MÉRY Joseph – Livres Audio
MÉRY, Joseph – Le Château D’Udolphe
Donneur de voix : DanielLuttringer | Durée : 36min | Genre : Nouvelles
Joseph Méry (1797-1866) est un journaliste, romancier, poète, auteur dramatique et librettiste français, oublié aujourd’hui.
La nouvelle Le Château d’Udolphe est extraite de son recueil Les Nuits anglaises, contes nocturnes. Nous suivons John Lewing, amoureux des Mystères d’Udolphe d’Anne Radcliffe, qui veut acheter le château aux ayants-droits.
Le début : « Anne Radcliffe avait une sombre imagination : elle n’a pas inventé les fantômes, mais elle les a perfectionnés ; le nombre des êtres mystérieux que cette femme féconde a mis au jour est incalculable. Les romanciers prennent ordinairement leurs héros dans le monde réel, Anne Radcliffe a exhumé les siens du monde imaginaire. Tout personnage convaincu d’exister était naturellement exclu de ses domaines : aussi, pour se livrer en conscience à l’étude du genre qu’elle exploitait, elle s’était retirée à l’écart, et se faisait une vie conforme à sa vocation d’auteur infernal. »
MÉRY, Joseph – Les Nuits D’Orient (Sélection)
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 33min | Genre : Contes
« Joseph Méry (1797-1866), journaliste, romancier, poète, auteur dramatique et librettiste est aujourd’hui bien oublié. Cet ami de Balzac, Hugo, Gautier, Nerval et Dumas était pourtant fort apprécié et très prolifique… » écrivions-nous, en 2011, à propos de Un Chinois à Paris.
Il est l’auteur de Les Nuits d’Orient, contes nocturnes (1854) dont voici deux récits qui s’enchaînent :
Il est l’auteur de Les Nuits d’Orient, contes nocturnes (1854) dont voici deux récits qui s’enchaînent :
Le Mirage du lac des Makidas :
« Un brahmine que j’ai vu à Solo, et qui a beaucoup voyagé sur les terres lointaines, a visité la tribu des Makidas et m’en a parlé ainsi.
« Ce matin, j’ai assisté, sur la facette émeraude du diamant Beabib, à un mariage de Makidas.
Il y avait une jeune fille, belle comme la déesse de la volupté que nous adorons sous le nom de Sursuti. Ses beaux cheveux… »
Mais toute description, quelque poétique qu’elle puisse être, ne serait jamais parvenue à la faire apparaître aux yeux du brahmane avec tous ses charmes… »
« Ce matin, j’ai assisté, sur la facette émeraude du diamant Beabib, à un mariage de Makidas.
Il y avait une jeune fille, belle comme la déesse de la volupté que nous adorons sous le nom de Sursuti. Ses beaux cheveux… »
Mais toute description, quelque poétique qu’elle puisse être, ne serait jamais parvenue à la faire apparaître aux yeux du brahmane avec tous ses charmes… »
Le conte s’achève ainsi : « Voici à ce sujet ce que le jeune prince raconta tout de suite au brahmane toujours avide des récits merveilleux puisés dans le foyer inépuisable du diamant Beabib » et c’est le sujet du conte suivant,
Killy et Katrina :
Killy aime Katrina, comme Roméo aimait Juliette, mais les deux familles ennemies auxquelles ils appartiennent se réconcilient grâce à leur mariage et non à leur mort, comme chez Shakespeare !
« Une tempête sur le lac, ce n’est rien, ce n’est que du vent ; mais un orage dans le cœur de l’homme, c’est beaucoup, c’est la haine. Ma topaze a bien plus fait que la chose prédite ; elle a calmé, elle a éteint la haine de mon père ; que demandez-vous de plus ?
- Rien, Katrina, dit Killy, rien que l’éternité de votre amour. »
- Rien, Katrina, dit Killy, rien que l’éternité de votre amour. »
Illustration : Gustave Doré, Scottish Highlands (1875).
MÉRY, Joseph – Trois Poèmes
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 15min | Genre : Poésie
Joseph Méry, connu sur notre site par 7 nouvelles, a aussi écrit quelques poésies ignorées et de registres variés dont :
Le Ballet des heures, gracieux poème à la gloire du temps qui passe :
« Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses
Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu’à l’amour. »
Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu’à l’amour. »
Règle du jeu d’échecs, exposé didactique sur la marche des pièces :
« Puis la dame se place et garde sa couleur ;
Nul combattant du jeu ne l’égale en valeur :
Elle vole d’un bond de l’une à l’autre zone…
[...]
