En Juillet 1757, Montcalm, maréchal de camp français, remonte le lac Champlain et se dirige avec ses soldats vers le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro qui dispose de faibles moyens de défense. C’est le moment que choisissent Cora et Alice, les filles de Munro pour s’en aller rejoindre leur père. Elles sont accompagnées de David la Gamme, maître en psalmodie, du major Duncan Heyward et d’un guide indien Magua, qui a tôt fait de les égarer. Fort heureusement les voyageurs rencontrent le chasseur blanc Œil de Faucon et ses deux amis mohicans, Chingachgook et son fils, Uncas…
Le Dernier des Mohicans médite avec nostalgie sur la disparition des Amérindiens, tout en annonçant la naissance des États-Unis. Il eut un énorme retentissement en Europe, dès sa publication, comme en avaient les romans contemporains de Walter Scott.
Le style de Cooper est parfois relâché : Mark Twain s’applique à en dénoncer la simplicité et la naïveté. Mais une action soutenue, le dépaysement profond, le charme de la vie sauvage, la fascination qu’exercent les Indiens emportent tout. Cet ouvrage romantique brille par les multiples rebondissements de l’intrigue, ainsi que par les descriptions de la nature dans la région frontalière des États-Unis et du Canada (l’actuel État de New York).
Une écriture un peu vieillotte, un racisme prononcé à l’égard de certains « sauvages » toutefois compensé par une admiration sans bornes à l’égard des deux Mohicans, des dialogues parfois improbables entre les protagonistes qui utilisent un imparfait du subjonctif impeccable pourraient être des critiques à avancer. Le livre de Cooper est malgré cela un superbe roman d’aventures à ne surtout pas comparer au film de M. Mann où les héros changent de rôle et où la musique et les paysages l’emportent sur la psychologie des personnages.
Traduction : Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (1767-1843).