C’est dans le Tahiti réel, dépouillé de sa légende romantique mais qui n’en est pas moins le plus somptueux des décors, que l’auteur a placé l’action de son roman La Grande Plantation. Les paysages qu’il a décrits – après un séjour de trois ans – dans son livre Tahiti et sa couronne, encadrent ici l’aventure d’un homme qui crée et fait prospérer une plantation de coton au milieu des obstacles que lui opposent l’éloignement, la pénurie de main-d’œuvre et la rivalité de ses concurrents. Il connaîtra le double amour, celui de la femme blanche et celui de la Tahitienne, conflit du sentiment et de la volupté animale. Ce n’est pas, toutefois, un roman d’amour, mais bien plutôt le roman de ce monde cosmopolite qui s’agite et s’entre-dévore dans les archipels des mers du Sud.
Il fallait la plume d’un grand écrivain doublé d’un grand voyageur pour dépeindre avec tant de compréhension et d’exactitude les mœurs et la mentalité des indigènes de Tahiti, des îles voisines et des archipels lointains de la Mélanésie ; celles des Blancs dominés par le lucre ou réduits par le climat et l’isolement intellectuel ; celles des Chinois d’importation, introduits en masse, acharnés au labeur, confinés dans leur avarice et bientôt maîtres du marché.
C’est tout un monde grouillant de races et d’appétits qui s’agite autour du personnage central, la Plantation, et son animateur, William Stuart, un mystérieux aventurier chez qui la volonté et l’énergie n’excluent pas les qualités humaines et la tendresse. Un roman qui nous offre les plus riches enseignements sur l’existence des colons du Pacifique et sur les ressorts secrets de la psychologie polynésienne.
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