MIRBEAU Octave – Livres Audio
MIRBEAU, Octave – Gavinard
Donneur de voix : DanielLuttringer | Durée : 14min | Genre : Nouvelles
L’immorale nouvelle Gavinard est parue dans le magazine La Lecture en 1896.
«« Je vais grandement vous étonner, monsieur… Je suis votre fils… »
S’il avait eu quelque peu de lettres, Alexandre de Gavinard eût pu se rappeler ce qui advint à La Fontaine, en des circonstances analogues, et dire comme lui : « Enchanté de vous voir, monsieur, donnez vous la peine de vous asseoir ». Il se contenta de se renverser sur son fauteuil, de croiser les mains sur son ventre, qu’il avait très gros.
« Continuez », fit-il doucement. »
S’il avait eu quelque peu de lettres, Alexandre de Gavinard eût pu se rappeler ce qui advint à La Fontaine, en des circonstances analogues, et dire comme lui : « Enchanté de vous voir, monsieur, donnez vous la peine de vous asseoir ». Il se contenta de se renverser sur son fauteuil, de croiser les mains sur son ventre, qu’il avait très gros.
« Continuez », fit-il doucement. »
MIRBEAU, Octave – Des Artistes (Saison 1)
Donneur de voix : Christian Dousset | Durée : 3h 39min | Genre : Arts
« Un peintre qui n’a été qu’un peintre ne sera jamais que la moitié d’un artiste ». (21/03/1885)
On connaît les œuvres littéraires et théâtrales d’Octave Mirbeau, mais ses engagements esthétiques nous montrent un critique à la plume particulièrement sans complaisance. Des artistesréunit les articles publiés dans différents journaux et consacrés aux peintres et sculpteurs. Si son admiration pour Claude Monet ou Auguste Rodin s’exprime avec chaleur, il n’en est pas moins impitoyable à l’égard de ceux qu’il considère comme des sclérosés de la tradition ou des coureurs de médailles.
Cette « saison 1 » rassemble les critiques parues du 7 février 1885 au 31 mars 1891 et répond à une suggestion de lecture.
Illustration : Claude Monet, Les Coquelicots à Argenteuil (1873).
MIRBEAU, Octave – La Femme Du Peintre
Donneur de voix : DanielLuttringer | Durée : 9min | Genre : Nouvelles
La nouvelle La Femme du peintre est paru dans le magazine illustré La Vie littéraire en 1898.
Le début : « Vers le soir, la malade eut une dernière convulsion, poussa un dernier râle, mourut. Et longtemps, devant le pâle cadavre qui se refroidissait, le mari, l’éminent peintre Barnez, demeura anéanti, ne comprenant pas, ne pouvant croire que la mort fût venue, comme ça, si vite, lui ravir sa femme ! En trois jours emportée ! En trois jours, elle si belle, si vivante, d’une chair si glorieuse, d’un dessin si pur, si correct, si Renaissance ! En trois jours, elle qui posait avec de si admirables, si académiques mouvements, pour les impératrices byzantines, pour les courtisanes, les nymphes, les saintes ! Elle qui lui avait valu une première médaille pour sa Mort d’Agrippine ! En trois jours ! Il n’y avait pas une semaine qu’elle était là, couchée sur la table à modèle, parmi des soies jaunes et des coussins écarlates, posant pour une Cléopâtre, avec laquelle il eût certainement remporté la médaille d’honneur, conquis un siège à l’Institut, peut-être ! »
MIRBEAU, Octave – Le Dernier Voyage – Vers Le Bonheur
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 29min | Genre : Nouvelles
Deux nouvelles de Mirbeau, « l’irrécupérable » (selon Jean Paul Sartre) qui osait dire :
« Il n’y a pas de pires ignorants, de pires imbéciles, de pires réactionnaires, par conséquent de plus dangereuses bêtes que ce qu’on appelle les hommes d’esprit. »
« Il n’y a pas de pires ignorants, de pires imbéciles, de pires réactionnaires, par conséquent de plus dangereuses bêtes que ce qu’on appelle les hommes d’esprit. »
Le Dernier Voyage
« Est-ce une mort subite ? ou bien est-ce un crime ? se demandaient, près de moi deux voyageurs.
