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mercredi 7 septembre 2016

Radcliffe Ann – Les Visions du Château des Pyrénées !

Radcliffe Ann – Les Visions du Château des Pyrénées 

Les Visions du Château des Pyrénées - Ann Radcliffe - Bibliothèque numérique romande - photo Sylvie Savary Escaliers d'égliseRadcliffe Ann – Les Visions du Château des Pyrénées : La lune découvrait toute l’horreur du pays que l’on traversait. Le courant était bordé d’un côté par des rochers escarpés, et de l’autre par des forêts sombres dont la cime se perdait dans les nues… On parvint à l’entrée d’une immense caverne, dont les profondeurs ne réveillaient que des idées de nuit éternelle et de destruction, et dont les échos sourds, répondant au bruit des rames et au bouillonnement des eaux, redoublaient la terreur des malheureuses captives.” Ainsi Ann Radcliffe nous décrit-elle l’enlèvement de Victoria, l’orpheline du comte Ariosto alors qu’elle tentait de fuir le nouveau mari de sa tante et tutrice, Polydore, comte de Vicence. Car Polydore, rejeton d’une famille puissante, mais maléfique, avait, en dépit de son mariage, des vues sur la jeune et délicate Victoria.
Victoria se retrouve alors prisonnière dans un mystérieux château en bord de mer près de Cadaquès. Des bruits terribles et surnaturels, des apparitions de chevalier noir, des trappes qui s’ouvrent, des escaliers qui s’escamotent, des ponts qui s’ouvrent au-dessus de l’abîme, des statues qui bougent, des souterrains humides et effrayants, des passages dissimulés, des cavernes où la mer afflue …. Ajoutez des faux billets, des lettres qui n’arrivent jamais à destination, un acte de naissance dérobé… et vous aurez tous les ingrédients d’un roman aux multiples rebondissements, un peu à la manière d’un James Bond, où les héros, même quand on les croit perdus, s’en sortent toujours !
Ann Radcliffe, 1764-1823, est une romancière britannique, pionnière du roman gothique. Elle inspirera Walter Scott, Dostoïevski ou Balzac.
Nous avons repris, dans notre titre, l’attribution des « Visions du Château des Pyrénées » à Ann Radcliffe, attribution qui est celle de l’ensemble des éditions françaises. Toutefois, nous devons signaler que l’édition originale anglaise « The romance of the Pyrenees » est signée par Catherine Cuthberston. Pourquoi les éditions françaises ont-elles attribué ce roman à Ann Radcliffe bien qu’il ne fasse pas partie de sa bibliographie reconnue ? Avaient-ils des informations permettant de relier Catherine Cuthberston à Ann Radcliffe ? Ou était-ce simplement parce que cette dernière était plus renommée, hypothèse fort plausible ? Nous n’avons aucune information nous permettant de trancher et nous nous bornons à rééditer notre édition de référence, tout en signalant qu’il est très probable que cette œuvre ne soit pas de Ann Radcliffe.
Mais, au fait, qui était Catherine Cuthberston ? Un grand mystère entoure cette auteure dont on ne sait réellement rien… de sa vie, de sa naissance ou de son décès. Ann Radcliffe était pourtant très discrète sur sa vie, mais la biographie de Catherine Cuthberston ne comporte que des points d’interrogation. Où vivait-elle ? Fut-elle célibataire ? Ou au contraire, mariée, fut-elle la sœur de Helen Craigh ? Quelques auteurs ont prétendu qu’elle se faisait aider par une sœur dans l’écriture de ses romans… Mais de tous les éléments cités ici, rien n’est certain.
Mentionnons encore deux points qui ressortent de la lecture. Tout d’abord, l’action, qui se déroule, pour l’essentiel, près de Cadaquès (dans l’édition française) alors que Ann Radcliffe a voyagé extensivement en Languedoc et dans les Pyrénées. Et ensuite, la construction du roman, qui met en avant des phénomènes fantastiques trouvant une explication rationnelle à la fin, construction typique des œuvres d’Ann Radcliffe, comme l’explique Wikipédia : « It was her technique « the explained supernatural », the final revelation of inexplicable phenomena, that helped the Gothic novel achieve respectability ». Dans tous les cas c’est un très joli roman que nous avons lu avec plaisir et dont nous vous souhaitons une bonne lecture !
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Courthion Louis – Les Veillées des Mayens !

