LOVECRAFT Howard Philips – Livres Audio
LOVECRAFT, Howard Philips – La Couleur Dans Le Météore
Donneur de voix : Vincent de l’Épine | Durée : 1h 53min | Genre : Nouvelles
« Après quelques tâtonnements, Ammi ouvrit la basse porte blanche.
Il faisait plutôt sombre à l’intérieur, car la fenêtre était petite et à moitié obscurcie par de grossières barres de bois, et Ammi ne put rien voir sur le plancher. La puanteur était insoutenable, et avant de continuer il lui fallait battre en retraite dans une autre pièce et revenir les poumons emplis d’air respirable.
Quand il revint, il vit quelque chose de sombre dans un coin, et quand il put y voir plus nettement, il poussa tout de suite un hurlement. Pendant qu’il criait il lui sembla qu’un nuage obscurcissait momentanément la fenêtre, et une seconde plus tard il se senti frôlé par une sorte de répugnante vapeur. D’étranges couleurs dansaient devant ses yeux, et s’il n’avait été paralysé par l’horreur du moment présent, il aurait pensé au globule dans le météore, que le marteau du géologue avait fait éclater, et à la végétation morbide qui avait poussé au printemps.
Mais sur le coup, il ne pouvait penser qu’à la monstruosité blasphématoire qui se tenait devant lui. »
Il faisait plutôt sombre à l’intérieur, car la fenêtre était petite et à moitié obscurcie par de grossières barres de bois, et Ammi ne put rien voir sur le plancher. La puanteur était insoutenable, et avant de continuer il lui fallait battre en retraite dans une autre pièce et revenir les poumons emplis d’air respirable.
Quand il revint, il vit quelque chose de sombre dans un coin, et quand il put y voir plus nettement, il poussa tout de suite un hurlement. Pendant qu’il criait il lui sembla qu’un nuage obscurcissait momentanément la fenêtre, et une seconde plus tard il se senti frôlé par une sorte de répugnante vapeur. D’étranges couleurs dansaient devant ses yeux, et s’il n’avait été paralysé par l’horreur du moment présent, il aurait pensé au globule dans le météore, que le marteau du géologue avait fait éclater, et à la végétation morbide qui avait poussé au printemps.
Mais sur le coup, il ne pouvait penser qu’à la monstruosité blasphématoire qui se tenait devant lui. »
La Couleur dans le Météore (The color out of space), parue en 1927, est plus connue sous les titres La Couleur tombée du ciel, ou La Couleur venue d’ailleurs. Cette nouvelle à la construction remarquable distille une terreur insidieuse qui commence par une vague inquiétude, pour culminer en une horreur monstrueuse et cosmique.
Lovecraft montre tout son talent à dire l’indicible, en mettant en scène une couleur d’une telle étrangeté qu’elle ne peut même pas être décrite. En 1927, il bouleverse déjà les codes de la toute jeune science-fiction, en nous montrant une forme de vie venue d’ailleurs, totalement étrangère et absolument incompréhensible.
Lovecraft montre tout son talent à dire l’indicible, en mettant en scène une couleur d’une telle étrangeté qu’elle ne peut même pas être décrite. En 1927, il bouleverse déjà les codes de la toute jeune science-fiction, en nous montrant une forme de vie venue d’ailleurs, totalement étrangère et absolument incompréhensible.
Traduction : Vincent de l’Épine.
Illustration : The Color out of Space, par Paul Flanders (licence Cc-By-Sa-3.0).
LOVECRAFT, Howard Phillips – Le Temple
« Le 20 août 1917, moi, Karl Heinrich, comte d’Altberg-Ehrenstein, lieutenant-commandant de la Marine Impériale Allemande et capitaine du sous-marin U-29, abandonne cette bouteille et ce témoignage dans l’Océan Atlantique, à un point de moi inconnu mais probablement situé aux alentours de 20° latitude nord et 35° longitude ouest, où mon vaisseau gît au fond de l’océan, hors d’état de marche. Je le fais dans le but de porter à la connaissance du public certains faits étranges, ce que je ne pourrai faire en personne, selon toute vraisemblance, compte tenu des circonstances aussi périlleuses qu’extraordinaires dans lesquelles je me trouve, et qui impliquent non seulement le naufrage irrémédiable du U-29 mais aussi, de manière bien plus grave, la détérioration de mon inflexible volonté germanique. »
Ainsi commence Le Temple, une nouvelle issue du recueil Dagon, écrite par Lovecraft en 1920. Comme si souvent chez le Maître de Providence, le texte est écrit du point de vue d’un personnage sceptique confronté à des phénomènes de plus en plus irrationnels. Fait plus rare, il choisit comme narrateur un personnage particulièrement antipathique, un officier prussien insensible et présomptueux, que les faits vont cependant conduire dans une situation particulièrement extraordinaire.
