GAUTIER Théophile – Livres Audio
GAUTIER, Théophile – La Tauromachie
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 45min | Genre : Nouvelles
En 1843, Théophile Gautier a parcouru toute l’Espagne, de la Bidassoa aux bouches de l’Ebre, en passant par Valladolid, Madrid, Séville, Cordoue et Grenade. Il l’a vue en peintre et en poète, tout aux impressions d’art et aux souvenirs littéraires.
Treize ans plus tard, dans La Peau du tigre (presque au complet sur le site), il insère un article La Tauromachie qui doit beaucoup à son voyage où il s’était fort documenté. Sa position est nette, au risque de s’attirer les critiques des adversaires de ce sport :
« Nous trouvons que ce spectacle est noble, héroïque, et digne d’un peuple vaillant ; il démontre la supériorité du courage sur la force brutale, et de l’esprit sur la matière.
Cette lutte, où le combattant le plus faible est presque toujours vainqueur, et cela par le sang-froid, par l’appréciation juste du danger, inspire à l’âme des spectateurs un sentiment de fierté bien différent du trouble où les laissent les émotions de théâtre. C’est une impression mâle, énergique, robuste, et préférable aux mélancolies romanesques. »
« Nous trouvons que ce spectacle est noble, héroïque, et digne d’un peuple vaillant ; il démontre la supériorité du courage sur la force brutale, et de l’esprit sur la matière.
Cette lutte, où le combattant le plus faible est presque toujours vainqueur, et cela par le sang-froid, par l’appréciation juste du danger, inspire à l’âme des spectateurs un sentiment de fierté bien différent du trouble où les laissent les émotions de théâtre. C’est une impression mâle, énergique, robuste, et préférable aux mélancolies romanesques. »
« Goya, l’admirable auteur des Caprices, était un aficionado exalté : il passait sa vie parmi les toreros et ne manquait pas une course. Il a rendu, sous le titre de Toromaquia, dans une suite d’eaux-fortes mêlées d’aqua-tinta, avec cette fougue, cette fantaisie et ce caractère profondément espagnol qui lui sont propres, différentes scènes de courses depuis lès Mores jusqu’à son temps. »
Note : Les auditeurs voudront bien m’excuser d’avoir écorché certains mots, car le texte est truffé de fautes françaises et espagnoles qui en rendent la lecture difficile !
DIVERS – Dix Poètes, Dix Printemps
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 15min | Genre : Poésie
Voici dix poèmes de dix grands auteurs français inspirés par le printemps. On pourrait y ajouter À la mi-carême de Musset, d’autres poèmes de Samain, de Hugo, de Verhaeren, etc… De quel poète vous sentez-vous le plus proche en ce huitième jour de printemps ?
GAUTIER, Théophile – Mademoiselle Dafné
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 15min | Genre : Nouvelles
Cette nouvelle de Théophile Gautier (1881), d’abord intitulée Mademoiselle Dafné, eau-forte dans la manière de Piranèse, a pour héroïne Dafné de Boisfleury, née Mélanie Tripier, qui défrayait la chronique mondaine de Paris.
« Or il advint qu’au milieu de son triomphe, à l’apogée de son succès, mademoiselle Dafné de Boisfleury disparut subitement. L’astre eut une éclipse et s’effaça du ciel de la galanterie. Qu’était-elle devenue ? des créanciers lassés d’attendre l’avaient-ils envoyée en villégiature à Clichy ? était-elle tombée amoureuse de quelque mineur séraphique exigeant d’elle un renoncement complet à Satan et à ses pompes ? un pacha civilisé, las de Géorgiennes, de Circassiennes et de négresses, lui avait-il proposé un engagement de cinq cent mille francs pour son sérail, avec clause de réclusion et de fidélité ? Personne n’en savait rien. »
Elle est tout simplement à Rome, dans la villa Pandolfi, où elle reçoit quelques hôtes dont le prince Lothario…
Et Gautier nous raconte la cruelle aventure des deux amants et nous fait visiter les sous-sols de la capitale italienne.