Courthion Louis – Les Veillées des Mayens 

Courthion Louis - Les Veillées des Mayens - Bibliothèque numérique romande - Lambert Zufferey Alpage de ChandolinCourthion Louis – Les Veillées des Mayens : “Voici un livre qu’il est bien superflu de recommander aux habitués de nos villages alpestres, – aux touristes épris des beautés du Valais, et de ses mœurs qui conservent encore quelques traits de simplicité et de poésie.” (Introduction d’Édouard Rod à l’édition de 1896)
Troisième volume de Louis Courthion publié par la Bibliothèque numérique romande, ces “Veillées” reprennent les histoires plus ou moins effrayantes ou drôles que l’on se racontait à la nuit tombante calfeutrés près du vieux poêle, dans les mayens (chalets d’alpage de mi-saison, mai et septembre, à mi-pente) de la région du Châble, Verbier, Bruson, la Dranse et toute la vallée de Bagnes.
Ces légendes de sorciers, de fées, de dragons, de diables, de revenants et de loups garous dans lesquelles ces Bas-Valaisans ont “enfermé leur conception de la vie, leurs préoccupations habituelles, leurs soucis, leurs souvenirs”(Édouard Rod, idem), tentent de donner des explications magiques à tous les phénomènes naturels effrayants qui peuvent se dérouler dans la solitude de la montagne.
Vous qui croyez connaître le Valais et ses montagnes, saviez-vous qu’au lac des Veaux il y avait un dragon volant, qu’à Sion l’évêque Saint-Théodule avait fait un pacte avec le diable, que la Ouïvre, énorme et monstrueux serpent, hantait la vallée de la Dranse et brûlait tout sur son passage ? Et si vous n’êtes encore pas assez impressionnés par la réalité et la véracité de ces récits, laissez-vous emporter par les illustrations très noires et effrayantes qui jalonnent tout le recueil et plongez dans cet univers fantastique, mais tellement ancré dans la réalité… Et si c’était vrai ?…
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Courthion Louis – Le Jeune-Suisse !

      Courthion Louis – Le Jeune-Suisse       

Le Jeune-Suisse - Louis Courthion - Bibliothèque numérique romande - photo Sylvie Savary pied de mazotCourthion Louis – Le Jeune-Suisse : En 1844, dans le Bas-Valais, le mouvement de la Jeune-Europe rencontre un écho auprès des jeunes qui s’opposent à leurs aînés conservateurs. Ainsi Julien Plambuit se réclame de la Jeune-Suisse et aspire à plus de liberté et moins de cléricalisme. Il est amoureux de Ludivine, la protégée du curé Carabot, un conservateur fermement décidé à ce que Ludivine épouse un tenant de la Vieille-Suisse plutôt que Julien. L’amour de Ludivine et de Julien résistera-t-il à une situation qui dégénère ?
Car les bagarres et guerres de clans entre « Jeunes » et « Vieux » se font de plus en plus violentes. Les représailles seront sanglantes et la bataille de la Jeune-Suisse lors du combat du Trient verra le triomphe des idées conservatrices et l’exil des Jeune-Suisse qui ne reviendront en Valais que, des années plus tard, avec les armées fédérales et la défaite de la ligue du Sonderbund. Louis Courthion en profite pour dénoncer le poids des traditions et de la morale qui règnent dans le Valais d’avant l’adoption de sa nouvelle constitution en 1848.
Louis Courthion, né au Châble (Vallée de Bagnes) en 1858, étudie au Collège de Saint-Maurice puis doit s’expatrier à Paris. Il y débute finalement comme journaliste en 1890, comme rédacteur de La Croix Fédérale, organe de la colonie suisse. De retour en Suisse en 1893, où il vit successivement à Lausanne, Bulle et Genève, il travaille dans de nombreux journaux, revues, périodiques. En 1896, il lance le premier numéro du Valais romand, une publication d’opposition qui perdure jusqu’en 1898. En 1897 il publie les Veillées des Mayens, un recueil de légendes inspirées principalement de l’Entremont, puis en 1900, les Scènes valaisannes, dans lesquelles il peint les mœurs montagnardes de la vallée de Bagnes. Collaborateur du Dictionnaire géographique de la Suisse, il participe, en 1915, à la création de la Société d’Histoire du Valais romand. Il décède en 1922. (source de cette biographie: Wikivalais).
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Combe T. – Village de dames !

