MAC MAHON, MARÉCHAL ET DUC D'EMPIRE
CONTEXTE HISTORIQUE
Maréchal et duc d’Empire
Issu d’une famille d’origine irlandaise, Mac-Mahon est sorti de Saint-Cyr en 1827 avant d’acquérir une brillante réputation de chef militaire lors de la conquête de l’Algérie. Sa carrière s’est accomplie sous le Second Empire, d’abord pendant la guerre de Crimée, où il s’est distingué en s’emparant du bastion de Malakoff le 8 septembre 1855, ce qui a permis la prise de Sébastopol et le succès final de la coalition franco-anglaise contre la Russie. Quatre ans plus tard, il était à la tête d’une partie des armées françaises en Italie. Commandant du deuxième corps d’armée, il remporte sur l’armée autrichienne, en Lombardie, le 4 juin 1859, la victoire de Magenta, ce qui lui vaut d’être élevé par Napoléon III à la dignité de maréchal et duc d’Empire sur le champ de bataille.
ANALYSE DES IMAGES
Une des dernières œuvres d’Horace Vernet
Ce grand portrait est un des derniers tableaux de cette envergure peints par Horace Vernet, un des artistes les plus en vue de l’époque et spécialiste reconnu de la peinture historique et de la peinture de bataille. Habitué aux commandes officielles, il était l’un des principaux artistes commandités par Louis-Philippe pour le musée de Versailles, notamment pour la galerie des Batailles et les salles d’Algérie. Dès 1824-1826, le jeune peintre avait reçu commande de portraits de maréchaux pour les Tuileries, mettant au point, dans ses portraits de Gouvion Saint-Cyr et de Molitor (Versailles, musée national du Château), une formule de figure en pied « en situation » qu’il reprit souvent par la suite. C’est le cas ici, où il allie le portrait et la peinture militaire : sur le champ de bataille de Magenta, Mac-Mahon franchit une palissade, au milieu des cadavres et à la tête de ses soldats, sur la droite. Le fond de la toile est occupé par la bataille elle-même. Mac-Mahon regarde vers la gauche, la longue vue dans sa main droite et la casquette dans sa main gauche, dans un mouvement simple et une pose volontairement vivante et spontanée.
INTERPRÉTATION
Mac-Mahon incarne pour beaucoup les équivoques de la IIIe République naissante. Bien que succédant à Thiers en 1873 à la présidence de la République, il s’est en réalité efforcé de préparer les conditions d’une restauration monarchiste. La division entre orléanistes et légitimistes a eu finalement raison de ce projet. Sa démission en 1879 symbolise la victoire définitive du camp républicain, après la majorité qu’elle parvient à conserver aux élections de 1877 et celle qu’elle conquiert au Sénat en 1879.
La légende du portrait ne doit cependant pas induire en erreur : c’est le militaire victorieux, le maréchal d’Empire que Vernet a représenté, et non l’homme politique dont le destin était encore voilé au moment où le tableau fut peint.
La légende du portrait ne doit cependant pas induire en erreur : c’est le militaire victorieux, le maréchal d’Empire que Vernet a représenté, et non l’homme politique dont le destin était encore voilé au moment où le tableau fut peint.