« Or il advint qu’au milieu de son triomphe, à l’apogée de son succès, mademoiselle Dafné de Boisfleury disparut subitement. L’astre eut une éclipse et s’effaça du ciel de la galanterie. Qu’était-elle devenue ? des créanciers lassés d’attendre l’avaient-ils envoyée en villégiature à Clichy ? était-elle tombée amoureuse de quelque mineur séraphique exigeant d’elle un renoncement complet à Satan et à ses pompes ? un pacha civilisé, las de Géorgiennes, de Circassiennes et de négresses, lui avait-il proposé un engagement de cinq cent mille francs pour son sérail, avec clause de réclusion et de fidélité ? Personne n’en savait rien. »
Elle est tout simplement à Rome, dans la villa Pandolfi, où elle reçoit quelques hôtes dont le prince Lothario…
Et Gautier nous raconte la cruelle aventure des deux amants et nous fait visiter les sous-sols de la capitale italienne.
GAUTIER, Théophile – Ménagerie Intime
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 2h | Genre : Nouvelles
Il n’y a aucune raison de douter de l’authenticité des comportements des animaux de sa Ménagerie intime, parfois surprenants, que nous décrit Théophile Gautier, de sa plume imagée et souvent amusée. Ceux et celles qui aiment les chats, les chiens, les chevaux (et même les rats ou les caméléons !) trouveront dans ces souvenirs des témoignages qui les raviront et des réflexions qui prouvent que Descartes s’est complètement fourvoyé avec sa thèse des animaux-machines.
Gautier va jusqu’à donner à sa petite chienne le sens de l’art :
« Quoique nous ayons vécu dans la plus profonde intimité avec les bêtes et que nous puissions citer cent traits ingénieux, rationnels, philosophiques, de chats, de chiens, d’oiseaux, nous devons avouer que le sens de l’art manque totalement aux animaux. Nous n’en avons jamais vu aucun s’apercevoir d’un tableau, et l’anecdote sur les oiseaux becquetant les raisins peints par Zeuxis nous paraissait controuvée. Ce qui distingue l’homme de la brute, c’est précisément le sens de l’art et de l’ornement. Aucun chien ne regarde une peinture et ne se met de boucles d’oreilles. Eh bien, Myrza, à la vue du portrait dressé contre le mur par Bonnegrâce, s’élança du tabouret sur lequel elle était roulée en boule, s’approcha de la toile et se mit à aboyer avec fureur, essayant de mordre cet inconnu qui s’était ainsi introduit dans la chambre. Sa surprise parut extrême. »
« Quoique nous ayons vécu dans la plus profonde intimité avec les bêtes et que nous puissions citer cent traits ingénieux, rationnels, philosophiques, de chats, de chiens, d’oiseaux, nous devons avouer que le sens de l’art manque totalement aux animaux. Nous n’en avons jamais vu aucun s’apercevoir d’un tableau, et l’anecdote sur les oiseaux becquetant les raisins peints par Zeuxis nous paraissait controuvée. Ce qui distingue l’homme de la brute, c’est précisément le sens de l’art et de l’ornement. Aucun chien ne regarde une peinture et ne se met de boucles d’oreilles. Eh bien, Myrza, à la vue du portrait dressé contre le mur par Bonnegrâce, s’élança du tabouret sur lequel elle était roulée en boule, s’approcha de la toile et se mit à aboyer avec fureur, essayant de mordre cet inconnu qui s’était ainsi introduit dans la chambre. Sa surprise parut extrême. »
« Si l’homme n’était pas odieusement féroce et brutal, comme il l’est trop souvent envers les bêtes, comme elles se rallieraient de bon cœur à lui ! Cet être qui pense, parle et fait des actions dont le sens leur échappe, occupe leur pensée obscure ; c’est pour elles un étonnement et un mystère. Souvent elles vous regardent avec des yeux pleins d’interrogations auxquelles on ne peut répondre, car on n’a pas encore trouvé la clef de leur langage… Moins stupides que nous, les bêtes parviennent à comprendre quelques mots de notre idiome, mais pas en assez grand nombre pour causer avec nous. Ces mots se rapportent d’ailleurs à ce que nous exigeons d’elles, et l’entretien serait court. Mais que les animaux se parlent, cela est indubitable. »
Illustration : Bookends, par Heather Moreton (licence Cc-By-2.0).
