Donneur de voix : Ahikar |
Durée : 1h 43min |
Genre : Contes
Dostoïevski a oscillé toute sa vie entre foi et incroyance, entre le cœur et la raison, entre la raison qui le faisait pencher vers l’athéisme et le cœur qui le ramenait toujours vers le Christ qu’il aimait tant.
Un fait m’a toujours marqué – qui le troublait lui aussi profondément : c’est qu’il lui fallait souvent plusieurs jours d’un travail acharné pour construire une argumentation théologique, alors que quelques heures lui suffisaient pour la démolir complètement.
Les pages du Grand Inquisiteur constituent peut-être le summum de l’œuvre de Dostoïevski : elles sont le fruit de plusieurs décennies de réflexion, toutes ses grandes idées sont là et ont fusionné pour donner ce grand conte philosophique.
Pas étonnant qu’il ait marqué des personnalités aussi diverses que Freud, Einstein ou encore Camus.
« Il a désiré se montrer, ne fût-ce qu’un instant, au peuple, à cette multitude malheureuse, souffrante, plongée dans l’infection du péché, mais qui L’aime d’un amour enfantin. L’action se passe en Espagne, à Séville, à l’époque la plus terrible de l’Inquisition, lorsque chaque jour on faisait, pour la plus grande gloire de Dieu : des autodafés magnifiques de ces sacripants d’hérétiques… »
J’ai ajouté à cette lecture l’analyse de Sigmund Freud : Dostoïevski et le parricide.
Je conseillerai en supplément la lecture des Rêves de la louve du très grand écrivain kirghize Tchinguiz Aïtmatov qui nous fait revivre dans la deuxième partie de son livre, chapitre II, la confrontation entre Ponce Pilate et le Christ dans des dialogues hautement philosophiques qui n’ont rien à envier à ceux de Dostoïevski.
Traductions : Victor Derély (1840-1904, Le Grand Inquisiteur) ; Henri Mongault (1888-1941, Dostoïevski et le parricide).