- C’est un crime ! proférai-je… Un meurtre… Un vrai meurtre… Je le sais… »
« Est-ce une mort subite ? ou bien est-ce un crime ? se demandaient, près de moi deux voyageurs.
- C’est un crime ! proférai-je… Un meurtre… Un vrai meurtre… Je le sais… »
Vers le bonheur, ou Comment une lune rose peut faire cesser une lune de miel.
Illustration : Honoré Daumier, Le Compartiment de troisième classe (1862).
MIRBEAU, Octave – La Villa Hantée – Le Numéro 24
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 32min | Genre : Nouvelles
Octave Mirbeau s’amuse en nous présentant La Villa hantée :
« Toutes les nuits, il y vient un fantôme… Oh ! ce n’est pas un fantôme à tête de mort, à corps de squelette, et qui traîne des suaires, des ferrailles, des lueurs de lune, par les couloirs, sur le coup de minuit… Non… C’est un fantôme comme on n’en voit pas souvent, même en rêve, un adorable et merveilleux fantôme, à tête et à corps de femme, dont la chevelure rousse, les yeux bleus, la chair irradiante sous la transparence des batistes parfumées, feraient damner un saint… Ce fantôme a ceci de particulier qu’il connaît tous les secrets de l’amour et qu’il en invente, et qu’il est discret, discret… Il vient quand on veut… il s’en va de même…
Personne n’en sait rien… ni vu, ni connu. »
Personne n’en sait rien… ni vu, ni connu. »
Ne manquez pas les dernières lignes de Le Numéro 24 très surprenantes.
Illustration : La Villa hantée (1899).
MIRBEAU, Octave – Victor Hugo – Amour ! Amour !
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 31min | Genre : Histoire
Octave Mirbeau avait souvent la dent dure. Mais dans son article Victor Hugo, rédigé deux jours après la mort du Poète, foisonnent les éloges sans la moindre réserve.
Avec Victor Hugo, « le théâtre, le roman, le poème, qui s’étaient faits coterie, redeviennent foule. Le clavier du génie humain reprend toutes ses notes méprisées et brisées. Et de bas en haut, du grotesque au sublime, le monument s’élève, semblable à la cathédrale gothique, dont la forêt de piliers et de colonnettes abrite tout un monde chimérique et réel, angélique et démoniaque, dans l’ enchevêtrement des feuillages de pierre. »
En revanche, on retrouve dans Amour ! Amour ! (chapitre de Les Écrivains) la plume critique et sans concession du dégoûté de la littérature « amoureuse » vingt ans plus tard.
« Alors que la science s’efforce de désembroussailler les sources de la vie de toutes les erreurs métaphysiques qui les cachent, mornes ronces, à notre raison ; alors qu’elle conquiert des mondes inexplorés, qu’elle interroge l’infini de l’espace et l’éternité de la matière ; alors qu’elle va cherchant, au fond des mers primitives, la matière primordiale d’où nous sortons, et qu’elle suit son lent développement à travers les millions d’années et les millions de formes, jusqu’à son évolution la plus parfaite, l’homme ; la littérature, elle, en est encore à vagir de pauvres chansons sur deux ou trois sentiments artificiels et conventionnels, qui devraient cependant être bien épuisés, depuis le temps qu’ils servent à nous amuser – car il paraît qu’ils nous amusent. »
Illustration : L’Apothéose de Victor Hugo au Théâtre français (1902).
MIRBEAU, Octave – Le Polonais – Le Tambour – La Fée Dum-Dum
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 35min | Genre : Nouvelles
Trois contes d’Octave Mirbeau.
