Vallotton Félix – Corbehaut

Mais, au fil de ses balades et de ses rencontres, ce voile d’insignifiance se déchire, révèle peu à peu un paysage contrasté où des vues splendides côtoient des dépotoirs, met à jour des personnages fantasques et mystérieux, des viols et des brutalités, des meurtres déguisés en suicide, des exécutions et des trahisons. Vie réelle, souvenirs et feuilleton s’enchevêtrent, tissent des fils narratifs croisés qui s’influencent et se nourrissent mutuellement. Pierre Cortal finit par rester plusieurs mois à Prestel et se lance dans un deuxième feuilleton.
Comme dans «La Vie meurtrière», le langage du peintre marque de son empreinte ce roman sombre et désillusionné, remplit de couleurs les paysages maritimes, dresse des portraits étonnants, riches en nuances, des nombreux personnages, et l’éclaire de lumières magnifiques. L’œil aiguisé du peintre Vallotton accompagne sans cesse l’écrivain de roman noir.
Plus connu comme peintre, graveur et plasticien, Félix Vallotton (1865-1925) a aussi fait œuvre d’écrivain. Écrit dans les dernières années de sa vie, cette réflexion sur l’art au sortir de la première guerre mondiale ne fut publiée que 45 ans après son décès.

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