Traduction : Cyprien.
LOVECRAFT, Howard Phillips – Le Témoignage De Randolph Carter
Donneur de voix : Vincent de l’Épine | Durée : 22min | Genre : Nouvelles
« Je vous le répète gentlemen, vos investigations ne vous mèneront nulle part. [...].
Tout ce dont je puis me souvenir, je vous l’ai dit avec une parfaite franchise. Rien n’a été déformé ni dissimulé, et si quoi que ce soit demeure vague, c’est seulement à cause de ces nuages noirs qui ont envahi mon esprit – ces nuages et les horreurs nébuleuses qui les ont amenés à moi.
Je vous le répète, je ne sais pas ce qu’est devenu Harley Warren, même si je pense – et j’espère presque – qu’il connaît maintenant l’oubli éternel… pour peu qu’il existe quelque part quelque chose d’aussi merveilleux. [...] Et pourquoi Harley Warren n’est pas revenu, il est le seul à pouvoir le dire – lui ou son ombre, ou quelque chose sans nom que je n’ose même pas décrire. »
Lovecraft a trouvé l’inspiration du thème de cette nouvelle, écrite en 1919, dans un rêve auquel il fait référence dans sa correspondance avec August Derleth.
Il y aborde deux thèmes principaux et fondateurs de son œuvre : le prix à payer pour la connaissance, et l’indicible. C’est là tout l’art de cet extraordinaire écrivain : mettre en scène ce qui ne peut être décrit, évoquer une horreur qui est au-delà des mots.
Traduit par Vincent de l’Épine, avec les aimables conseils d’Alain Degandt.
Illustration : d’après Temple Hill Graveyard, Cork, Ireland, par Guliolopez.
LOVECRAFT, Howard Phillips – La Cité Sans Nom
Donneur de voix : Vincent de l’Épine | Durée : 41min | Genre : Nouvelles
« Au plus profond du désert d’Arabie se trouve la cité sans nom, croulante et sans forme, ses murs bas presque ensevelis sous les sables accumulés au long d’âges innombrables.
Il devait déjà en être ainsi quand les premières pierres de Memphis furent posées, et alors que les briques de Babylone n’étaient pas encore cuites.
[…]
En moi-même, je me figurai les splendeurs d’un âge si lointain que même la Chaldée ne pouvait en garder le souvenir, et je pensai à Sarnath la Maudite, qui se dressait au pays de Mnar quand l’homme était jeune, et à Ib, qui fut bâtie de pierre grise avant que l’humanité n’existe. »
La Cité sans nom (The Nameless City) fut écrite par Lovecraft en 1921.
Traduction : Vincent de l’Épine pour Littérature Audio.
Illustration : Charles Théodore Frère (1814-1888), Ruines de Thèbes.
LOVECRAFT, Howard Phillips – L’Intrus (The Outsider)
Donneur de voix : Vincent de l’Épine | Durée : 23min | Genre : Nouvelles
« Je ne sais où je suis né. Je sais seulement que le château était infiniment ancien et infiniment horrible, plein de sombres passages et de hauts rideaux où l’œil ne décelait qu’ombres et toiles d’araignées. […] Il n’y avait pas plus de soleil au-dehors, car les terribles arbres poussaient bien au-dessus de la tour la plus élevée à laquelle je pouvais accéder.
Il y avait bien une tour noire qui atteignait au-dessus des arbres le ciel inconnu, mais elle était partiellement en ruines et on ne pouvait y monter, si ce n’est au prix d’une escalade pratiquement impossible, pierre par pierre, de la muraille nue. […] Alors dans ma sombre solitude mon désir de lumière devint si éperdu que je ne pouvais plus trouver le repos, et […] à la fin je résolus d’escalader cette tour, dussé-je tomber ; car il valait mieux apercevoir le ciel et périr, que vivre sans devoir jamais voir le jour. »
Il y avait bien une tour noire qui atteignait au-dessus des arbres le ciel inconnu, mais elle était partiellement en ruines et on ne pouvait y monter, si ce n’est au prix d’une escalade pratiquement impossible, pierre par pierre, de la muraille nue. […] Alors dans ma sombre solitude mon désir de lumière devint si éperdu que je ne pouvais plus trouver le repos, et […] à la fin je résolus d’escalader cette tour, dussé-je tomber ; car il valait mieux apercevoir le ciel et périr, que vivre sans devoir jamais voir le jour. »
L’Intrus a été écrit en 1921, et a également été traduit sous le titre Je suis d’ailleurs. Si elle repose, comme la plupart des œuvres de Lovecraft, sur la révélation d’une horreur monstrueuse, cette nouvelle est pourtant atypique dans son œuvre, par la place donnée aux sentiments, et par la nature du personnage principal. Pour Lovecraft, il s’agit de son récit qui s’approche le plus du style d’Edgar Allan Poe. Certains critiques ont également voulu y voir des références autobiographiques.