          Combe T. – Village de dames              

Village de Dames - T. Combe - Bibliothèque numérique romande - photo Heinrich Gerber Le Peu-Péquignot près de NoiirmontCombe T. – Village de dames : Mlle Alyse est face à un défi. Comment louer les maisonnettes de l’ancien établissement de santé de son père que les gens du pays appelaient docteur Typhoïde ? Elle a beau passer des annonces, les candidats ne se bousculent pas. Peu à peu et au fil de locations, se constitue dans ce petit hameau des hauts neuchâtelois une communauté de femmes, un « Village de Dames », comme on se met à l’appeler. T. Combe nous entraîne, avec un regard malicieux et bienveillant, dans ses replis, dans les arcanes des relations quotidiennes, des amitiés et des querelles intestines de cette communauté si tranquille et si proprette en surface.
En cinq nouvelles reliées les unes aux autres par le fil narratif, elle nous fait découvrir le charme désuet de ces histoires de femmes qui tentent de remplir leur vie de « non mariées » : célibataires « vieilles filles », veuves, ou abandonnées, malgré une condition et des conventions qui leur imposent oisiveté et futilité. Les péripéties ne manquent pas et T. Combe sait observer et nous dépeindre leurs travers, comme leurs héroïsmes du quotidien. Et bien sûr, les loups vont débarquer dans la bergerie…
T. Combe, de son vrai nom Adèle Huguenin-Vuillemin, née au Locle, en 1856, dans une famille d’horlogers, fut institutrice à 16 ans. C’est pour compléter son revenu qu’elle se mettra à écrire à 21 ans, avec succès.  Elle séjournera à Londres puis à Paris. Revenue en Suisse, elle sera une écrivaine et conférencière renommée, chrétienne, féministe, militante contre l’alcoolisme. Elle adhérera, à 57 ans, au parti socialiste (favorable au suffrage féminin). Elle décède dans sa maison des Brenets à 77 ans en 1933.
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Combe T. – La Maltournée !

              Combe T. – La Maltournée             

La Maltournée - T Combe - Les Bourlapapey Bibliothèque numérique romandeCombe T. – La Maltournée : Une Maltournée, dans le Jura neuchâtelois, c’est une maison orientée dans un alignement différent des autres.  Dans le petit village de Fondfrêche, des hauts jurassiens, deux familles prédominent : Les Maistru du Coin du Coin, dont le père, Élie, est un original mal vêtu qui n’a jamais surmonté la perte de son épouse. Ils sont propriétaires d’un gros domaine agricole. Les Champieux de Château-Champieux – que d’autres appellent La Maltournée – sont les autres notables du village. Or voici que Louis Champieux, le bâtisseur du « Château » qui a fait sa fortune en Amérique, laisse, à son décès, un testament complexe qui met le feu aux poudres. Envie, haines, manœuvres tortueuses, ambitions couvent sous une apparente tranquillité où il importe avant tout de sauver les apparences. Heureusement qu’existe aussi une grande solidarité,  des amours, même contrariées, et de la bienveillance ! Prédomineront-elles ?
T. Combe (Adèle Huguenin Vuillemin) nous décrit avec beaucoup de finesse la vie quotidienne d’un village, avec ses interactions complexes et des personnages, attachants ou insupportables, pleins de vie et de réalisme. Excellente conteuse elle nous emporte dans l’intrigue : une lecture très agréable !
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Combe T – Enfant de Commune !

          Combe T – Enfant de Commune         

Enfant de Commune - T. Combe - Bibliothèque numérique romande - Jean-Henri Baumann, Johann Jakob Sperli le Vieux, Frédéric Jeanneret La Chaux-de-Fonds vue du NordCombe T – Enfant de Commune : Quand on est «enfant de commune», un enfant placé à la charge de la commune, la vie n’est-elle pas mal commencée ? Donat en fait l’expérience : sa mère est décédée et son père emprisonné. «Misé» c’est-à-dire que les autorités communales accordent au moins «demandant», la charge de sa garde, il entre au service d’une famille de paysans de la région. Exploité, mal nourri, à la fois ouvrier non payé et garde d’un bébé, lui aussi placé, qui pleure toutes les nuits, il est si fatigué à l’école qu’il dort sur sa table. Pour s’en sortir, il devra se battre contre les idées reçues…
Mais bien entouré et conseillé, il devient un brillant étudiant, réussissant magnifiquement son brevet d’instituteur. Les retours de son père après chaque peine vont ruiner sa carrière et une terrible désillusion sentimentale lui porteront de rudes coups….
Un sujet délicat fort bien traité par T. Combe (Adèle Huguenin Vuillemin) : celui des orphelins « enfants de commune ». Un roman sociologique de T. Combe qui sait camper des personnages finement décrits, dans leurs ombres et leurs lumières, où l’on découvre la face cachée de la prise en charge des orphelins dans le Neuchâtel du début du 20e siècle et bien d’autres aspects peu connus de la société neuchâteloise de l’époque. À lire.
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Combe T. – Château-Pointu !

