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mercredi 24 octobre 2018

Un chasseur de trésor trouve la plus grande pépite d’or du Royaume-Uni !

Un chasseur de trésor trouve la plus grande pépite d’or du Royaume-Uni 


pépite-orVincent Thurkettle, 60 ans, a été stupéfait de voir l’incroyable pépite d’or de 97.12g qui brillait dans une crevasse sur le lit de la mer au large des côtes d’Anglesey.
Elle est presque deux fois plus lourde que la deuxième plus grande pépite du Royaume-Uni, qui a été trouvée à Cornwall il y a plus de 200 ans en 1808 et pesait 59g.

La pépite est censée faire partie d’un trésor de 150 millions d’euros qui a été perdu avec l’épave du Royal Charter quand il a fait naufrage lors d’un ouragan en 1859.
Les chasseurs de trésors ont passé 150 ans à essayer de trouver des traces de l’or perdu et Vincent a passé sept étés à récurer le rivage avant d’être récompensé pour ses efforts.
Il a passé environ six semaines chaque été à la recherche de poussière d’or avec une équipe de sa famille et des amis, et il a découvert la pépite quand il faisait de la plongée peu profonde à quelques mètres de la rive.

“J’étais absolument stupéfait quand j’ai vu la pépite. Le soleil brillait sur la pépite et parce qu’elle était sous l’eau, la luminosité était amplifiée, elle avait l’air énorme”
, a-t-il dit.
Vincent Thurkettle, 60 ans, a été stupéfait de trouver l'incroyable pépite d'or de 97.12g
Vincent Thurkettle, 60 ans, a été stupéfait de trouver l’incroyable pépite d’or de 97.12g
“Je pensais trouver seulement de la poussière d’or, donc je ne pouvais pas le croire quand j’ai réalisé que c’était une énorme pépite, ce fut un moment magique. Ma première pensée était que je n’avais jamais vu des pépites comme cela dans un musée. Je ne voulais pas la toucher au début, juste pour savourer le moment extraordinaire et graver dans ma mémoire la façon dont elle avait l’air magnifique. Elle était coincée dans une crevasse et comme elle était là où la nature l’avait caché, la pépite m’a rappelé un œuf de Fabergé. Quand je l’ai ramassé, elle était étonnamment lourde.”
Vincent a fait la découverte extraordinaire en 2012, mais a gardé le secret jusqu’à aujourd’hui, alors que la zone a été fouillée pour trouver plus d’or.
Elle a été trouvée à environ cinq mètres sous l'eau et environ 40 mètres de l'épave du Royal Charter
Elle a été trouvée à environ cinq mètres sous l’eau et environ 40 mètres de l’épave du Royal Charter
Elle a été trouvée à environ cinq mètres sous l’eau et à environ 40 mètres de la célèbre épave du Royal Charter, qui a coulé juste au nord du village de Moelfre sur la côte nord-est de Anglesey le 26 octobre 1859.
Le navire portait de l’or depuis l’Australie et environ 450 personnes sont probablement mortes dans la catastrophe.
Lorsque Vincent a fait la découverte, les tempêtes avaient déplacé environ deux mètres de sable qui recouvrait normalement le site, ce qui a exposé des parties du lit de la mer qui étaient cachées pendant des décennies.
Il a ajouté : “J’ai passé 39 ans à fouiller et j’ai manipulé beaucoup de pépites d’or, mais je ne pensais pas en trouver une si grande moi-même.”
Comme la pépite a été trouvée près d’un naufrage, Vincent a dû aviser le Receveur d’épaves et la pièce est maintenant la propriété de la Couronne.
Vincent a fait la découverte extraordinaire en 2012, mais a gardé le secret jusqu'à aujourd'hui
Vincent a fait la découverte extraordinaire en 2012, mais a gardé le secret jusqu’à aujourd’hui
Elle est conservée dans un endroit sûr jusqu’à ce qu’elle finisse en exposition dans un musée.
Il croit que la pépite pourrait rapporter jusqu’à 60 000 euros en raison de son extrême rareté et le fait qu’elle a été découverte à proximité d’une épave importante.
Il a ajouté : “Ça m’a brisé le cœur de me séparer de la pépite, mais je pense qu’il est important qu’elle se retrouve dans un musée pour que tout le monde puisse la voir.”
Vincent croit que la pépite pourrait rapporter jusqu'à 60 000 euros en raison de son extrême rareté
Vincent croit que la pépite pourrait rapporter jusqu’à 60 000 euros en raison de son extrême rareté
“Je m’étais attaché à cette pépite. D’autres trésors que j’ai trouvé avant incluent des quartz avec de l’or, mais ce fut un gros morceau d’or avec des morceaux de quartz. Cela prouve que si vous sortez de la campagne britannique, vous pouvez toujours faire des découvertes spectaculaires.”
La deuxième plus grande pépite de la Grande-Bretagne était la pépite Carnon trouvée à Cornwall en 1808 et pesant 59g. La pépite Rutherford, qui a été trouvée en Ecosse en 1869, arrive en troisième position avec 57.9g.
D’autres découvertes récentes de pépite d’or comprennent une masse de 18g en Dumfriesshire, Ecosse, une trouvaille de 37.7g sur une plage à Westward Ho! dans le Devon en Angleterre, et un morceau de 20g sur Whitesands Beach dans le Pembrokeshire, au Pays de Galles.
Source : Daily Express

