CONRAD Joseph – Livres Audio
CONRAD, Joseph – L’Agent Secret
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 9h 26min | Genre : Romans
L’action de ce roman publié en 1907 se déroule à Londres à la fin du XIXème siècle. Verloc, le personnage principal est membre d’une cellule anarchiste mais est aussi employé comme agent provocateur par une ambassade étrangère. Sa couverture est une papeterie minable, qui vend des revues douteuses… et des préservatifs. Sa famille se compose de Winnie, sa femme, de sa belle-mère âgée et impotente, et de Stevie, son jeune beau-frère, faible d’esprit et affligé d’une horreur morbide de la souffrance. Convoqué à l’ambassade, Verloc se voit intimer l’ordre de commettre un attentat à la bombe contre l’Observatoire de Greenwich, le but étant de secouer l’apathie des autorités britanniques, jugées trop indulgentes envers le terrorisme international.
Ce thème prémonitoire fait que ce classique – dont la narration comporte des bonds en avant et des retours en arrière un peu déconcertants – connaît depuis quelques années un regain de faveur. L’auteur s’est inspiré d’un fait réel. En 1894, un Français, Martial Bourdin, fut tué par la bombe qu’il s’apprêtait à lancer contre l’Observatoire de Greenwich.
Traduction : Henry-David Davray (1873-1944).
CONRAD, Joseph – Gaspar Ruiz, Et Autres Nouvelles
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 8h 5min | Genre : Nouvelles
Ce recueil de six nouvelles – je n’en ai enregistré que cinq, jugeant moins intéressante celle intitulée L’Indicateur – fut publié au début de 1908, et l’introduction qu’en donne Conrad dans la Note de l’auteur me dispense de faire l’habituelle présentation. Je signale néanmoins qu’elles furent écrites entre 1905 et 1908 et sont immédiatement postérieures à Nostromo, auquel des critiques préférèrent Gaspar Ruiz, et que toutes sont basées sur des faits réels.
Grâce à l’excellente biographie de Michel Renouard, récemment parue dans la Collection Folio (Gallimard), nous savons que Conrad entretenait avec ses traducteurs français – dont André Gide, qui traduisit Typhon – des relations d’étroite amitié et qu’il les surveillait de près, en fin connaisseur. En effet, il est notoire que cet auteur, qui écrivait si bien l’anglais, n’en maîtrisa jamais parfaitement la prononciation, et que « plus il vieillit, plus son accent devint atroce ». En revanche, il parlait et écrivait un excellent français, très idiomatique.
Il appréciait beaucoup Philippe Néel de Saint Sauveur, né à Alès en 1882, après que son père, pasteur méthodiste eut quitté Jersey pour le Gard. C’est à cet ingénieur des chemins de fer, beaucoup moins connu que sa femme, l’exploratrice Alexandra David-Néel, que nous devons les traductions de Lord Jim, Nostromo, Gaspar Ruiz et Sous les yeux d’Occident.
Je signale enfin qu’en raison des contraintes de l’informatique notre classement des nouvelles n’est pas celui de l’auteur, inconvénient mineur compte tenu de la diversité de leurs sujets et de l’absence entre elles d’aucun lien.
Traduction : Philippe Néel (1882-1941).
CONRAD, Joseph – Sous Les Yeux D’Occident
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 12h 52min | Genre : Romans
Joseph Conrad est né en Ukraine en 1857 de parents polonais, et lorsqu’il avait trois ans son père fut arrêté par les autorités russes et exilé dans le nord de la Russie. Les conditions y étaient très dures : sa mère meurt en 1865, et son père en 1867, d’où l’hostilité viscérale de l’écrivain envers l’autocratie des tsars, dont le despotisme constitue la toile de fond de Sous les yeux d’Occident (Under western eyes), paru en anglais en 1911, soit six ans seulement avant la Révolution soviétique. Dans une lettre en français, datée d’avril 1918, à André Gide, Conrad dira : « Je pense que la révolution russe a fait vieillir plus que de raison mon Western Eyes », mais beaucoup de critiques ont souligné les aspects étonnamment prophétiques du roman.