Huit modestes pions, soldats de même taille,
Gardent l’état-major sur un front de bataille ;
Un pas leur est permis ; un ou deux, jamais trois ;
Troupe vile immolée aux caprices des rois :
Ils ne prennent qu’en pointe ; et pourtant il arrive
Qu’un d’eux, soldat heureux, aborde l’autre rive. »
Nul combattant du jeu ne l’égale en valeur :
Elle vole d’un bond de l’une à l’autre zone…
[...]
Huit modestes pions, soldats de même taille,
Gardent l’état-major sur un front de bataille ;
Un pas leur est permis ; un ou deux, jamais trois ;
Troupe vile immolée aux caprices des rois :
Ils ne prennent qu’en pointe ; et pourtant il arrive
Qu’un d’eux, soldat heureux, aborde l’autre rive. »
Ode à Marseille. Voyage marin imaginaire autour du monde où rien, en définitive, n’est aussi beau que le retour à Marseille, où le poète naquit en 1797 :
« Restons dans la Cité que tant d’azur couronne,
Qu’éclaire un beau soleil, que la mer environne :
Le rivage natal est un si doux lien !
Pourquoi, si tout ici surpasse notre envie,
De relais en relais tourmenter une vie ?
Pourquoi changer quand on est bien ? »
Qu’éclaire un beau soleil, que la mer environne :
Le rivage natal est un si doux lien !
Pourquoi, si tout ici surpasse notre envie,
De relais en relais tourmenter une vie ?
Pourquoi changer quand on est bien ? »
MÉRY, Joseph – Un Amour De Séminaire
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 50min | Genre : Nouvelles
« Adrien fut irrésistiblement poussé par sa vocation vers l’état ecclésiastique ; il descendit du collège d’Henri IV, et, sans daigner traverser Paris, il courut s’enfermer dans ce calme et frais séminaire, qu’on aperçoit parmi des massifs d’arbres, après le village de Vaugirard. »
Or, un jour, à Versailles : « Ce trouble qui l’avait saisi était bien naturel dans le coeur du pauvre abbé : jamais il n’avait vu, sous un gracieux chapeau de paille, s’arrondir et rayonner une plus belle figure de jeune femme ; c’était l’éblouissante carnation de la santé heureuse et opulente, l’idéale expression de la vierge de sang noble, la vierge blonde, rose, veloutée, suave, créée pour Trianon et Versailles, comme Fontanges ou Montespan. »
Et Joseph Méry dans Un amour de séminaire nous décrit, d’un ton sérieux, les luttes intérieures de ce séminariste, désespérant de sa vocation, mais le sourire revient à la fin de l’histoire…
MÉRY, Joseph – Le Joueur D’échecs
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 33min | Genre : Essais
Le Joueur d’échecs (1840), amusant comme La Pêche au lion est un mélange d’histoire (Philidor, M. de La Bourdonnay) et de fantaisie (Achille jouant aux échecs sous sa tente pendant la guerre de Troie).
« Le bonze joue aux échecs dans la pagode de Jagrenat ; l’esclave, porteur de palanquins, médite un mat contre un roi de caillou, sur un échiquier tracé dans la sable de la presqu’île du Gange ; l’évêque d’Islande charme le semestre nocturne de son hiver polaire avec les combinaisons du gambit du roi, et le début du capitaine Évans ; sous toutes les zones, les soixante-quatre cases du noble jeu consolent les ennuis du genre humain. »
PS : Il faudrait prononcer Échès, pluriel de Échek, comme Bœus pluriel de Bœuf, mais nous y avons renoncé. Que les puristes pardonnent !
MÉRY, Joseph – La Pêche Au Lion
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 50min | Genre : Nouvelles
Après les quatre récits humoristiques déjà lus de Joseph Méry, voici La Pêche au lion (1844), fantaisie aérienne un tantinet loufoque relatant les querelles d’un ménage anglais et d’un savant égyptologue italien, lors d’une expédition à la découverte des sources du Nil, à bord de l’étroite nacelle d’un aérostat relié à un dromadaire poursuivi, puis dévoré par un lion !!!
« Un jour M. Hogges lut dans un journal anglais la traduction d’un feuilleton des Débats, dans lequel notre célèbre compositeur, Hector Berlioz, qui est aussi un homme d’infiniment d’esprit et de style, indiquait un nouveau moyen de traverser les déserts sablonneux, sans être exposé aux vieux inconvénients de ce voyage. Il s’agissait de monter en aérostat suspendu et attelé à un dromadaire, attelé lui-même à un fellah. »
Et que faire dans une nacelle immobilisée à deux mille toises,dans les nuages,sinon jouer au jeu de l’écarté ou au jeu du divorce ?