mardi 23 octobre 2018

La malédiction de Jacques de Molay : Le dernier grand maître des Templiers !

La malédiction de Jacques de Molay : Le dernier grand maître des Templiers


Après avoir été torturé et humilié, avec d’autres Chevaliers de l’Ordre du Temple, le 18 mars 1314, Jacques de Molay, le dernier Grand Maître des Templiers, fut brûlé sur un échafaud.
Jacques de Molay organisa avec succès un certain nombre d’expéditions entre 1293 et 1305 contre les musulmans et réussit à entrer à Jérusalem en 1298, battant le sultan d’Egypte, Malej Nacer, en 1299 près de la ville d’Emesa.
En 1300, De Molay organisa une incursion à Alexandrie et s’apprêtait à récupérer la ville de Tartus, sur la côte syrienne, mais fut finalement vaincue.
Le 13 octobre 1307, au petit matin, les sergents et les hommes d’armes du roi de France Philippe IV « le Bel » procèdent à l’arrestation en masse des Templiers. Le coup de filet a été secrètement mis au point un mois plus tôt lors d’un conseil restreint tenu à Pontoise avec la complicité du pape Clément V, et Beltran de Goth . Aux premières accusations (blasphème, sodomie, hérésie, fornication, etc.), l’inquisiteur Guillaume de Paris, en charge des interrogatoires, n’aura pas grand-chose à ajouter. Par contre, au fil des mois, les crimes gagneront en précision.
Dans le texte rédigé par Nogaret, on peut ainsi lire : « Cette engeance immonde a délaissé la source d’eau vive, et remplace sa gloire par le Veau et sacrifie aux idoles ». Une accusation vague qui se cristallisera, au fil des réquisitoires, en un culte voué à une « tête » à l’allure changeante et occasionnellement gratifiée d’un nom : Le Baphomet.
Molay a reconnu et déclaré, sous la torture, les charges qui lui avaient été imposées ; mais il s’est rétracté par la suite.
Cela l’a conduit à sa mort puisqu’il a finalement été brûlé sur un échafaud devant la cathédrale Notre-Dame, où il s’est rétracté une fois de plus, en public de toutes les accusations qu’il avait été forcé d’admettre.
Interrogatoire de Jacques de Molay. Gravure du 19e siècle
Avant de mourir, fier de la loyauté envers la France avec laquelle lui et ses hommes avaient triomphé dans toute mission qui leur avait été confiée, et conscient que le roi de France avait conspiré pour détruire les Templiers, il jeta une malédiction sur tous ceux qui étaient impliqués dans la trahison.
Avant de mourir, Jacques de Molay proclame l’innocence de l’Ordre et, selon la légende, maudit les coupables de la conspiration :
« Dieu sait qui est dans l’erreur et a péché. Le malheur arrivera bientôt à ceux qui nous ont condamnés à tort ; Dieu vengera notre mort. Ne vous y trompez pas, tous ceux qui sont contre nous souffriront à cause de nous. Je vous supplie de tourner mon visage vers la Vierge Marie, dont est né notre Seigneur Christ. » (Geoffroi de Paris)
Certains disent que sa malédiction s’est réalisée car le Pape Clément est mort seulement un mois plus tard, et le Roi Philippe est mort dans un accident de chasse avant la fin de l’année.
Mort de Philippe IV le Bel ( Wikipédia )
L’Ordre du Temple est né en 1129 et s’est rapidement imposé comme l’une des organisations les plus prestigieuses de la chrétienté médiévale.

Kahina : la reine guerrière des Berbères !

       Kahina : la reine guerrière des Berbères        


Une légende de l’époque, une histoire sur l’Algérie et la persistance de l’invasion des guerriers de l’islam venus d’Arabie…
Kahina, sa lutte armée contre l’invasion islamique arabe.
Fabuleuse épopée, que celle de cette reine berbère qui s’opposa au VIIe siècle, à l’invasion arabe de l’Afrique du Nord ! Kahina, qui signifie prêtresse, de son vrai nom Dihya ou Damya en tifinagh, est une reine guerrière berbère des Aurès qui s’opposa à l’expansion islamique en Afrique du Nord au VIIe siècle, et donna sa vie pour tenter de sauver l’indépendance de son pays.
La reine guerrière berbère qui résista aux envahisseurs arabo-musulmans.
Quinze ans après la mort du Prophète Mahomet, les armées arabo-musulmanes conquérantes arrivaient aux portes de l’Afrique du Nord. Ce pays, jadis transformé par la civilisation romaine, en partie conquis à la foi chrétienne, va basculer dans l’empire grandissant du monde musulman.
C’est alors, que pour faire face à l’envahisseur, une femme va organiser la résistance berbère, réaliser la difficile unité du Maghreb et infliger aux cavaliers arabes de cuisantes défaites. Celle-ci, connue dans l’histoire sous le nom de La Kahina, avait un caractère sacré. Il signifiait, la sorcière, la prêtresse, la devineresse. Son véritable prénom est Dehya ou Dhya Tadlut, qui signifie en berbère, la « Belle gazelle ».
Elle possédait en effet un don prophétique et était vénérée de son peuple. Mais ses succès mêmes causeront sa chute.
Orgueilleuse, intransigeante, fière de ses victoires, la Kahina ne vivait plus que pour sa tribu. Mais cette femme admirable, si longtemps écoutée et obéie, ne pourra maintenir l’unité berbère et venir à bout des éternelles rivalités tribales. Dès lors, elle prédira son propre destin et, vaincue par la trahison, elle accomplira un dernier baroud d’honneur dans lequel tomberont ses meilleurs compagnons, avant qu’elle-même y laisse la vie.
L’islamisation de l’Afrique du Nord était en marche.
Carte montrant l’expansion omeyyade arabe (islamique) tout au long des VIIe et VIIIe siècles de notre ère. Dans le vert foncé est représenté l’étendue de l’Islam jusqu’à la mort de Mohammed (622-632 ) ; dans le vert intermédiaire est représenté les conquêtes du califat de Rashidun (632-661 ) ; et dans le vert le plus clair est représenté les conquêtes du califat omeyyade entre 661-750 .
C’est en s’appuyant sur les travaux des plus éminents historiens qu’un conférencier algérien a retracé avec émotion, amour et passion pour sa terre, l’extraordinaire épopée de cette « Jeanne d’Arc berbère » qui incarna avec tant de grandeur, la folie d’indépendance et la fierté passionnée d’un peuple.
Entre l’antique Thevest romaine appelée à présent Tebessa, et l’agglomération de Bir El Ater, se trouve un puits appelé « Bir el Kahina » (le puits de la Kahina), en référence ou en souvenir du lieu où elle aurait été tuée. À Baghaï, actuellement petit village à une vingtaine de kilomètres de Khenchela, les habitants désignent certaines ruines anciennes comme étant les ruines du « palais de la Kahina ».
Le nom de la rivière Meskian, où Kahina remporta sa première victoire contre le général Ibn Numan, ainsi que celui du village de Meskiana qu’elle arrose, viendraient des mots berbères Mis n Kahina qui signifie « les fils de Kahina ». Certains berbères chaouis des Aurès disent qu’ils ont le «nez de la Kahina», légèrement busqué.
La bataille des chameaux
Sa première bataille a lieu à Meskiana. De nuit, Kahena dissimule son armée dans la montagne pour prendre en embuscade les troupes ennemies, et remporte une victoire fracassante qui sera ensuite appelée « bataille des chameaux » (les Berbères ayant tiré leurs flèches entre les jambes de leurs chameaux). La seconde bataille a lieu à Tabarqa en 695. Suite à ces victoires, Kahena règne sur l’Ifriqiya (royaume d’Afrique du Nord comprenant  la Tunisie,l’est de l’Algérie, l’ouest de la Libye) pendant cinq ans.
Alors que les Omeyyades contre-attaquent, Kahena s’aliène une partie de son peuple en pratiquant une politique de la terre brûlée pour que les territoires conquis par l’ennemi ne lui profitent pas.
Trente ans avant la victoire de Charles Martel à Poitiers, la dernière bataille de la Kahina !
En 702, à Tabarqa, après plusieurs années de combats, Dihya s’engagea dans sa dernière bataille. La défaite de ses troupes fut en partie due à la trahison d’un jeune Arabe que la reine avait épargné et adopté selon la coutume de l’anaïa (protection) en vigueur chez les anciens Berbères.
Voyant que tout était perdu, Dyhia envoya ses deux fils se rendre à l’envahisseur. Elle-même continua de combattre mais, trahie, fut faite prisonnière puis décapitée dans les environs d’El-Djem, et sa tête remise au calife. Sa disparition permit la reprise de la progression des armées arabes vers l’ouest du Maghreb et vers l’Europe. C’est exactement trente ans plus tard, que le 25 octobre 732 à Poitiers, Charles Martel et son armée mirent un terme aux incursions arabo-musulmanes qui furent contraintes de refluer vers l’Espagne.
Le personnage historique de Dihya la Kahena est devenu de nos jours un symbole, tout comme  Massinissa, Jugurtha, et Saint Augustin. La tradition orale des Chaouis ne donne pas beaucoup de  précisions sur tout le parcours historique de la Kahina ni même sur sa tribu des Dejrawa. Mais « la Belle Gazelle » reste la reine de cœur des Chaouïas. Source

vendredi 9 mars 2018

Histoire - LA LÉGENDE DORÉE DE NAPOLÉON !

 Histoire - LA LÉGENDE DORÉE DE NAPOLÉON 

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CONTEXTE HISTORIQUE

Durant la monarchie de Juillet, une flambée de bonapartisme se fit jour, encouragée par la politique de rassemblement national de Louis-Philippe. En quête d’une troisième voie entre les différentes tendances politiques, le souverain tenta en effet de se les rallier en cautionnant le grand événement révolutionnaire et impérial rejeté depuis 1815. Cela lui était d’autant plus facile qu’il avait lui-même combattu à Neerwinden en 1792.
Ce furent les bonapartistes qui furent les mieux traités dans cette nouvelle politique. Le roi inaugura le musée de l’Histoire de France à Versailles (1833), fit relever la statue de Napoléon au sommet de la colonne Vendôme (actuellement aux Invalides) et inaugura l’arc de triomphe de l’Étoile enfin achevé (1836). Partout l’Empire était mis en valeur, et Napoléon eut également droit de cité au Salon. Cette politique bonapartiste devait connaître son apothéose en décembre 1840 avec le retour des cendres.

ANALYSE DES IMAGES

Le tableau de Mauzaisse

Exemple tardif d’allégorie, ce tableau exposé au Salon de 1833 (no 3130) participe du culte napoléonien. Héros absolu, Napoléon, revêtu de son uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la garde, est élevé au ciel où le Temps le couronne, tandis que lui-même, regardant fièrement le spectateur, écrit son œuvre sur les tables de l’Histoire. Une grande diagonale souligne cette sorte d’apothéose de l’Empereur.

Mais une ambiguïté subsiste entre le propos de Mauzaisse et la réalisation de son œuvre, très pesante, très réaliste dans sa façon de montrer l’événement. Cette ambiguïté ne s’explique que par les choix politiques et sociaux de l’artiste.

Le tableau de Dulong

Exposé au Salon de 1835, ce tableau s’inspire d’une chanson célèbre de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), Les Souvenirs du peuple, qui évoque la rencontre de Napoléon et d’une jeune servante lors de la campagne de France en 1814. Un soir, l’Empereur harassé par les combats s’arrête dans une auberge de Champagne et s’écrie : « Dieu, quelle guerre ! » Après s’être endormi auprès du feu, il s’éveille et console la servante qui pleure sur les malheurs de la France et lui affirme qu’il se rend sous Paris pour la venger. Ce sont ces souvenirs que raconte la jeune fille devenue grand-mère à ses petits-enfants : « Parlez-nous de lui, grand-mère ! Parlez-nous de lui !… »

Œuvre assez faible techniquement, le tableau de Dulong n’en est pas moins intéressant par l’image de Napoléon qu’il véhicule. Nous sommes loin ici du héros victorieux ou de l’homme sacré. C’est un empereur proche du peuple, attentif à ses malheurs, que Béranger comme Dulong représentent. Toutefois, la religion n’est jamais bien loin, même en ce cas, et le tableau se présente un peu comme la transcription d’une Madeleine aux pieds du Christ. La jeune Champenoise, illuminée par le feu de la cheminée, apparaît comme touchée par la grâce du grand homme en qui elle a placé toute sa confiance. Napoléon est donc présenté comme le seul capable de sauver la France. Ainsi s’explique le côté luministe de cette scène intime.


INTERPRÉTATION

Contrairement au tableau de Dulong, la composition de Mauzaisse ne s’inscrit pas dans la culture populaire, mais dans le contexte de l’art officiel. Sa lecture, pour être aisée, ne touche pas le peuple mais l’érudit, même si le message demeure à peu près identique entre les deux œuvres. En effet, Mauzaisse montre que l’Empereur n’est pas mort, mais qu’il survit dans le monde intemporel de l’Histoire et du Temps, assimilé au ciel. Toutefois, ce n’est plus à un dieu que nous avons affaire, mais bien à un simple mortel, peint de manière réaliste, placé dans l’au-delà par le biais l’imagination et le souvenir font survivre dans l’au-delà. Or cet au-delà n’est ni sacré, ni divin, il est celui de l’Histoire.

Pour bien comprendre la différence de conception entre Dulong et Mauzaisse, il faut se placer d’un point de vue social. Mauzaisse, artiste officiel, peint pour la bourgeoisie au pouvoir, pour des commerçants réalistes, voire matérialistes et athées, qui n’acceptent Napoléon qu’en l’intégrant dans l’Histoire. Il peint une œuvre essentiellement intellectuelle destinée à un public cultivé, insensible à une religion napoléonienne dont il se méfie. Si la bourgeoisie cherche à travers cette peinture à se rallier le peuple en lui donnant à voir une œuvre allégorique, sorte d’apothéose de l’Empereur, cette représentation ne correspond cependant en rien à l’attente des bonapartistes.

Dulong, petit artiste secondaire, vraisemblablement proche du peuple et des bonapartistes, cherche au contraire à éveiller les sentiments en s’inspirant de la culture populaire dont témoignent les chansons de Béranger. Le peintre parle ainsi aux sens, aux espoirs d’une population laissée pour compte face à la prospérité de la bourgeoisie sous le règne de Louis-Philippe.


Histoire - LA GRANDE MADEMOISELLE !