Le premier quart de l’action, qui se déroule vers la fin du XIXe siècle, a pour cadre Saint-Pétersbourg, et débute par un attentat à la bombe contre un haut personnage du régime particulièrement odieux. Son auteur, un jeune étudiant nommé Victor Haldin, se réfugie chez Razumov, sur la discrétion et la coopération de qui il croit pouvoir compter pour l’aider à s’échapper. Scandalisé par cette intrusion dans sa vie studieuse et bien ordonnée, le jeune homme fait mine d’entrer dans ses vues mais, n’ayant pu dégriser le cocher qui devait emmener Haldin hors de la ville, il dénonce son condisciple au Prince K., un haut dignitaire, puis au chef de la police. Haldin est arrêté, torturé et exécuté. Mais Razumov lui-même est désormais « suspect » pour avoir brièvement donné asile, fût-ce contre son gré, à un terroriste. Pour se « disculper », il accepte d’aller en mission à Genève espionner un groupe de révolutionnaires exilés. Il se fait passer pour un ami intime de Haldin ayant participé à l’attentat réussi, et est accueilli en héros, malgré son caractère excessivement réservé. Il rencontre aussi la sœur de Haldin – déjà exilée à Genève avec sa mère – qui lui accorde d’emblée sa sympathie tout en le harcelant de questions sur les derniers jours de son frère et les circonstances suspectes de son arrestation. Une forte attraction mutuelle naît entre les deux jeunes gens, mais comment Razumov, écartelé entre son appartenance à la Russie et les valeurs occidentales, tourmenté par sa conscience et le remords de sa trahison, parviendra-t-il à résoudre un dilemme apparemment sans issue ?
Comme Lord Jim (1900) et Nostromo (1904), Under western eyes (1911) n’eut à sa sortie qu’un succès mitigé, mais la réputation de Conrad n’a cessé de croître depuis a mort en 1924.
Le premier quart de l’action, qui se déroule vers la fin du XIXe siècle, a pour cadre Saint-Pétersbourg, et débute par un attentat à la bombe contre un haut personnage du régime particulièrement odieux. Son auteur, un jeune étudiant nommé Victor Haldin, se réfugie chez Razumov, sur la discrétion et la coopération de qui il croit pouvoir compter pour l’aider à s’échapper. Scandalisé par cette intrusion dans sa vie studieuse et bien ordonnée, le jeune homme fait mine d’entrer dans ses vues mais, n’ayant pu dégriser le cocher qui devait emmener Haldin hors de la ville, il dénonce son condisciple au Prince K., un haut dignitaire, puis au chef de la police. Haldin est arrêté, torturé et exécuté. Mais Razumov lui-même est désormais « suspect » pour avoir brièvement donné asile, fût-ce contre son gré, à un terroriste. Pour se « disculper », il accepte d’aller en mission à Genève espionner un groupe de révolutionnaires exilés. Il se fait passer pour un ami intime de Haldin ayant participé à l’attentat réussi, et est accueilli en héros, malgré son caractère excessivement réservé. Il rencontre aussi la sœur de Haldin – déjà exilée à Genève avec sa mère – qui lui accorde d’emblée sa sympathie tout en le harcelant de questions sur les derniers jours de son frère et les circonstances suspectes de son arrestation. Une forte attraction mutuelle naît entre les deux jeunes gens, mais comment Razumov, écartelé entre son appartenance à la Russie et les valeurs occidentales, tourmenté par sa conscience et le remords de sa trahison, parviendra-t-il à résoudre un dilemme apparemment sans issue ?
Comme Lord Jim (1900) et Nostromo (1904), Under western eyes (1911) n’eut à sa sortie qu’un succès mitigé, mais la réputation de Conrad n’a cessé de croître depuis a mort en 1924.
Traduction : Philippe Néel (1882-1941).
CONRAD, Joseph – Nostromo
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 18h 49min | Genre : Romans
« Il y a dans la richesse quelque chose de maudit. » Cette phrase, prononcée par le héros à l’agonie, résume bien le thème central de Nostromo (1904), œuvre sombre et qui donne de la condition humaine une vision pessimiste à souhait.
L’action se passe dans une république sud-américaine imaginaire, le Costaguana, constamment en proie à des révolutions. Il est impossible de résumer l’intrigue foisonnante de ce roman, qui met en scène 38 personnages et est centrée sur le protagoniste Nostromo (« notre homme »), marin italien devenu le magnifique «capataz de cargadores » (« capitaine des dockers ») du port de Sulaco. Héros populaire, courageux mais excessivement vaniteux, réputé incorruptible, il finira par devenir « esclave du trésor » dont le sauvetage lui a été confié in extremis par Charles Gould, le maître anglais de la mine d’argent de San-Tomé, alors qu’il allait tomber aux mains des partisans de Montero, militaire brutal et auteur d’un nouveau coup d’état. Tiraillé entre, d’un côté, son souci de « s’enrichir lentement » – en récupérant un à un et en tapinois les lingots qu’il a sauvés d’un naufrage et dissimulés sur une île – et, de l’autre, son amour coupable pour Gisèle, fille cadette de son meilleur ami, le vieux garibaldien Georgio Viola, et sœur de Linda, sa fiancée officielle, Nostromo connaîtra une fin aussi absurde que tragique.