GAUTIER, Théophile – Sylvain – Feuillets De L’album D’un Jeune Rapin
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 37min | Genre : Nouvelles
Théophile Gautier s’amuse à imaginer ce qu’est devenu à son époque Sylvain depuis la disparition de la mythologie :
« Sylvain, que l’on croit mort depuis deux mille ans, existe, et nous l’avons retrouvé : il s’appelle Denecourt. Les hommes s’imaginent qu’il a été soldat de Napoléon, et ils ont pour eux les apparences ; mais, comme vous le savez, rien n’est plus trompeur que les apparences. Si vous interrogez les habitants de Fontainebleau, ils vous répondront que Denecourt est un bourgeois un peu singulier qui aime à se promener dans la forêt. »
Note de Wikipédia : « Claude François Denecourt, né en 1788 à Neurey-en-Vaux (Haute-Saône) et mort en 1875 à Fontainebleau, est un vétéran de l’armée napoléonienne qui consacra l’essentiel de sa vie à développer et faire connaître les richesses de la forêt de Fontainebleau. »
En ce temps-là Musset y retrouvait George Sand (voir Souvenir – Version 1, Version 2).
Note de Wikipédia : « Claude François Denecourt, né en 1788 à Neurey-en-Vaux (Haute-Saône) et mort en 1875 à Fontainebleau, est un vétéran de l’armée napoléonienne qui consacra l’essentiel de sa vie à développer et faire connaître les richesses de la forêt de Fontainebleau. »
En ce temps-là Musset y retrouvait George Sand (voir Souvenir – Version 1, Version 2).
Les Feuillets de l’album d’un jeune rapin sont la confession d’un peintre qui, après beaucoup d’échecs et de déceptions, finit, avec humour, par être assez content de sa situation :
« C’est moi qui colorie avec les teintes symboliques les nervures des chapelles qu’on a débarrassées de leur odieux badigeon ; nul travail ne saurait convenir davantage à ma manière simple, dénuée de chic et de ficelles ; les maîtres du Campo-Santo eux-mêmes n’auraient peut-être pas été assez primitifs pour une pareille besogne. »
« C’est moi qui colorie avec les teintes symboliques les nervures des chapelles qu’on a débarrassées de leur odieux badigeon ; nul travail ne saurait convenir davantage à ma manière simple, dénuée de chic et de ficelles ; les maîtres du Campo-Santo eux-mêmes n’auraient peut-être pas été assez primitifs pour une pareille besogne. »
GAUTIER, Théophile – Le Rat
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 33min | Genre : Société
La vie quotidienne des petits rats de l’Opéra du dix neuvième siècle nous apparaît comme un supplice, si l’on en croit Théophile Gautier.
