Gérard de LAIRESSE - Apollon et Aurore (1671)
La facture de Lairesse est classique, bien plus proche de la vigoureuse peinture de cour française que de la tradition hollandaise. En fait, il contribua à la pénétration du goût français aux Pays-Bas. Surnommé le « nouvel Apelle » par Guillaume III15, appelé aussi le « Poussin hollandais », et parfois même comparé à Raphaël16, il réalisa principalement des tableaux de grand format, représentant des scènes mythologiques ou historiques tirées d'auteurs classiques, comme Ovide (Les Métamorphoses), Virgile (Les Bucoliques), Tacite (Les Annales) ou Tite-Live, mais emprunta également des sujets à la Bible, aussi bien de l'Ancien que du Nouveau Testament. Il réalisa également bon nombre d'allégories (entre autres, des Arts, de la Vertu, de la Liberté du Commerce, d'Amsterdam, de Guillaume III).
Son style semble dériver de bon nombre d’artistes italiens et français de la génération précédente, comme Salvatore Rosa, Giovanni Benedetto Castiglione, Carlo Maratta et Nicolas Poussin, mais il s'apparente plus encore à certains de ses contemporains comme le Français Charles Le Brun et l'Italien Sebastiano Ricci.
Parmi ses tableaux les plus remarquables, on peut citer l’Allégorie des cinq sens de 1668 (Glasgow), l’Allégorie de la liberté du Commerce (Palais de la Paix, La Haye), Vénus présentant ses armes à Énée (Museum Mayer van den Bergh, Anvers), et Séléné et Endymion, réalisé vers 1677 (Rijksmuseum, Amsterdam), qui représente la déesse de la Lune rendant visite avec Cupidon à son amant plongé dans le sommeil éternel.