              Combe T. – Château-Pointu            

Combe T. – Château-Pointu - Bibliothèque numérique romandeCombe T. – Château-Pointu : Ferdine Arvoine est revenue vivre avec son père un médecin de village. Après les événements de ses années de pensionnat, isolée et sans but, elle se réfugie dans des rêveries stériles. Mais son père décède brutalement en ne lui laissant que peu de revenus. Après bien des hésitations, elle se décide à prendre un emploi de secrétaire dans une fabrique que lui a trouvé son amie de pensionnat, Louise la fille de la châtelaine de Château-Pointu. Avec son emploi subalterne est-elle tant à plaindre en comparaison de ses riches et oisives amies du village de Château-Pointu ?
On retrouve bien des points communs dans ce roman, écrit au moment des théories sur la charité organisée et l’enquête sociale, avec l’expérience d’Adèle Huguenin Vuillemin qui dut se mettre à travailler à la suite des difficultés financières de ses parents. De même la grande amitié entre Louise et Ferdine rappelle celle d’Adèle avec Augusta (Gusty) venue au Locle apprendre le français : Adèle partit la rejoindre en Angleterre, où elle travailla comme institutrice dans une famille.
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Combe T – Bonne-Grâce !

                Combe T – Bonne-Grâce               

Bonne-Grâce - T Combe - Les Bourlapapey Bibliothèque numérique romandeCombe T – Bonne-Grâce : Bonne-Grâce fait partie d’une série de cinq romans pour la jeunesse de T. Combe (Adèle Huguenin-Vuillemin) dont nous avons déjà publié le dernier, Château-Pointu. Dans Bonne-Grâce, Ferdine Arvoine, élevée dans un milieu de garçons, découvre l’univers d’un pensionnat de jeunes filles. Déroutée, elle s’adapte alors que T. Combe nous fait une description très vivante des interactions entre ces jeunes filles de bon milieu qui doivent apprendre plus à briller dans le monde (ce que recherchent avant tout les « élégantes ») qu’à acquérir de réelles connaissances (but du travail de l’autre catégorie : les « studieuses »). Il perce, dans ce tableau bien observé – et malgré la volonté qu’a T. Combe de raconter une jolie histoire pour la jeunesse (ce qu’elle réussit) – un peu d’ironie et pas mal d’esprit critique sur la jeunesse de la bonne société, dont, on le sait, elle n’en fit pas vraiment partie, ayant dû travailler comme institutrice à seize ans : peut-être a-t-elle repris, dans Bonne-Grâce, quelques souvenirs de sa formation de jeune institutrice. Et les personnages de Ferdine, Siméon Taubert et de Louise Miserlet sont toujours aussi attachants : jeune ou moins jeune, on a toujours autant de plaisir à lire un roman de T. Combe.
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Clotis Josette – Une mesure pour rien !

