Anet Claude – Mayerling
Anet Claude – Mayerling : Marie Vetsera, une jeune baronne, fait son entrée dans le monde. En elle, nous décrit Claude Anet, « les grâces des deux âges se mêlent » : « le sérieux de l’enfance » et « le triomphe de la femme ». Rodolphe de Habsbourg, le prince héritier de l’empire austro-hongrois, le fils unique de l’empereur François-Joseph et de l’impératrice Élisabeth (Sissi) est mal marié. Il se console par des aventures faciles et se morfond dans un gouvernement profondément conservateur où, libéral, il fait de la figuration. Entre Rodolphe et Marie que tout sépare – ils ne peuvent même pas être présentés l’un à l’autre – naît un amour désespéré et sans issue qui les emportera vers leur destin et la mort à Mayerling.
En 1930, ces événements sont encore présents à la mémoire de bien des gens. Confronté à sa mort prochaine, l’auteur nous livre de ce drame une chronique de journaliste, sans fioriture, presque sèche, d’une écriture courte et brisée, composée de tableaux, où, par touches successives, transparait la passion qui unit l’archiduc et sa maîtresse, amants prêts à tout pour être ensemble et ne jamais se quitter ! À l’urgence d’écrire de l’auteur correspond la fébrilité de cette passion, elle aussi sans issue. Sans avoir l’air d’y toucher, dans un rythme narratif épuré, Claude Anet nous propose un roman où la mort de ces Romeo et Juliette modernes est étouffée par la préservation des convenances et la raison d’État… et qui vaut mieux que ses adaptations cinématographiques ! Claude Anet meurt, lui, d’une septicémie généralisée en janvier 1931…