Rechercher dans ce blog

lundi 26 février 2018

BABEL, Isaac – Livres Audio !

                 BABEL, Isaac – Livres Audio               



BABEL, Isaac – Vie Et Aventures De Pavlitchenko Rodionytch

Donneur de voix : Ahikar | Durée : 22min | Genre : Nouvelles

Dimitri Moor - Bud' na strazhe ! (Sois sur tes gardes !, 1921)
Isaac Babel (1894-1940)
Ce récit nous conte l’ascension d’un porcher devenu général, et comment ce dernier se vengea de son seigneur et maître qui l’avait jadis humilié.
Encore une fois, Isaac Babel nous donne à voir une facette peu reluisante de l’humanité. Alors que partout on écrit des chants à la gloire de la cavalerie rouge, Babel, faisant preuve d’un immense courage, ose la vérité, ose l’horreur.
Alors que La Marche de Boudienny est sur toutes les lèvres :
« Conduis-nous, Boudienny, plus bravement au combat,
Que le tonnerre gronde,
Que l’incendie nous entoure.
Nous sommes tous des héros sans réserve,
Et toute notre vie est une lutte ! »
… Babel nous décrit le comportement des hommes en temps de guerre, nous décrit les exactions d’une armée en campagne. Et ce n’est pas beau ! vraiment pas beau ! à la limite de l’insoutenable !
Mais n’oublions pas qu’Isaac Babel a payé ses récits au prix fort, puisqu’il fut arrêté, torturé et finalement exécuté le 27 janvier 1940. Babel s’est sacrifié pour la vérité. Alors, le moins que l’on puisse faire, c’est de le lire !
Traduction : Maurice Parijanine (1885-1937) (J’ai amplement retouché la traduction dont certains passages étaient incompréhensibles.)
Illustration : Dimitri Moor, Bud’ na strazhe ! (Sois sur tes gardes !, 1921).
Vie et aventures de Pavlitchenko Rodionytch.
Télécharger le mp3 (Clic-droit, « Enregistrer sous… »)

Page vue 4 604 fois | Envoyer à un(e) ami(e) Envoyer à un(e) ami(e) |

BABEL, Isaac – Le Passage Du Zbroutch – L’Église De Novograd – La Lettre

Donneur de voix : Ahikar | Durée : 29min | Genre : Nouvelles

Kasimir Malevitch - La Charge de la cavalerie rouge (détail)
Isaac Babel (1894-1940)
Pour présenter Babel, laissons la parole à sa fille Nathalie :
« Le jeune Babel avait envoyé des contes et récits à Gorki et celui-ci les avait publiés un à un, jusqu’au jour où il en avait refusé de nouveaux au motif que le jeune écrivain avait épuisé ce qu’il avait à dire. Avant de se remettre à écrire, il fallait, affirmait-il, que Babel vécût un peu plus. C’est alors que celui-ci, piqué au vif, s’était engagé dans la « cavalerie rouge » de Boudienny. « Tu te rends compte, mon père, jeune Odessite juif, myope et déjà rondouillard, entrant dans ce corps de cavaliers de grande taille et notoirement antisémites ! » Elle avait ajouté que, plusieurs fois donné pour mort, son père avait survécu. Et il avait écrit Cavalerie rouge. Mais en apprenant que le petit Juif avait publié un livre qui révélait des scènes que, par la suite, on a comparées aux Désastres de la guerre de Goya, Boudienny l’illettré avait juré de faire disparaître l’insolent. « Et là, ajoutait Nathalie, le miracle… Par des lettres que Boudienny se faisait lire, Gorki, prenant la défense de Babel, avait empêché le glaive de s’abattre sur mon père. Mais quand Gorki est mort en 1936, Babel a compris que c’en était fini de lui. Il a été arrêté en 1939 et exécuté en 1940… » (d’après Les Carnets d’Hubert Nyssen)
Le contexte politique. La guerre russo-polonaise couvait depuis février 1919 : sous l’influence du maréchal Josef Pilsudski, la toute nouvelle république de Pologne, qui venait de retrouver son indépendance, souhaitait la mise en place d’une fédération comprenant la Pologne, l’Ukraine, la Lituanie et la Biélorussie, afin de se protéger de l’Allemagne et de la Russie. Lénine espérait réaliser la jonction avec le prolétariat allemand aux dépens de la Pologne. De là, l’incendie se serait propagé à l’Europe entière… L’armée rouge lance des offensives sur plusieurs fronts. Fin mai 1920 entre en scène la fameuse cavalerie rouge de Boudienny. En moins d’un mois, elle couvre près de mille kilomètres pour se rendre sur le front polonais. Les premiers affrontements ont lieu le 24 mai… (d’après Isaac Babel, Œuvres complètes, traduites par Sophie Benech)
En juin 1920, sous le pseudonyme de Kirill Vassilievitch Lioutov, Isaac Babel s’engage en tant que correspondant de guerre dans la cavalerie rouge. Derrière le masque de Lioutov se cache l’écrivain. Trente-sept récits paraissent entre 1923 et 1925, dans plusieurs revues d’avant-garde, comme Lef ou Krasnaïa Nov’ (Friches rouges). Trente-quatre sont conservés lors de la publication du recueil en 1926.
Voici les trois premiers :
1. Le Passage du Zbroutch. Le narrateur nous conte le passage du Zbroutch, l’arrivée à Novograd, puis la nuit mouvementée qu’il passe dans le logis qu’on lui a attribué.
2. L’Église de Novograd. Juillet 1920. Dans la maison du curé en fuite, puis dans l’église gardée par le vicaire, le commissaire politique et le chef de la section spéciale découvrent des uniformes militaires et, derrière le tabernacle, pièces d’or, billets de banque et bijoux. Le narrateur, qui les accompagne, se moque du prêtre qui avait cru dissimuler le trésor en accrochant « aux clous de son sauveur les corsages de ses paroissiennes ». Le texte étincelle de splendeurs atroces : « Ô crucifix minuscules comme des talismans de courtisane »… (Adrien Le Bihan)
3. La Lettre. Vassili Kourdioukov dicte au narrateur une lettre, où il raconte comment leur père, russe blanc et chef de compagnie dans l’armée de Dénikine a massacré son frère et la vengeance qui s’ensuivit. Babel atteint ici un des sommets de son art. En décrivant comment Blancs et Rouges pouvaient se massacrer, il montre aussi jusqu’où peut aller la nature humaine en temps de guerre. Effrayant !
Il y a du Shakespeare chez Babel !
Traduction : Maurice Parijanine (1885-1937) (J’ai retouché par endroits la traduction qui ne rendait pas toujours aisée la compréhension du texte.)
Illustration : Kasimir Malevitch, La Charge de la cavalerie rouge (vers 1932, détail).
Écouter un extrait : Le Passage du Zbroutch.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire