MADELINE Jean – Livres Audio
MADELINE, Jean – Monsieur Chefdor
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h | Genre : Nouvelles
Monsieur Chefdor est une amusante nouvelle de Madeline, dans laquelle le héros évoque immanquablement le Tartarin de Daudet, mais il est collectionneur plutôt que chasseur ! Il ne fallait surtout pas toucher à « sa » Fausta, petite pièce de monnaie représentant l’impératrice Fausta Maxima Flavia qui joue un rôle capital dans cette savoureuse histoire de petite ville, contée comme Luce Magali.
M. Chefdor était un homme extraordinaire par sa parole. « Son langage était toujours abondant et choisi. Sa conversation était une conférence, par les nobles périodes où elle se déroulait, et par l’unité où elle savait se maintenir. Car elle ne se fractionnait pas en mots épars, en menus épisodes, comme c’est l’habitude dans les salons modernes où les paroles légères sautillent autour des tasses de thé, se posent pour becqueter une miette de biscuit, et s’envolent, pareilles à des moineaux furtifs. M. Chefdor abordait un sujet, et ne le quittait plus d’une heure. Il ne l’aurait pas quitté de tout le jour, car il ne s’épuisait ni ne se fatiguait jamais. Mais ses auditeurs se fatiguaient beaucoup. »
Illustration : Monnaie de Fausta Maxima Flavia (IVe siècle).
MADELINE, Jean – Luce Magali
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 43min | Genre : Nouvelles
Les six nouvelles publiées de Jean Madelineretrouvent toutes leurs qualités de délicatesse, d’émotion et de discrétion dans Luce Magali.
L’amour pour Luce, obstacle à l’amitié fraternelle de Milou et d’Éloi est une touchante histoire sobrement contée.
« Quand il revint de chez sa grand-mère, Milou ne parlait que de Luce. De tant et tant en entendre, le camarade
Éloi comprit bien que ces paroles sentaient l’herbe d’amour. Mais Milou lui-même ne le savait pas. Et le soir qu’Éloi lui dit brutalement « Tu l’aimes. », ce fut une révélation pour l’innocent.
De bonne foi, il avait répondu Non. Car ce travail était demeuré inconscient. Le regard avait coulé dans ses veines lentement et mystérieusement. Et il reçut en pleine poitrine le choc de son secret. »
Éloi comprit bien que ces paroles sentaient l’herbe d’amour. Mais Milou lui-même ne le savait pas. Et le soir qu’Éloi lui dit brutalement « Tu l’aimes. », ce fut une révélation pour l’innocent.
De bonne foi, il avait répondu Non. Car ce travail était demeuré inconscient. Le regard avait coulé dans ses veines lentement et mystérieusement. Et il reçut en pleine poitrine le choc de son secret. »
Illustration : Émile Friant, Les Buveurs (1884).
MADELINE, Jean – Les Cloches Sonnent – Le Revoir – Trois Poèmes
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 25min | Genre : Poésie
Poétiques, délicats, charmants, gentiment ironiques étaient les quatre récits précédemment publiés de Jean Madeline.
Il en est de même pour les trois poèmes dédiés aux trois dames de Pages d’album et pour les deux nouvelles :
Les Cloches sonnent ou « la résurrection d’un cœur mort. »
Le Revoir ou « quand l’Ange Gabriel retrouve la Vierge Marie dans une Exposition à Paris ».
Illustration : L’Annonciation, statuettes en bois (Musée des Beaux-Arts de Lyon).
MADELINE, Jean – Le Mensonge – Dans Les Regards – Toujours – La Robe
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 30min | Genre : Nouvelles
Jean Madeline (1866-1919) est le pseudonyme d’Edmond Fabre, qui a publié plusieurs romans. On sait peu de choses sur ses œuvres. Il fut journaliste et écrivain, mais il est surtout connu comme sous-préfet de Rambouillet, puis préfet de Corse, du Tarn, de Maine-et-Loire et de l’Oise. Homme de lettres aimable, il fut bon républicain et toucha même au roman érotique…
Les quatre nouvelles que nous vous proposons, par leur poésie et leur discrète ironie, donnent envie d’en lire davantage.
Extraits :
« – Fait-on beaucoup de politique ici ?
Il me demanda, surpris :
- Qu’entendez-vous par là ?
Et je compris que l’art de servir son ambition en feignant de se dévouer aux affaires publiques leur était inconnu. » (Le Mensonge)
Il me demanda, surpris :
- Qu’entendez-vous par là ?
Et je compris que l’art de servir son ambition en feignant de se dévouer aux affaires publiques leur était inconnu. » (Le Mensonge)
Dans les regards relate de manière très poétique les différentes images que l’on peut laisser sur la rétine de ceux que l’on croise dans la rue. Tel conservera de madame Verdot la vision d’une « belle bourgeoise », tel autre d’« un joli mollet », d’une assez vieille femme, d’une courtisane qui attend sur un banc, alors qu’elle est une gentille maman que sa fillette accueille avec joie.
« Ils marchent, sans oser se rien dire, timides devant l’aveu. Et les feuilles à peine nées, les feuilles précoces qui déjà savent leur métier, s’étonnent de ces amoureux qui ne savent pas encore le leur. Les branches espiègles se rapprochent, tâchent de les resserrer, de les joindre. Les mousses se font glissantes à leurs pieds. Mais, pour monter les marches de l’escalier d’amour, ces innocents se tiennent à la rampe.
Au travers des branches tremble un reflet d’eau. Et c’est un étang, dont l’intimité verte s’étoile de tulipes blanches. Il se baisse, cueille une fleur, et tandis qu’il l’accroche, maladroit aux palpitations du corsage, toute sa tendresse longtemps gardée déborde, emplit l’avenir :
- Tu m’aimeras toujours, Toujours ?
Au travers des branches tremble un reflet d’eau. Et c’est un étang, dont l’intimité verte s’étoile de tulipes blanches. Il se baisse, cueille une fleur, et tandis qu’il l’accroche, maladroit aux palpitations du corsage, toute sa tendresse longtemps gardée déborde, emplit l’avenir :
- Tu m’aimeras toujours, Toujours ?
« Et voilà pourquoi Gertrude, qui sait tout cela, se penche sur sa robe de noce, lui demandant son histoire à elle, le secret de son avenir, ce que cette vie qui va s’ouvrir lui apportera de joies et de tristesses – et si elle ne regrettera jamais les jours d’autrefois, et cette chambrette paisible, où la lampe presque éteinte met un recueillement de crépuscule. » est la conclusion de La Robe.
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