KOROLENKO Vladimir – Livres Audio
KOROLENKO, Vladimir – Le Musicien Aveugle
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 5h 15min | Genre : Romans
Le Musicien aveugle de Vladimir Korolenko (1853-1921, auteur d’Une jeune fille étrange) nous plonge dans la campagne de la Petite-Russie au début du siècle dernier.
Pierre vient au monde aveugle ; il est chéri et protégé par sa famille et il va apprendre les choses de la vie qui lui sont inaccessibles, comme les couleurs par exemple, grâce à la musique. L’analogie entre les sons et les couleurs revient souvent dans son discours (on pense aux Correspondances de Baudelaire) et les pages sur la sensibilité du jeune aveugle à la musique abondent :
Pierre vient au monde aveugle ; il est chéri et protégé par sa famille et il va apprendre les choses de la vie qui lui sont inaccessibles, comme les couleurs par exemple, grâce à la musique. L’analogie entre les sons et les couleurs revient souvent dans son discours (on pense aux Correspondances de Baudelaire) et les pages sur la sensibilité du jeune aveugle à la musique abondent :
« Le son faible d’une corde résonna, indécis. Le garçon écouta pendant longtemps les vibrations déjà abolies pour l’ouïe de la mère ; puis, avec l’expression d’une attention extrême, il frappa la touche suivante. Ensuite, promenant sa main sur tout le clavier, il arriva aux notes élevées. À chaque son il s’arrêtait un peu de temps ; et un à un, ils vacillaient, vibraient et mouraient dans l’espace. Le visage de l’aveugle exprimait, avec une tension excessive, un plaisir extrême ; il était évident qu’il admirait chaque son en particulier ; et déjà, dans ce délicat souci des sons élémentaires, parties constituantes d’une future mélodie, se révélait comme un tempérament d’artiste. »
L’auteur semble très documenté sur la vie intérieure des victimes de la cécité et sait nous faire partager les sentiments, bien analysés, des autres personnages, en particulier d’Eveline, la petite amie de Pierre et de Maxime, l’oncle qui joue au pédagogue.
L’auteur semble très documenté sur la vie intérieure des victimes de la cécité et sait nous faire partager les sentiments, bien analysés, des autres personnages, en particulier d’Eveline, la petite amie de Pierre et de Maxime, l’oncle qui joue au pédagogue.
Un critique russe, enthousiaste, écrivit : « Le Musicien aveugle est le dernier mot de la perfection, une des œuvres les plus admirables que le monde littéraire ait jamais comptées. Impossible d’imaginer un sujet plus simple, avec moins d’artifice, et en même temps une analyse psychologique plus profonde. »
Traduction : Léon Golschmann (1861-19?) et Ernest Jaubert (1856-1942).
KOROLENKO, Vladimir – Les Ombres
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 15min | Genre : Philosophie
Texte qu’aimeront les admirateurs de Socrate.
À la différence de Une jeune fille étrange et des autres œuvres de Vladimir Korolenko (1853-1921), Les Ombres ne se passe pas en Russie. L’auteur imagine une suite de L’Apologie de Socrate de Platon qui se terminait par les adieux du Sage : « Mais il est temps que nous nous quittions, moi pour mourir, et vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage ? Personne ne le sait, excepté Dieu »
Après sa mort, l’ombre de Socrate errant dans Hadès dialogue avec un croyant aux dieux de l’Olympe qui conteste l’athéisme du philosophe ; celui-ci, ensuite, se fait agresser par Zeus lui-même (le Cronide) à qui il réplique sans s’emporter…
On croit parfois entendre Platon :
« Socrate – Eh bien, pourquoi devons-nous adorer les dieux ?
Elpide – Pourquoi !… Mais, tout bonnement, parce que tous le font.
- Ami, non pas tous, tu le sais bien, mais plutôt la majorité.
- Soit, pour la majorité…
- Mais dis-moi, ne trouves-tu pas que la plupart des hommes soient plutôt enclins au mal qu’au bien ?
- J’en conviens, le mal est plus répandu que le bien.
- Donc, c’est le mal qu’il faut faire et non le bien, si l’on veut se régler sur la majorité ?
- Que dis-tu là !
- C’est toi qui le dis. À mon avis, la raison du plus grand nombre de ceux qui adorent les Olympiens ne suffit point, aussi devons-nous en chercher une plus sensée… »
Après sa mort, l’ombre de Socrate errant dans Hadès dialogue avec un croyant aux dieux de l’Olympe qui conteste l’athéisme du philosophe ; celui-ci, ensuite, se fait agresser par Zeus lui-même (le Cronide) à qui il réplique sans s’emporter…
On croit parfois entendre Platon :
« Socrate – Eh bien, pourquoi devons-nous adorer les dieux ?
Elpide – Pourquoi !… Mais, tout bonnement, parce que tous le font.
- Ami, non pas tous, tu le sais bien, mais plutôt la majorité.
- Soit, pour la majorité…
- Mais dis-moi, ne trouves-tu pas que la plupart des hommes soient plutôt enclins au mal qu’au bien ?
- J’en conviens, le mal est plus répandu que le bien.
- Donc, c’est le mal qu’il faut faire et non le bien, si l’on veut se régler sur la majorité ?
- Que dis-tu là !
- C’est toi qui le dis. À mon avis, la raison du plus grand nombre de ceux qui adorent les Olympiens ne suffit point, aussi devons-nous en chercher une plus sensée… »
Traduction : Anna Langovoy (1902).
KOROLENKO, Vladimir – Une Jeune Fille Étrange
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 47min | Genre : Nouvelles
Vladimir Galaktionovitch Korolenko (1853-1921), écrivain ukrainien populiste engagé, opposé au tsarisme fut exilé 5 ans, en Sibérie puis en Irkoutie… et critiqua ensuite le régime soviétique. Cette connaissance et cette pratique de la prison lointaine nourrissent ce récit que fait à Korolenko, prisonnier politique, le gendarme Gabrilov qui le convoie en exil, là où il avait conduit Une jeune fille étrangedont le souvenir l’obsède.
« Nous allâmes vers elle : « Mademoiselle, les chevaux sont attelés. » Elle était étendue sur un divan et commençait à se réchauffer. Elle se leva, se tint devant nous en se redressant, nous regarda en face et, je puis vous le dire, elle avait l’air terrible.
« — Vous êtes des maudits », dit-elle, et elle murmura quelque chose d’incompréhensible. Il semblait qu’elle parlât russe, mais il était impossible de rien saisir. Elle était tout à fait en colère et faisait pitié. »
« — Vous êtes des maudits », dit-elle, et elle murmura quelque chose d’incompréhensible. Il semblait qu’elle parlât russe, mais il était impossible de rien saisir. Elle était tout à fait en colère et faisait pitié. »
Cette esquisse interdite en Russie fut publiée à Londres par la Société de la Presse russe libre.
Traduction : E. Garnault (1898).