« L’âge du rat varie de huit à quatorze ou quinze ans ; un rat de seize ans est un très-vieux rat, un rat huppé, un rat blanc ; c’est la plus haute vieillesse où il puisse arriver ; à cet âge, ses études sont à peu près terminées. [...] Quelle singulière destinée que celle de ces pauvres petites filles, frêles créatures offertes en sacrifice au Minotaure parisien, ce monstre bien autrement redoutable que le Minotaure antique, et qui dévore chaque année les vierges par centaines sans que jamais aucun Thésée vienne à leur secours ! [...] À l’âge où les roses de mai s’épanouissent tout naturellement sur les joues des enfants, la pauvre petite victime a déjà pâli sous le fard ; ses membres ont déjà été brisés par les tortures de la salle de danse ; les grâces naïves de la jeunesse sont remplacées chez elle par les grâces laborieuses de la chorégraphie. [...] La journée d’un cheval de fiacre ou d’un galérien est une partie de plaisir en comparaison de celle de la journée d’un rat. »
GAUTIER, Théophile – Le Berger
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 47min | Genre : Nouvelles
Le Berger raconte la transformation, grâce à la rencontre éphémère d’une femme qui l’impressionne, de Petit-Pierre jeune pâtre de 16 ans en peintre célèbre dont Théophile Gautier ne nous révèle pas le nom.
« L’esprit naïf et droit, enthousiaste et sensé à la fois de Petit-Pierre, que nous appellerons ainsi jusqu’à la fin de cette histoire pour ne pas divulguer un nom devenu célèbre, plaisait infiniment à madame d’Escars, qui n’avait pas reconnu dans le jeune artiste le petit pâtre qui lui avait servi de modèle. »
Un auditeur le reconnaîtrait-il ?
Il ne s’agit pas de Giotto dont la destinée fut assez semblable : « Un enfant merveilleusement doué était né à Vespignano, non loin de Florence. Il était capable de dessiner une brebis d’après nature. Un jour, le peintre Cimabue , en route pour Bologne, passa par ce hameau. Il vit l’enfant assis par terre en train de dessiner une brebis sur une ardoise. Il fut rempli d’admiration en voyant un enfant d’un âge aussi tendre dessiner aussi bien. Cimabue reconnut que l’habileté de cet enfant était un don naturel et il lui demanda son nom. « Je m’appelle Giotto, mon père se nomme Bondone, il habite dans la première maison. » Cimabue, homme de grand renom alla avec l’enfant voir le père de celui-ci, un homme très pauvre. Il lui demanda de lui confier l’enfant, ce que le père accepta. Cimabue emmena Giotto avec lui, c’est ainsi qu’il devint élève de Cimabue. »
Il ne s’agit pas de Giotto dont la destinée fut assez semblable : « Un enfant merveilleusement doué était né à Vespignano, non loin de Florence. Il était capable de dessiner une brebis d’après nature. Un jour, le peintre Cimabue , en route pour Bologne, passa par ce hameau. Il vit l’enfant assis par terre en train de dessiner une brebis sur une ardoise. Il fut rempli d’admiration en voyant un enfant d’un âge aussi tendre dessiner aussi bien. Cimabue reconnut que l’habileté de cet enfant était un don naturel et il lui demanda son nom. « Je m’appelle Giotto, mon père se nomme Bondone, il habite dans la première maison. » Cimabue, homme de grand renom alla avec l’enfant voir le père de celui-ci, un homme très pauvre. Il lui demanda de lui confier l’enfant, ce que le père accepta. Cimabue emmena Giotto avec lui, c’est ainsi qu’il devint élève de Cimabue. »
GAUTIER, Théophile – Le Parfait Gentleman
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 23min | Genre : Nouvelles
Le Parfait Gentleman est une nouvelle de Théophile Gautier, qui, à la manière des portraits de La Bruyère, trace la silhouette et les habitudes de vivre de l’homme de 1866.
« Voyons donc quel serait le parfait gentleman : il est bien entendu que ce mot, pris dans l’acception anglaise, n’exige aucun quartier de noblesse, tout en ne les excluant pas. On peut être gentleman quoique roturier, et n’être pas gentleman quoique gentilhomme.
Considération, fortune, places, hommages, amour, bon mariage, soyez tranquille, il aura tout, car la science de la vie est le bon sens élégant. »
Considération, fortune, places, hommages, amour, bon mariage, soyez tranquille, il aura tout, car la science de la vie est le bon sens élégant. »
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