GARCHINE Vsevolod – Livres Audio
GARCHINE, Vsevolod – Le Crapaud Et La Rose
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 18min | Genre : Contes
Aussi bien dans les récits de Jean Revel, de Jules Renard, d’Octave Mirbeau que dans le poème de Victor Hugo, le crapaud, laid, estropié et pustuleux inspire la pitié.
Celui du conte de Vsevolod Garchine (1855-1888) Le Crapaud et la rose est de la race des méchants et menace « la pauvre rose » de mort (thème récurrent chez cet auteur malade suicidaire).
Celui du conte de Vsevolod Garchine (1855-1888) Le Crapaud et la rose est de la race des méchants et menace « la pauvre rose » de mort (thème récurrent chez cet auteur malade suicidaire).
« – Je t’avalerai, continuait-il sans quitter la fleur des yeux, et la pauvre rose vit avec effroi ses pattes gluantes se cramponner à sa tige. Le crapaud montait avec peine ; après chaque effort il regardait la fleur qui se balançait là-haut, et la fleur se sentait mourir.
- Mon Dieu, soupirait-elle, si je pouvais au moins mourir d’une autre mort. »
- Mon Dieu, soupirait-elle, si je pouvais au moins mourir d’une autre mort. »
Un sombre conte russe qui, comme les trois nouvelles déjà publiées n’est pas spécialement destiné aux enfants…
Traduction anonyme (1890).
GARCHINE, Vsevolod – Une Nuit
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h | Genre : Nouvelles
Dans Une nuit, sa troisième nouvelle ici publiée, Vsevolod Garchine (1855-1888) – qui s’est suicidé à 33 ans – nous fait assister à la denière nuit de son héros Alexis Petrovitch « pâle jeune homme » qui a décidé de se tuer.
« Il s’imagina repasser sa vie tout entière ; il vit une foule de vilains et sombres tableaux dont il était lui-même le héros ; il se rappela toutes les fanges de sa vie ; il chercha dans son âme sans y trouver un seul coin pur et limpide, et se persuada que son âme ne contenait plus rien que de la boue.
- Non seulement je n’y trouve plus que de la boue, ajouta-t-il ; mais jamais elle n’a contenu autre chose ! »
« Il s’imagina repasser sa vie tout entière ; il vit une foule de vilains et sombres tableaux dont il était lui-même le héros ; il se rappela toutes les fanges de sa vie ; il chercha dans son âme sans y trouver un seul coin pur et limpide, et se persuada que son âme ne contenait plus rien que de la boue.
- Non seulement je n’y trouve plus que de la boue, ajouta-t-il ; mais jamais elle n’a contenu autre chose ! »
« Il entendit le son de sa voix ; car à présent il pensait tout haut. Et ce qu’il disait lui parut hideux,
- Encore !… Tu meurs, tu te tues, et tu ne peux pas même faire cela sans phrases ! À propos de quoi, devant qui poses-tu ? Devant toi-même. Allons, assez, assez, assez !… répétait-il d’une voix éteinte et brisée en essayant d’ouvrir de ses mains tremblantes l’obturateur du revolver, qui résistait et qui céda enfin. »
- Encore !… Tu meurs, tu te tues, et tu ne peux pas même faire cela sans phrases ! À propos de quoi, devant qui poses-tu ? Devant toi-même. Allons, assez, assez, assez !… répétait-il d’une voix éteinte et brisée en essayant d’ouvrir de ses mains tremblantes l’obturateur du revolver, qui résistait et qui céda enfin. »
Traduction : Émile Durand-Gréville (1838-1914).
GARCHINE, Vsevolod – Le Signal
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 28min | Genre : Nouvelles
Le Signal (1887) s’achève par une tragique illustration de l’amitié entre deux malmenés par la vie, le garde-barrière Basile toujours irrité par l’injustice et la cruauté humaine, et son collègue Ivanoff qui, au nom du ciel, se résigne. Nous trouvons dans cette nouvelle de Garchine la tristesse de La Fleur rouge (1883) et deux souvenirs autobiographiques : l’auteur a participé à la guerre contre les Turcs, comme son héros et fut secrétaire, dans l’Administration des Chemins de fer où est employé Ivanoff…
« Ivanoff : – Oui, voisin, j’ai beaucoup souffert depuis que je suis au monde. Il y a des gens qui ont de la chance, qui vivent heureux, sans soucis. Eh bien, moi, qui n’ai jamais fait de mal à personne, rien ne me réussit…
Basile ne répondit rien : il secoua la cendre de sa pipe contre le rebord du rail, se leva et dit avec un soupir :
- Ce n’est pas la chance, voisin, qui est contre nous, mais les hommes. Il n’y a pas au monde de bête plus féroce, plus malfaisante que l’homme. Les loups ne se mangent pas entre eux… un homme mangerait volontiers un de ses semblables, et tout vivant encore…
Ivanoff resta pensif…
- Je ne sais pas, moi… Après tout c’est possible. En tout cas, si nous sommes malheureux, c’est que Dieu le veut ainsi… »
Basile ne répondit rien : il secoua la cendre de sa pipe contre le rebord du rail, se leva et dit avec un soupir :
- Ce n’est pas la chance, voisin, qui est contre nous, mais les hommes. Il n’y a pas au monde de bête plus féroce, plus malfaisante que l’homme. Les loups ne se mangent pas entre eux… un homme mangerait volontiers un de ses semblables, et tout vivant encore…
Ivanoff resta pensif…
- Je ne sais pas, moi… Après tout c’est possible. En tout cas, si nous sommes malheureux, c’est que Dieu le veut ainsi… »
Traduction : Léon R. Paucker (18?-?).
GARCHINE, Vsevolod – La Fleur Rouge
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
Vsevolod Garchine (1855-1888) blessé à la guerre contre l’empire Ottoman, quitta l’armée russe pour se consacrer à l’écriture d’une vingtaine de nouvelles consacrées aux thèmes du mal, de l’horreur et de la folie. On l’a souvent comparé à Dostoïevski. Souffrant de troubles psychologiques, hospitalisé vers les années1880, il s’est suicidé à 33 ans.
La Fleur rouge raconte le séjour, dans un asile, d’un fou qui veut tuer le Mal.
« Vous avez dit, interrompit le docteur en tirant sa montre, que vous viviez en dehors du temps et de l’espace. Pourtant, comment nier qu’il est dix heures et demie et que nous sommes le 6 mai 18… ?
« Vous avez dit, interrompit le docteur en tirant sa montre, que vous viviez en dehors du temps et de l’espace. Pourtant, comment nier qu’il est dix heures et demie et que nous sommes le 6 mai 18… ?
- Qu’est-ce que cela fait ! Puisque tout m’est égal, est-ce que ça ne veut pas dire que moi, je suis partout et toujours ? »
Traduction anonyme du russe, parue dans la Revue bleue en 1884.
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