    Histoire - LA GRANDE MADEMOISELLE    

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CONTEXTE HISTORIQUE

Un portrait allégorique

Les portraits d’Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, sont nombreux et les peintres qui se livrèrent à l’exercice sont parmi les portraitistes les plus en vogue à la cour (Jean Nocret, Louis-Ferdinand Elle, Pierre Mignard, atelier des frères Beaubrun). Actif à Paris de 1671 jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, Pierre Bourguignon réalise de la princesse un portrait en divinité antique au début des années 1670 pour saisir les traits saillants de son modèle, cédant ainsi à la mode du portrait allégorique si bien illustré par la toile de Jean Nocret représentant en 1670 la famille royale en « travestis mythologiques ». Campée en Diane-Lune, la Grande Mademoiselle occupait d’ailleurs au sein de cette vaste composition une place de choix auprès du roi-Apollon-Soleil.
Pierre Bourguignon recentre l’attention sur la Grande Mademoiselle et sur sa filiation, utilisant des motifs récurrents dans l’iconologie propre à la princesse, à savoir l’adjonction du portrait ovale de son père Gaston d’Orléans au cœur de la toile et le port d’armes. Son œuvre lui sert de morceau de réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1672. De facture classique, l’œuvre fait la part belle aux drapés et au travestissement allégorique.

ANALYSE DES IMAGES

La princesse Minerve protectrice des arts

La figure de la Grande Mademoiselle se détache sur fond de lourde tenture bleue fleurdelisée galonnée d’or. Anne-Marie-Louise d’Orléans est ici travestie en Minerve, déesse de la guerre mais aussi de la ruse, de la sagesse et des arts. Elle porte un casque empanaché complété par une cuirasse recouverte d’une cape orange qui vient l’enrober jusqu’aux pieds. Assise avec majesté, elle regarde au-delà du champ de la composition, dans un ailleurs peuplé de rêves de grandeur inassouvis. Le bouclier aux armes de Méduse et la lance font le pendant guerrier des accessoires liés aux arts négligemment posés au sol : à gauche, des instruments de musique (c’est la Grande Mademoiselle qui a introduit Lully à la cour), à droite, des livres et un instrument de mesure géométrique devant un bas-relief antiquisant représentant L’Union de la Peinture et de la Sculpture réalisée par Jacques Buirette en 1663 pour sa réception à l’Académie.
De sa main droite, elle soutient un portrait ovale de son père Gaston d’Orléans, fils d’Henri IV et turbulent frère cadet de Louis XIII. Le prince est peint dans la fleur de l’âge, à une époque où il se faisait une spécialité de participer aux complots ourdis contre le cardinal de Richelieu (années 1620 et 1630 en particulier). Sa représentation en armure en fait un double des vertus guerrières de la Grande Mademoiselle. Il s’agit d’inscrire la princesse de Montpensier dans une filiation par le sang et par les valeurs défendues – la folle liberté des baroques décrite par Jean-Marie Constant et que la Fronde a donné l’occasion de vivre à la Grande Mademoiselle.