MÉRY, Joseph – Héva
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 5h 30min | Genre : Romans
Très connu de son vivant (1798-1866), Joseph Méry est aujourd’hui enseveli dans l’oubli. Il mérite d’être ressuscité avec Héva, récit plus long que les trois déjà enregistrés. Cette histoire à décor indien, racontée avec humour, nous décrit les enchantements de la passion amoureuse, les vertus de l’amitié et nous fait assister à une terrible lutte avec les tigres du Bengale… On croirait lire un texte de l’auteur de Salammbô.
« Les tigres blessés marchaient avec effort vers un buisson de nopals, s’y abritaient comme dans une ambulance, allongeaient leurs grands corps, et, déposant de leurs lèvres sur leur griffe droite une salive mêlée d’écume rougie, ils lavaient la plaie vive de leurs mufles et de leurs fronts.
D’autres, les plus intraitables sans doute, avalaient des lambeaux de bœuf, se désaltéraient dans une mare de sang, et, répondant par un cri rauque à chaque coup de carabine mal ajusté, ils s’acheminaient encore, quoique rassasiés, sur leur proie à demi dévorée ; et les deux griffes antérieures plongeant au cou d’un taureau.
Les dents aux cornes, le dos convulsif, le poil hérissé, ils traînaient sur l’herbe ce reste de festin, comme des convives prévoyants qui, surpris par des éclats de foudre, au milieu d’un repas en plein air, emportent chez eux les viandes pour les besoins du lendemain. »
MÉRY, Joseph – La Chasse Au Châstre
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 10min | Genre : Nouvelles
La Chasse au châstre est le titre d’une nouvelle et d’une pièce de théâtre d’Alexandre Dumas (1850). C’est le récit divertissant et haut en couleurs d’un chasseur marseillais (qui n’est pas sans annoncer Tartarin de Tarascon (1872)) à la poursuite d’un « oiseau rare », le châstre, qui le mène de Nice à Rome.
En fait, cette histoire avait été relatée à Dumas, partant alors pour l’Italie, par Joseph Méry lui-même qui écrivit « sa » Chasse au châstre pendant le long séjour de Dumas en Italie. Notre auteur dit très modestement à la fin de sa préface ici publiée : « Dumas ne connaissait pas maChasse au châstre de la Revue de Paris ; si j’avais cru qu’il écrirait un jour la sienne, la mienne n’aurait jamais paru. »
C’eût été dommage, comme le prouve cette nouvelle très spirituellement racontée.
« La chasse du Midi est bien différente de celle du Nord. Dans nos contrées, ce n’est pas le chasseur qui manque, c’est le gibier. Il n’y a point de gibier. Tout Marseillais en état de porter les armes est chasseur de droit : il a un fusil et un carnier.
Voici comment la chasse se fait.
Le chasseur se lève à trois heures du matin, fait une ou deux lieues, et arrive avec une cargaison de cages à sa cabane, nommée poste. Il accroche aux arbres ses cages pleines d’oiseaux, qui ont fait vœu de silence ; il s’enferme dans son poste, charge son fusil, regarde les étoiles, médite, se promène pour secouer le froid, mâche des feuilles de pin, respire les parfums de la colline, assiste au lever de l’aube, de l’aurore, du soleil et du vent ; contemple la mer, maudit les nuages, soupire après la bise du Nord, fait un croquis de paysage, et à dix heures il rentre en ville, heureux et riant : il a chassé. »
« La chasse du Midi est bien différente de celle du Nord. Dans nos contrées, ce n’est pas le chasseur qui manque, c’est le gibier. Il n’y a point de gibier. Tout Marseillais en état de porter les armes est chasseur de droit : il a un fusil et un carnier.
Voici comment la chasse se fait.
Le chasseur se lève à trois heures du matin, fait une ou deux lieues, et arrive avec une cargaison de cages à sa cabane, nommée poste. Il accroche aux arbres ses cages pleines d’oiseaux, qui ont fait vœu de silence ; il s’enferme dans son poste, charge son fusil, regarde les étoiles, médite, se promène pour secouer le froid, mâche des feuilles de pin, respire les parfums de la colline, assiste au lever de l’aube, de l’aurore, du soleil et du vent ; contemple la mer, maudit les nuages, soupire après la bise du Nord, fait un croquis de paysage, et à dix heures il rentre en ville, heureux et riant : il a chassé. »