ANDREÏEV Léonid – Livres Audio
ANDREÏEV, Léonid – L’Étranger
« De onze heures du matin à huit heures du soir, l’étudiant Tchistiakof courait le cachet ; une fois par semaine seulement, le mercredi, jour où l’heure de ses leçons était retardée, il s’en allait un instant à l’Université, pour s’inscrire chez l’appariteur. Il n’assistait jamais aux cours et ne savait même pas où se trouvaient les auditoires des étudiants en droit de seconde année, car il détestait les professeurs et ne songeait qu’à quitter pour toujours sa patrie et à aller vivre et étudier à l’étranger. C’était pour cela qu’il avait accepté tant de leçons et qu’il économisait sans cesse. Le soir, rentré chez lui, il apprenait le français. [...] »
Traduction : Serge Persky (1870-1938).
ANDREÏEV, Léonid – Bergamote Et Garaska
ANDREÏEV, Léonid – Le Cadeau
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 23min | Genre : Nouvelles
L’alcoolisme est dénoncé comme la cause de la remise trop tardive du cadeau, par Léonid Andreïev dans cette navrante histoire Le Cadeau (1901).
« L’enfant était mort solitaire, oublié, tel un petit chien jeté à l’égout. La veille encore, il aurait pu voir le cadeau de ses yeux qui s’éteignaient ; son cœur enfantin en aurait été réjoui, son âme se serait envolée vers le ciel sans douleur, sans effroi, sans l’angoisse terrible de la solitude. »
Traduction : Serge Persky (1870-1938).
Illustration : Jean Geoffroy, Jour de visite à l’hôpital (1889).
ANDREÏEV, Léonid – Koussaka
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 25min | Genre : Contes
Le héros de ce conte d’Andreïev est un pauvre toutou qui connaît une courte période heureuse dans sa « vie de chien ». On l’a surnomme Koussaka, « celui qui mord » (verbe russe « koussat », mordre), un nom qui ne lui convient pas du tout…
« Il n’appartenait à personne ; il n’avait pas de nom à lui et nul n’aurait pu dire où il avait passé le long hiver rigoureux ni comment il s’était nourri. Des chiens aussi affamés que lui, mais fiers et forts d’avoir des maîtres, le chassaient des chaumières bien chaudes. Quand il se montrait dans la rue, poussé par la faim ou par un instinctif besoin de société, les enfants lui lançaient des pierres, et les grandes personnes l’appelaient gaiement, le sifflant d’une façon terrible et prolongée. Affolé, il courait de côté et d’autre, se cognant aux palissades, aux passants et s’enfuyait au bout du village, au fond d’un grand jardin, dans un endroit qu’il connaissait. Là, il léchait ses plaies et ses blessures et, dans la solitude, la terreur et la haine s’amassaient eu lui.Une fois seulement, quelqu’un le caressa. C’était un paysan ivre qui sortait du cabaret. »
Merci pour lui, petite Lelia !
Traduction : Serge Persky (1870-1938).
Illustration : Rudolf Koller, Chien sautant (1856).
ANDREÏEV, Leonid – En Attendant Le Train – La Vie Est Belle Pour Les Ressuscités
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 35min | Genre : Nouvelles
Plusieurs nouvelles d’Andreïev sont accessibles aujourd’hui, qui ne l’étaient pas quand furent ici enregistrés C’était… en 2009, ou À Sabourovo en 2014.
En attendant le train nous décrit le comportement de quelques voyageurs patientant dans une petite gare. On y apprend, entre autres, que l’accès des compartiments était interdit, en Russie, aux individus en état d’ébriété !
La vie est belle pour les ressuscités commence ainsi :
« Vous est-il arrivé de vous promener dans des cimetières ?
Dans ces coins de terre emmurés, étroits et paisibles, pleins d’herbe épaisse, il y a une poésie troublante et toute particulière.
Jour après jour, on y amène de nouveaux morts ; l’énorme ville bruyante et grouillante est déjà tout entière transportée là, et la cité renouvelée attend son tour d’y venir. »
Dans ces coins de terre emmurés, étroits et paisibles, pleins d’herbe épaisse, il y a une poésie troublante et toute particulière.
Jour après jour, on y amène de nouveaux morts ; l’énorme ville bruyante et grouillante est déjà tout entière transportée là, et la cité renouvelée attend son tour d’y venir. »
et se continue par :
« Mais que les morts ressuscitent ! Ouvrez-vous, tombeaux maussades, anéantissez-vous, pesants monuments, fendez-vous, grillages de fer !
Ne fût-ce que pour un jour, que pour un instant, rendez la liberté à ceux que vous étouffez de votre poids et de vos ténèbres !
Vous croyez qu’ils sont morts ? Erreur, ils vivent ! Ils se taisaient, mais ils sont vivants.
Vivants !
