Eudoxie Loupoukhine, à laquelle il fut uni à 17 ans, dura peu de temps. « Leur grand amour ne dura qu’un an », écrivirent des proches de Pierre Ier.
Il fut bien plus amoureux de sa seconde épouse, Catherine Alexeïevna. Elle était domestique chez un pasteur dans une ville de l'ouest de l'actuelle Lettonie, dont les soldats de Pierre le Grand s’étaient emparés durant la guerre contre la Suède. Catherine fut successivement l’amante d'un sous-officier, du feld-maréchal Cheremetiev, puis du compagnon d’armes de Pierre le Grand, Alexandre Menchikov, grâce auquel elle rencontra le tsar. En 1711 Catherine, la belle séductrice, devint sa femme.
On a retrouvé plus de 150 lettres de Pierre à Catherine. « Catherinouchka, mon amie, bonjour ! J’entends dire que je te manque, tu me manques également ! Cependant il est évident qu’on ne peut changer les choses pour cette seule raison » écrivit le tsar dans l'une d'elles.
Malgré sa passion pour Catherine, Pierre le Grand vécut de nombreuses aventures. La tsarine fermait les yeux sur ses frasques. Mais durant les dernières années de sa vie, Pierre était prêt à se séparer de Catherine et à épouser la princesse moldave Maria Cantemir. On suppose toutefois que les amis de la tsarine dans l’entourage de Pierre parvinrent à l’en dissuader.

3. Catherine II

« Portrait de Catherine II », dans le temple de la déesse de la Justice. Crédit : Galerie Tretiakov« Portrait de Catherine II », dans le temple de la déesse de la Justice. Crédit : Galerie Tretiakov
Le record du nombre d’intrigues amoureuses pourrait revenir à Catherine II (1729–1796). De très nombreuses rumeurs évoquent ses multiples aventures. On lui attribue plus de 20 amants durant ses 34 ans de règne.
Certaines de ces relations se déroulèrent sur plusieurs années, d'autres furent fugitives. La passion la plus longue de l’impératrice fut celle qu’elle connut avec l’officier Grigori Orlov, don juan invétéré et courageux soldat. Il demeura son favori durant plus de dix ans. On estime même qu'elle aurait voulu l'épouser, mais qu'elle en fut dissuadée.
Un autre ami de cœur de l'impératrice fut le prince Grigori Potemkine, homme politique de premier plan de l’époque, à qui la Russie doit le rattachement de la Crimée. Il utilisa à bon escient son influence sur l’impératrice même après la fin de leur relation. Les historiens affirment d’ailleurs qu’il choisissait lui-même ses « successeurs ».
Le dernier favori de l’impératrice vieillissante fut Platon Zoubov, mais ce n’était pas un pantin de Potemkine. Au contraire, il contribua à la chute du prince tout puissant. Catherine vécut sept ans avec Zoubov. Elle avait 35 ans de plus que lui. Cependant, comme l’écrivit Alexandre Dumas père, Catherine II, tout comme Elisabeth d’Angleterre, demeura toujours la souveraine de ses favoris, sans jamais être réduite au rôle d’amante.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.