Louise Michel : louve et agneau (1830-1905)
"Vierge rouge" ou "louve noire", Louise Michel a longtemps suscité les fantasmes et continue de diviser les spécialistes. A-t-elle contribué à écrire sa propre légende? Les publications récentes nous éclairent sur cette révolutionnaire mystique entrée en lutte comme on entre en religion.
L’affaire semble entendue : Louise Michel, c’est l’icône de la Commune, c’est une Marianne, s’élevant au-dessus des barricades, prête à tout pour défendre la Liberté et la Révolution sociale.
Longtemps, l’historiographie officielle n’a retenu d’elle que l’image d’une anarchiste forcenée, d’une révolutionnaire sanguinaire, d’une mystique entrée en lutte comme on entre en religion, d’une « presque Jeanne d’Arc » (comme aimait à l’appeler Verlaine), d’une femme passionnée, possédée même diront certains.
L’Histoire, comme toujours écrite par les vainqueurs, fit de Louise Michel une « vierge rouge », une « louve noire », un objet de fantasme tant admiré que redouté. Sa supposée virginité, ses travestissements, son comportement hors-norme lui ont valu railleries et critiques acerbes. Son tempérament jusqu’au-boutiste et son obstination à ne jamais transiger sur ses idéaux lui ont valu de nombreux ennemis, y compris dans son camp politique et jusque dans sa propre famille.
Pourtant, force est de constater que Louise Michel ne joua dans la Commune de Paris qu’un rôle marginal. La redécouverte de ses écrits dévoile moins une combattante qu’une femme de lettres qui mit toute son énergie et son œuvre au service de ses convictions politiques et de leur transmission aux générations futures. Bien avant que ne débute la Commune, l’institutrice Louise Michel était déjà convaincue que la Révolution devait passer par l’Education. Bien après l’écrasement de la Commune, l’écrivaine Louise Michel utilisa sa plume comme une arme pour encourager la jeunesse à ne jamais renoncer à l’idéal révolutionnaire.
Faire le portrait de Louise Michel sans tomber dans la caricature, comprendre comment s’est forgée sa légende sans verser dans le mythe : telle est l’ambition de ce documentaire.
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