Comme dans Lord Jim, l’intrigue – qui exige une attention assez soutenue – est rarement linéaire et abonde en retours en arrière et en anticipations sur le futur. On y trouve aussi une bonne dose de réalisme, d’exotisme, et une nouvelle dénonciation féroce du colonialisme européen et américain.
L’action se passe dans une république sud-américaine imaginaire, le Costaguana, constamment en proie à des révolutions. Il est impossible de résumer l’intrigue foisonnante de ce roman, qui met en scène 38 personnages et est centrée sur le protagoniste Nostromo (« notre homme »), marin italien devenu le magnifique «capataz de cargadores » (« capitaine des dockers ») du port de Sulaco. Héros populaire, courageux mais excessivement vaniteux, réputé incorruptible, il finira par devenir « esclave du trésor » dont le sauvetage lui a été confié in extremis par Charles Gould, le maître anglais de la mine d’argent de San-Tomé, alors qu’il allait tomber aux mains des partisans de Montero, militaire brutal et auteur d’un nouveau coup d’état. Tiraillé entre, d’un côté, son souci de « s’enrichir lentement » – en récupérant un à un et en tapinois les lingots qu’il a sauvés d’un naufrage et dissimulés sur une île – et, de l’autre, son amour coupable pour Gisèle, fille cadette de son meilleur ami, le vieux garibaldien Georgio Viola, et sœur de Linda, sa fiancée officielle, Nostromo connaîtra une fin aussi absurde que tragique.
Comme dans Lord Jim, l’intrigue – qui exige une attention assez soutenue – est rarement linéaire et abonde en retours en arrière et en anticipations sur le futur. On y trouve aussi une bonne dose de réalisme, d’exotisme, et une nouvelle dénonciation féroce du colonialisme européen et américain.
Traduction : Philippe Néel (1882-1941).
CONRAD, Joseph – Lord Jim
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 14h 10min | Genre : Romans
Lord Jim (1900), un des meilleurs romans anglais du XXe siècle, conte l’histoire d’un jeune officier de marine, épris de gloire et d’héroïsme, qui, ayant commis, presque à son corps défendant, une lourde faute morale et professionnelle – abandon en mer d’un navire chargé de pèlerins et sur le point de sombrer – est jugé et condamné par ses pairs. Racheter ce moment de faiblesse devient pour lui une obsession et, avec la complicité bienveillante du narrateur, le Capitaine Marlow, il croira y être parvenu en ramenant la paix dans le lointain comptoir commercial de Patusan, quelque part dans l’archipel indonésien (ou en Malaisie), dont les habitants reconnaissants lui décernent le titre de Tuan Jim (Lord Jim). Mais le Destin est là… qui guette.
Joseph Conrad (1857-1924), né en Ukraine de parents polonais, avait 20 ans quand il commença d’apprendre l’anglais, sa troisième langue, et fut officier de la marine marchande française, puis britannique, avant de devenir écrivain. L’originalité de Lord Jim tient surtout à l’analyse minutieuse du caractère énigmatique du héros et à une technique narrative très sophistiquée. On y trouve aussi une sévère critique du colonialisme.
Traduction : Philippe Néel (1882-1941).
CONRAD, Joseph – Au Coeur Des Ténèbres
Donneur de voix : Hippocampe | Durée : 3h 50min | Genre : Nouvelles
« Je m’étais attendu à voir une boule de bois, comprenez-vous. Je retournais délibérément à la première repérée – et elle était bien là, noire, desséchée, ratatinée, les paupières closes – une tête qui semblait dormir en haut de ce piquet, et avec les lèvres sèches et rentrées qui montraient les dents en une étroite ligne blanche, souriait, aussi, souriait continument de quelque rêve interminable et jovial dans son sommeil éternel. [...] »
Traduction : J.J. Mayoux, avec l’aimable autorisation des éditions Garnier Flammarion (© 1989).
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