Illustration : Ojo monstruoso, par CosasdeKike (licence Cc-By-3.0).
Traduction : Vincent de l’Épine pour Littérature audio.com.
LOVECRAFT, Howard Phillips – L’Ombre Sur Innsmouth
Donneur de voix : Jean-Luc Fischer | Durée : 2h 30min | Genre : Nouvelles
L’Ombre sur Innsmouth (titre original : The Shadow over Innsmouth abusivement traduit en Le Cauchemar d’Innsmouth) est une nouvelle fantastique de H. P. Lovecraft écrite en décembre 1931 et publiée seulement en avril 1936. Elle est la seule nouvelle de Lovecraft à ne pas être parue dans une revue du vivant de l’auteur.
Innsmouth, Massachusetts est une ville imaginaire inventée par Lovecraft, tout comme Arkham. Lovecraft la situe sur la côte du Comté d’Essex MA, au sud de Plum Island et au nord de Cape Ann, qui, elles, existent vraiment, tout comme Ipswich et Rowley qui sont voisines de Innsmouth.
Quant à Arkham, elle apparaît dans plusieurs nouvelles du Mythe de Cthulhu. Elle abrite l’Université du Miskatonic dont la bibliothèque possède de nombreux ouvrages rares, notamment une édition du Necronomicon de l’Arabe fou, mais également un asile psychiatrique, institutions qui symbolisent les deux axes importants de l’œuvre de Lovecraft : le savoir interdit et la démence.
La description d’Innsmouth est très précise et cohérente et si vous le souhaitez, vous pourrez suivre les aventures du jeune héros sur une carte en cliquant ici.
Traduction : Jean-Luc Fischer.
LOVECRAFT, Howard Phillips – L’Appel De Cthulhu
Donneur de voix : Jean-Luc Fischer | Durée : 1h 40min | Genre : Nouvelles
Écrit en 1926, L’Appel de Cthulhu a d’abord été refusé par le rédacteur en chef du magazine Weird Tales, mais y fut finalement publié en février 1928, après que l’écrivain Donald Wandrei eut fait courir le bruit que Lovecraft envisageait de le soumettre à un autre éditeur.
Cette nouvelle est considérée par de nombreux écrivains dont Robert E. Howard (l’auteur de Conan) et Michel Houellbecq comme un des grands textes de Lovecraft. Lui-même, plus modestement, la considérait comme « une nouvelle moyenne, pas la pire ! ».
On y retrouve son thème de prédilection : les Grands-Anciens, êtres monstrueux, arrivés sur terre bien avant l’apparition de l’homme, aujourd’hui disparus et oubliés depuis des millions d’années, n’attendent qu’une occasion pour reprendre leur domination sur le monde. Partout, il y a des indices qui trahissent leur existence, mais nous ne les voyons pas. Seuls quelques esprits éclairés découvrent, à leur corps défendant, l’insoutenable vérité, mais le prix à payer pour cette connaissance est énorme : la santé mentale et le plus souvent la vie.
Traduction : Jean-Luc Fischer.
LOVECRAFT, Howard Philips – Les Rats Dans Les Murs
« Architectes et archéologues adoraient examiner cette étrange relique de siècles oubliés, mais les gens du cru la haïssaient. Ils l’avaient haïe des siècles auparavant, alors que mes ancêtres y vivaient, et ils la haïssaient aujourd’hui, couverte des mousses et moisissures de l’abandon. »
Refusée par le Argosy All-Story Weekly avant d’être acceptée avec enthousiasme par Weird Tales, Les Rats dans les murs est l’une des rares nouvelles de Lovecraft à avoir été ensuite publiée à nouveau au sein d’une anthologie, du vivant de l’auteur.
C’est aussi cette nouvelle qui poussa Robert E. Howard, l’auteur des Conan, à entrer en communication avec le maître de Providence. Marquant ainsi le début d’une amitié épistolaire célèbre et durable.
C’est aussi cette nouvelle qui poussa Robert E. Howard, l’auteur des Conan, à entrer en communication avec le maître de Providence. Marquant ainsi le début d’une amitié épistolaire célèbre et durable.
Traduction : TLT.