Le Polonais (le début) :
« La maison où demeure le Polonais est, sur la route, près de la forêt, pour ainsi dire, enclavée dans la forêt ; une cahute indiciblement misérable, dont les murs en torchis s’écaillent, dont le toit de chaume, çà et là crevé, s’effondre, montrant les lattes pourries. »
« La maison où demeure le Polonais est, sur la route, près de la forêt, pour ainsi dire, enclavée dans la forêt ; une cahute indiciblement misérable, dont les murs en torchis s’écaillent, dont le toit de chaume, çà et là crevé, s’effondre, montrant les lattes pourries. »
Le Tambour (le début) :
« Saint Latuin était – et il est toujours, j’aime à le croire – le patron vénéré de notre paroisse. Premier évêque de Normandie, au premier siècle de l’ère chrétienne, il avait chassé du pays percheron, à coups de crosse, les druides, sacrificateurs de sang humain. On raconte, dans des livres très anciens, que son ombre, seule, guérissait les malades et ressuscitait les morts. »
« Saint Latuin était – et il est toujours, j’aime à le croire – le patron vénéré de notre paroisse. Premier évêque de Normandie, au premier siècle de l’ère chrétienne, il avait chassé du pays percheron, à coups de crosse, les druides, sacrificateurs de sang humain. On raconte, dans des livres très anciens, que son ombre, seule, guérissait les malades et ressuscitait les morts. »
La Fée Dum-Dum (la fin) :
« Nous sommes, mon cher monsieur, des sauvages pires que les anthropophages de l’Australie, puisque, ayant conscience de notre sauvagerie, nous y persistons. Et puisque c’est par la guerre, c’est-à-dire par le vol, le pillage et le massacre, que nous entendons gouverner, commercer, régler nos différends, venger notre honneur !… eh bien ! nous n’avons qu’à supporter les inconvénients de cet état de brutalité où nous voulons nous maintenir quand même !… Allez-vous demander au tigre de mettre des gants à ses griffes lorsqu’il déchire sa proie ! Non, non !… Pas d’hypocrisie !… Nous sommes des brutes, agissons en brutes. Nous ne sommes pas près, encore, de voir se lever, sur nous, l’aube blanche de la civilisation et le rayonnant soleil de l’amour humain. »
MIRBEAU, Octave – Divagations Sur Le Meurtre – En Écoutant La Rue – L’École De L’assassinat
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 30min | Genre : Nouvelles
En sept ans Octave Mirbeau a gardé la même opinion sur le comportement de l’homme.
Divagations sur le meurtre (Le Journal, 1896)
« La joie, la vraie et puissante joie du meurtre est en lui… Et moi-même !… »
« La joie, la vraie et puissante joie du meurtre est en lui… Et moi-même !… »
En écoutant la rue (L’Écho de Paris, 1893)
« Je suis persuadé qu’il existe dans la nature une force mystérieuse pour nous, une force que nous ne connaissons pas encore – car, que connaissons-nous ? -, une force qui n’est peut-être, après tout, que la Vie, et contre laquelle, à de certains moments d’excessive épouvante, se brise le génie destructeur de l’homme… La Vie aime la Mort, elle a besoin de la Mort, comme la terre de fumier, puisque c’est de la Mort qu’elle tire chaque jour, à toute heure, son renouveau de jeunesse et ses énergies de fécondité. Mais elle est plus forte que la Mort. Elle la dirige, la maintient, la contient dans un équilibre constant et dans une parfaite harmonie. »
« Je suis persuadé qu’il existe dans la nature une force mystérieuse pour nous, une force que nous ne connaissons pas encore – car, que connaissons-nous ? -, une force qui n’est peut-être, après tout, que la Vie, et contre laquelle, à de certains moments d’excessive épouvante, se brise le génie destructeur de l’homme… La Vie aime la Mort, elle a besoin de la Mort, comme la terre de fumier, puisque c’est de la Mort qu’elle tire chaque jour, à toute heure, son renouveau de jeunesse et ses énergies de fécondité. Mais elle est plus forte que la Mort. Elle la dirige, la maintient, la contient dans un équilibre constant et dans une parfaite harmonie. »
L’École de l’assassinat (Le Figaro, 1889)
« Le besoin de tuer naît chez l’homme avec le besoin de manger et se confond avec lui. Ce besoin instinctif, qui est la base, le moteur de tous les organismes vivants, l’éducation le développe au lieu de le réfréner ; les religions le sanctifient au lieu de le maudire ; tout se coalise pour en faire le pivot sur lequel tourne la société. Dès que l’homme s’éveille à la conscience. »
« Le besoin de tuer naît chez l’homme avec le besoin de manger et se confond avec lui. Ce besoin instinctif, qui est la base, le moteur de tous les organismes vivants, l’éducation le développe au lieu de le réfréner ; les religions le sanctifient au lieu de le maudire ; tout se coalise pour en faire le pivot sur lequel tourne la société. Dès que l’homme s’éveille à la conscience. »
Illustration : Honoré Daumier, L’Omnibus (1864).
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