INTERPRÉTATION

Une petite-fille de France

Née en 1627, Anne-Marie-Louise d’Orléans est consciente et imbue de sa naissance. Petite-fille d’Henri IV, fille de Monsieur (Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII) et cousine germaine de Louis XIV, héritière immensément riche et titrée (la plus fortunée du royaume, voire d’Europe, disait-on), elle jouit d’une liberté peu commune dans la France du Grand Siècle. Femme forte et indépendante au destin romanesque, elle affirme son autorité tout en ne parvenant pas à ancrer sa propre existence dans une continuité dynastique puisqu’elle mourra en 1693 sans postérité. Le portrait de Pierre Bourguignon dit tout cela à la fois : l’attachement au sang de France tourné vers le passé et les attributs d’une majesté inaccessible (la guerre et le mécénat). La vie de mademoiselle de Montpensier relève par bien des aspects de l’exception, ainsi que le révèlent les titres spécialement créés à son intention (petite-fille de France, Grande Mademoiselle), et d’une geste héroïque rendue obsolète par la captation royale de la gloire sous le règne de son cousin Louis XIV. Minerve armée dans ses portraits des années 1660 et du début des années 1670, elle est Diane tournée vers le roi et dépendante de la lumière irradiée par le souverain dans la toile de Nocret déjà évoquée.
Impuissante à obtenir la main du roi, elle s’était investie en effet à corps perdu dans la Fronde jusqu’à soutenir par l’épreuve du feu le prince de Condé dans sa prise d’armes contre le pouvoir royal. Son engagement provoque son exil, imposé par Louis XIV jusqu’en 1657. À partir de cette date, elle mène une active vie curiale et montre une forte attirance pour les arts. Ses portraits peuvent être appréhendés comme autant d’entreprise de relégitimation de sa place à la cour. Elle entreprend par ailleurs de rédiger ses Mémoires, qui restent un témoignage appréciable de la vie de cour au XVIIe siècle. Sa malheureuse liaison tardive (à plus de quarante ans) avec le duc de Lauzun aboutit à sa conversion : la Grande Mademoiselle passe ses dernières années confite en dévotion. Sophie Vergnes résume ainsi sa vie : « La fille de Monsieur a donc payé du prix de la solitude ses richesses et son esprit d’insubordination. Elle n’a pas su concilier ses ambitions avec les réalités de sa condition féminine mais elle a toujours refusé que d’autres lui dictent son destin et su préserver jusque dans l’humiliation de la défaite son esprit d’indépendance, demeurant ainsi une frondeuse jusqu’après la Fronde. »

Historia - Les revenants, ils hantent nos nuits depuis 3000 ans !

 Historia - Les revenants, ils hantent nos nuits depuis 3000 ans 


Bienvenue dans l'autre monde.
Bienvenue dans l'autre monde, celui de l'au-delà, peuplé d'âmes en peine condamnées à errer sans repos et se rappelant au bon souvenir des vivants, reflets depuis l'Antiquité de nos peurs les plus inavouables. Historia vous présente les membres de cette grande famille, des vampires aux zombies, en passant par les esprits frappeurs, taquins ou terrifiants, si appréciés de la littérature et du cinéma. Un numéro à lire, par prudence, en croisant les doigts, au cas où…



Historia - Hitler intime et politique !

             Historia - Hitler intime et politique           


Zoom sur les "Propos intimes et politiques" tenus par Hitler entre 1941 et 1944.
En exclusivité dans Historia, voici des extraits des "Propos intimes  et politiques" tenus par Hitler entre 1941 et 1944, traduits par  François Delpla et publiés pour la première fois dans une édition  scientifiquement fiable. À suivre un dossier consacré à Philippe Pétain,  le prétendu vainqueur de la bataille de Verdun. La réputation de celui  qui a été fait maréchal de France en novembre 1918 semble au-dessus de  tout soupçon. Pourtant, grâce aux interventions des meilleurs  spécialistes de la Première Guerre mondiale dont l'historien Jean-Yves  Le Naour, Historia déboulonne la statue du commandeur en montrant  notamment la construction du mythe et en révélant la faillite complète  de l'État-major. Également au sommaire : la grande et odorante  aventure du parfum, l'histoire de la première mondialisation à l'époque  du Néolithique, une enquête fort éclairante sur les notaires sous  l'Occupation ou un reportage sur Bordeaux, ville négrière. De la lecture  variée en perspective.



Historia - Histoires érotiques de l'Élysée !

       Historia - Histoires érotiques de l'Élysée        


Petite et grande histoire de la demeure des chefs de l'État.
L'Élysée est le symbole de la sacralité du pouvoir mais bien avant  que cet hôtel particulier édifié sous la Régence ne devienne la demeure  des chefs de l'État, il a été un lieu de libertinage fort apprécié. Avec  humour, l'historienne Joëlle Chevé revient dans le dossier du mois sur  trois siècles d'histoires plutôt coquines, parfois cocasses, voire  pimentées d'un parfum de scandale, de Mme de Pompadour, la plus sage de  ses résidentes qui l'acquiert en 1754, à nos jours. <br>Également au  sommaire, dix questions clés sur le Djihad auxquelles répond le  spécialiste du Moyen-Orient contemporain Jean-Pierre Filiu, un gros plan  sur un véritable phénomène de société en Turquie et dans le monde  musulman : une série TV fleuve revisitant le règne de Soliman 1er, sans  oublier une présentation du très instructif livre noir des notaires sous  Vichy, la chute de Fort Alamo et les exploits d'un natif de Dieppe,  l'armateur Jean Ango. Bonne lecture !