Laissez-les voir le rayonnement du ciel bleu et sans nuage, aspirer l’air pur du printemps, s’enivrer de chaleur et d’amour. »
Ne fût-ce que pour un jour, que pour un instant, rendez la liberté à ceux que vous étouffez de votre poids et de vos ténèbres !
Vous croyez qu’ils sont morts ? Erreur, ils vivent ! Ils se taisaient, mais ils sont vivants.
Vivants !
Laissez-les voir le rayonnement du ciel bleu et sans nuage, aspirer l’air pur du printemps, s’enivrer de chaleur et d’amour. »
Traduction : Serge Persky (1870-1938).
Illustration : Mikalojus Ciurlonis, Cimetière lituanien (1909).
ANDREÏEV, Léonid – À La Fenêtre
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 10min | Genre : Nouvelles
« Après avoir soupiré en pensant à la bêtise humaine, André Nicolaiévitch regarda de nouveau la rue. Juste en face de la fenêtre, du côté opposé, s’élevait une belle maison. Des sculptures de bois couvraient toute la façade ; c’était comme une dentelle, qui commençait aux soubassements d’un rouge foncé et se terminait au faîte de la toiture de fer, de laquelle s’élançait une flèche également ajourée. [...] André Nicolaiévitch n’avait jamais envié ces gens-là, et n’aurait pas voulu avoir autant d’argent qu’eux. Une ou deux fois l’idée vint à André Nicolaiévitch que lui aussi pourrait être un homme qui gagnerait beaucoup d’argent, qui posséderait une maison aux fenêtres étincelantes et une jolie femme. Mais cette supposition lui causait un grand effroi. [...] Il se trouvait bien, d’ailleurs, dans son bureau. Sa table, la même depuis quinze ans, était recouverte de toile cirée et poussée tout à fait dans le coin, et quand son chef, le conseiller, entrait, il ne voyait pas André Nicolaiévitch caché derrière les autres employés. »
Connaissez mieux cette âme russe peinte par Léonid Andreïev dans À la fenêtre, dernière nouvelle du recueil Les Sept Pendus qui s’exprime ainsi, après une décevante aventure : « Comme elles sont inconstantes, les femmes ! Un jour elles vous appellent « chéri », « bien aimé », le lendemain « fantôme » ! ».
Traduction : Serge Persky (1870-1938).
Illustration : Alexey Tyranov, Studio of the artists N. and G. Tchernetsov (détail, 1828).
ANDREÏEV, Léonid – Histoire De Sergueï Pétrovitch
Donneuse de voix : Esperiidae | Durée : 1h 37min | Genre : Nouvelles
Léonid Andreïev (1871-1919). Journaliste et écrivain russe. D’une acuité exceptionnelle et d’une lucidité effrayante, il saisit les facettes de l’âme et les monstruosités de la vie avec une perspicacité et une justesse effroyable. Mais il ne se sort pas indemne de ses observations de l’esprit humain. Alcoolique, révolté, hypersensible, Léonid Andreïev doit se battre avec ses démons.
Lors de son séjour à Saint-Pétersbourg, où il séjourne pour ses études, il découvre Nietzsche, qui le marque profondément. Il mène une existence difficile. La misère, les meublés sordides, la solitude au milieu de la foule des grandes villes, les déceptions amoureuses, l’alcool, les dépressions, plusieurs tentatives de suicide… Ces années resteront dans sa mémoire comme une période sombre qui lui inspirera plusieurs récits, dont Histoire de Sergueï Pétrovitch, que je vous invite à découvrir.
Avec mes remerciements pour leur consentement aux Éditions José Corti, qui ont entrepris la publication de l’intégralité de l’œuvre narrative de Leonid Andreïev (Andreyev). La traduction est assurée par Sophie Benech.
ANDREÏEV, Léonid – La Mordeuse
Donneuse de voix : Esperiidae | Durée : 24min | Genre : Nouvelles
Leonid Andreïev était un journaliste et écrivain russe (1871-1919). D’une acuité exceptionnelle et d’une lucidité effrayante, il saisissait les facettes de l’âme et les monstruosités de la vie avec une perspicacité et une justesse effroyable. Mais il ne sortit pas indemne de ses observations de l’esprit humain. Alcoolique, révolté, hypersensible, Leonid dut se battre avec ses démons. Le succès ne le lâcha pas jusqu’en 1909, puis ce fut le déclin et l’oubli. Les éditions José Corti ont entrepris la publication de l’intégralité de l’œuvre narrative de Leonid Andreïev. La traduction est assurée par Sophie Benech.
Andreïev pose un regard lucide et implacable mais rempli de tendresse et de compassion sur la désolation, la solitude, et sur le besoin fondamental d’amour, de rapprochement, de tendresse, inhérent à l’être humain. Dans La Mordeuse, comme pour souligner le côté pathétique de cette condition humaine, le côté « bestial », c’est à travers une chienne abandonnée, martyre solitaire, qu’il révèle les ombres et les lumières du vivant. La Mordeuse figure dans le volume Le Gouffre. Avec l’aimable autorisation des éditions José Corti.
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