    Clotis Josette – Une mesure pour rien    

Une mesure pour rien - Josette Clotis - Bibliothèque numérique romande - tableau Félix Vallotton La Toilette ou Jeune Femme au miroirClotis Josette – Une mesure pour rien : Vous connaissez André Malraux ! Mais connaissez-vous Josette Clotis, (1910-1944) qui fut sa compagne de 1933 jusqu’à sa mort ? De leur rencontre-coup de foudre sont nés deux garçons, même si André Malraux, marié à Clara, ne divorça jamais. Journaliste et romancière, Josette Clotis fut engagée à l’hebdomadaireMarianne, fraîchement fondé par la NRF. Gaston Gallimard se prend d’affection pour elle et lui signe un contrat pour dix romans. Mais, victime d’un accident de train, elle décède tragiquement à 34 ans.
Cela ne vous empêchera pas de prendre plaisir à la lecture de ce roman, écrit au lendemain de sa rencontre avec Malraux : Marie-Pila, surnommée Ukulele, est pensionnaire d’un internat. Elle aime danser et s’amuser, mais les occasions sont rares pour une jeune fille de 15 ans à l’éducation stricte. Lors d’un bal, elle rencontre un jeune homme qui lui abandonne son mouchoir. Qui est-il ? Quel est son nom ? A-t-il d’autres amies ? Ils se revoient, elle lui écrit des lettres enflammées, mais il tergiverse… Ukulele, malgré les occasions manquées et les attentes déçues, les paroles non dites, ne perd pas espoir.
Cette histoire douce-amère d’un premier amour à 15 ans est écrite dans un style rapide, direct, presque cinématographique. La romancière fait de l’héroïne une jeune fille romanesque, dévouée, naïve à l’excès, trop confiante dans les rapports entre hommes et femmes, jusqu’à ce que le fiancé perpétuellement absent soit lui-même pris à son propre piège. L’histoire d’à peu près dix ans d’une vie aussi rêvée que vécue, qui compte, en définitive, comme une mesure pour rien ! Il faut se hâter d’exister.
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Clotis Josette – Le Temps vert !

          Clotis Josette – Le Temps vert           

Clois JOsette - Le Temps vert - Bibliothèque numérique romande - photo Lecybersurfeur Aubrac le village et les trucs en arrière planClotis Josette – Le Temps vert : Le Temps vert est un roman méridional, une œuvre de jeunesse d’une fougueuse et naïve fraîcheur : Adrienne Verdier, la jeune narratrice, évoque avec bonheur sa première enfance dans une ferme de l’Aveyron, auprès de grands-parents rudes mais aimants. Puis vient le remariage de sa mère et le départ pour la ville (Béziers, puis Villefranche-du-Rouergue). L’opulence trompeuse des premiers temps fait place à la déchéance sociale, car le beau-père passe sa vie dans les cabarets et boit toutes les économies de la famille. Avec leur air emprunté et leur patois rocailleux, Adrienne et ses sœurs sont constamment en butte aux quolibets des autres enfants, mais ni la faim ni le mépris n’entameront la rage de vivre des trois petites montagnardes. La seule planche de salut pour Adrienne est l’école, le certificat d’études, puis le brevet, qui doit lui permettre de sortir de la misère. Mais au moment de rejoindre son premier poste d’institutrice, elle ressent comme un vide existentiel devant une profession qui l’oblige à paraître autre que ce qu’elle est. Sur le chemin du départ, perdue dans un champ, elle entend le puissant appel de la terre, et fidèle à ses origines paysannes, se jure de retourner dans le village qui l’a vue naître. Ce sera un départ vers l’inconnu…
L’écriture de ce roman où rien n’indique qu’il s’agisse d’une autobiographie – mais le récit d’Adrienne ressemble à s’y méprendre à une suite de souvenirs – est simple et dépouillée ; les épisodes racontés sont souvent douloureux, parfois très joyeux mais sans jamais d’emphase ni d’artifice. C’est le trajet d’une petite fille sage dont la vie est bousculée par la mort de son père et le remariage de sa mère, et dont la famille est confrontée plus d’une fois à la faim et à la misère.
Née à Montpellier le 8 avril 1910, Josette Clotis adorait la littérature. Son premier roman, elle l’écrit à l’âge de 18 ans soutenue par Henri Pourrat lui aussi originaire du sud de la Loire. Ce sera Gallimard qui le publiera en 1932. La même année, elle entre comme journaliste à Marianne, un hebdomadaire littéraire fondé par la NRF qui se présente comme “l’hebdomadaire de l’élite intellectuelle française et étrangère” C’est là qu’elle va rencontrer André Malraux en 1933, lui-même en train de se séparer de Clara. De cette relation naîtront deux enfants. Toute leur histoire d’amour est racontée entre les pages 101 et 106 d’ André Malraux, une passion d’Anissa Benzakour-Chami paru en 2001 ou encore dans l’ouvrage de sa meilleure amie Suzanne Chantal, Le Cœur battant paru chez Grasset en 1976. Elle mourra accidentellement le 12 novembre 1944 en glissant d’un marchepied dans une gare, coupée en deux par un train à l’âge de 34 ans. (éléments tirés de Véronique Ginouvès, article Josette Clotis, Calendrier de l’Avent du domaine public 27.12.2014.)
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