Renard Jules – Nos Frères farouches Ragotte
Renard Jules – Nos Frères farouches Ragotte : Ragotte est pauvre… Elle n’a appris ni à lire ni à écrire car, l’aînée, “elle a dû tout de suite se mettre au ménage avec sa mère”. Placée à douze ans, elle est maintenant domestique, avec Philippe, son mari chez “Madame Gloriette”.
Comme les employeurs de Ragotte, Jules Renard “regarde, écoute, note” la vie de cette femme “si naturelle que, d’abord, elle a l’air un peu simple. Il faut longtemps la regarder pour la voir.” À travers elle, c’est tout un fragment d’une vie villageoise qui se dévoile par petites phrases hachées – on pense à Chitry, le village natal de Jules Renard dont il devint le maire.
Ces récits de Ragotte sont marqués par ce double regard de l’auteur, à la fois “parisien”, observateur entomologiste de “nos frères farouches” mais aussi “pays” dont l’implication mêle tendresse et agacement. Des récits empreints de la misogynie de Jules Renard (celle de son époque) comme d’une forme d’admiration pour cette maîtresse-femme.
Une observation aiguë, une écriture synthétique, qui retrace, en naturaliste, une réalité triste ou cocasse. Un vrai régal !
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