Étienne-Léon de Lamothe-Langon (1786-1864), est un romancier français. Il a, en 1806, déjà composé quatre tragédies, six comédies, un vaudeville, un drame, trois nouvelles et deux romans. Il quitte alors sa ville pour Paris. Il a été jusqu’à ses vingt ans un poète connu pour ses poèmes historiques et patriotiques, puis a eu une carrière administrative, il est devenu à partir de 1824 un auteur prolifique. De l’avis général il a falsifié plusieurs autobiographies de personnages historiques français.
Les Souvenirs d’un fantôme, chroniques d’un cimetière sont une collection en deux tomes d’une trentaine d’histoires de fantômes.
En voici trois.
« J’étais, l’hiver dernier, dans un château où chaque membre de la société racontait des histoires de revenants plus effrayantes l’une que l’autre. »
Le Fantôme rancunier
Lui : « Je ne suivrai point les croisés dans leurs expéditions, le Tasse a dit tout ce que l’on pouvait dire ; j’apprendrai seulement au lecteur que Didier soutint dans la Judée la haute réputation qu’il s’était acquise en Europe. Son voyage ne fut qu’une suite de victoires. Redouté des Sarrasins, il contribua de beaucoup à leur défaite ; plus d’un guerrier lui dut la vie : il fut brave et modeste. »
Elle : « Tant de gens accusent les dames de légèreté, qu’il faut que nombre d’exemples aient prouvé que cette accusation n’est point calomnieuse. La belle, mais volage Sancie va, par sa conduite, donner des armes aux détracteurs d’un sexe aimable que je charge à regret, contraint que je suis par les devoirs d’historien. »
La Dame de nuit
« Le jeune comte de Maurand avait soupé dans Toulouse, sa patrie, en partie de plaisir avec ses amis. Le vin échauffa sa tête, et dans un transport frénétique il s’écria : « Que n’avons-nous une femme ici ! fût-elle l’épouse de Satan en personne, j’en passerais ma fantaisie. »»
La Fillette des marécages
« Les abords des marécages sont dangereux pour les voyageurs qui, vers le soir, s’exposent à les franchir : ce sont les lieux que fréquentent ordinairement les lutins, les farfadets, ces esprits follets qui voltigent, en forme de lumière brillante, et qui, trompant les étrangers, les amènent à se précipiter dans des flaques d’eau. »