Historia - La grande Russie !

                  Historia - La grande Russie                 



La grande Russie, d'Ivan le Terrible à Vladimir Poutine.
Allié de l'Occident dans sa lutte contre Daech, Vladimir Poutine qui  soutient également Bachar al-Assad, le dictateur syrien, fait souvent référence à l'impérialisme russe. Dans ce dossier signé de Vladimir Fédorovski, Pierre Gonneau, Francine-Dominique Liechtenhan, Hélène  Carrère d’Encausse, Marie-Pierre Rey, Nicolas Werth et François  Heisbourg, Historia vous présente les grandes figures qui ont marqué  l'histoire de la Grande Russie depuis Ivan le Terrible et dont le maître  du Kremlin se veut l'héritier.  Également au sommaire de ce numéro, un voyage édifiant au riant pays des  Kim, en Corée du Nord, une visite du Comtat Venaissin sur les traces  des Juifs du pape et plusieurs récits à dévorer : la Santé, prison  modèle du Second Empire à l'époque où les Parisiens vivent dans des  taudis, l'invention de la bd au Moyen Âge, l'histoire d'une tradition  bien française : le duel et un reportage en direct de la rade de  Cherbourg sur un combat naval méconnu datant de la guerre de Sécession. Bonne lecture !



Historia - Éternelle Angleterre !

               Historia - Éternelle Angleterre                



Je t'aime, moi non plus ou l'histoire des relations franco-britanniques depuis la Guerre de Cent ans.
À l'heure où s'annonce au Royaume-Uni un référendum pour ou contre le "Brexit", sa sortie de l'Union européenne, Philippe Chassaigne analyse les subtilités de la politique britannique à l'égard du continent depuis le XIVe siècle.
Après cette mise en bouche, place à un dossier consacré à ces hommes qui voulurent être rois, de Marie 1er, le doux dingue des Sédangs à Jacques 1er, l'empereur du Sahara, puis à quatre récits sur Les Zazous, Les Procès d'animaux au Moyen Âge, Rosemary, la fille cachée du clan Kennedy et les révolutions du "ventre de Paris". Sans oublier un voyage dans la cité des Doges avec une tueuse en série. De quoi sourire, rêver et frissonner. Bonne lecture !



Historia - Moyen Age, la France des princes flambloyants !

Historia - Moyen Age, la France des princes flambloyants


Pour son numéro d’été, Historia vous invite à rencontrer ces Princes flamboyants, célèbres pour leurs folies et leurs démesures.
Philippe le Bon, Jean duc de Berry, le roi René, René de Lorraine, François II de Bretagne, Anne duchesse de Bretagne, Louis d’Orléans, Gaston Fébus, princes du sang ou grands seigneurs du royaume, ont porté très haut la bannière de leurs régions respectives comme vous le feront découvrir les plus brillants médiévistes du moment.
D’autres aventures vous attendent. Plongez-vous dans le récit du naufrage de la Méduse qui s’est déroulé en juillet 1816, fêtez le centenaire du Canard Enchaîné en revisitant ses plus belles Unes, revenez au temps des premiers jeux olympiques ou à celui de la dernière victoire des Vénitiens à Corfou en 1716 et explorez le Canal du Midi dont on célèbre cette année les 350 ans. Sans oublier cette morose année sans été. 2016 ? Mais non, voyons... 1816 !
De plus, dans ce numéro estival, Historia accueille un nouvel intervenant, Franck Ferrand, qui a chaque mois carte blanche pour vous raconter un épisode éclairant de la Grande Histoire. Pour commencer, la mort tragique d’Henri II lors du dernier tournoi royal.