FIELDING Henry – Livres Audio
FIELDING, Henry – Tom Jones (Deuxième Partie)
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 17h 46min | Genre : Romans
Une fois rendus à Londres, Jones et Sophie ne sont pas au bout de leurs peines. La route de Tom sera semée d’embûches et de tentations auxquelles il ne manquera pas de succomber. Il sera même accusé de meurtre et emprisonné. De son côté, Sophie devra résister aux fortes pressions, voire aux persécutions, de son père et de sa tante, qui s’obstinent à vouloir la marier à Blifil. Elle échappera de justesse à un viol, prémédité par un certain Lord Fellamar à l’instigation de Lady Bellaston. Plutôt que de résumer cette seconde moitié du roman, tâche impossible, je vous offre deux citations qui illustrent le contraste entre la liberté sexuelle dont jouit l’homme du XVIIIe siècle et la totale soumission attendue de la femme :
Soucieux de se débarrasser de Lady Bellaston, demi-mondaine dont il est devenu le « gigolo » – le mot ne sera inventé que deux siècles plus tard -, Jones fait part de son dilemme à son ami Nightingale : « Non, mon ami, je lui ai des obligations, et de très grandes [...] C’est à elle seule que je dois de n’avoir pas manqué jusqu’ici d’un morceau de pain. Comment puis-je décemment abandonner une telle femme ? » Pour sa part, Allworthy proclame ainsi la plus haute qualité de Sophie : « En général, elle montrait la plus haute déférence pour le jugement des hommes, qualité absolument essentielle à une femme qui veut rendre son mari heureux. »
Soucieux de se débarrasser de Lady Bellaston, demi-mondaine dont il est devenu le « gigolo » – le mot ne sera inventé que deux siècles plus tard -, Jones fait part de son dilemme à son ami Nightingale : « Non, mon ami, je lui ai des obligations, et de très grandes [...] C’est à elle seule que je dois de n’avoir pas manqué jusqu’ici d’un morceau de pain. Comment puis-je décemment abandonner une telle femme ? » Pour sa part, Allworthy proclame ainsi la plus haute qualité de Sophie : « En général, elle montrait la plus haute déférence pour le jugement des hommes, qualité absolument essentielle à une femme qui veut rendre son mari heureux. »
La satire féroce des mœurs du XVIIIe siècle dans Tom Jones n’est cependant pas dénuée de tout optimisme. En dressant Tom contre Blifil, Fielding déclare en substance que la nature humaine est certes insouciante, imprudente, pécheresse et amoureuse du plaisir, mais néanmoins foncièrement bonne.
Traduction : Louis-Claude Chéron de La Bruyère (1758-1807).
Illustration : George Cruikshank, Tom Jones, Volume 5 (1871).
FIELDING, Henry – Tom Jones, Ou Histoire D’un Enfant Trouvé (Première Partie)
Donneur de voix : André Rannou | Durée : 18h 8min | Genre : Romans
Tom Jones, ou Histoire d’un enfant trouvé, publié en 1749, est une des œuvres majeures de la littérature anglaise, qui nous offre une vue panoramique de l’Angleterre du XVIIIe siècle, avec des personnages appartenant à toutes les classes sociales, y compris les plus défavorisées. L’action se déroule en 1745 et est contemporaine de la rébellion jacobite menée par le célèbre « Bonnie Prince Charlie », qui faillit remettre sur le trône les Stuarts chassés par la « glorieuse révolution » de 1688.
Le roman, une épopée comique en prose, se compose de 18 Livres, divisés en trois groupes de 6, et l’action se déroule successivement à la campagne, dans le Somerset, comté du sud-ouest, sur la route qui mène du Somerset à Londres, et à Londres même.
Le roman, une épopée comique en prose, se compose de 18 Livres, divisés en trois groupes de 6, et l’action se déroule successivement à la campagne, dans le Somerset, comté du sud-ouest, sur la route qui mène du Somerset à Londres, et à Londres même.
Rentrant d’un séjour dans la capitale, Squire Allworthy, homme riche et connu pour sa bonté, trouve dans son lit un nouveau-né. Il le prénomme Tom, Jones étant le nom de sa mère présumée. Se prenant d’affection pour le petit « bâtard », il décide de l’élever comme son fils et de lui faire donner la même éducation qu’au jeune Blifil, fils de sa soeur Bridget. Les deux garçons ont à peu près le même âge et ont pour précepteurs Square, un philosophe, et Thwackum, un clergyman. Très tôt, Tom se lie d’amitié avec Sophie, la fille d’un voisin d’Allworthy, Squire Western. Ce veuf bourru est connu pour son amour de la chasse, qu’il partage bientôt avec Tom, adolescent dont la spontanéité et le tempérament fougueux lui valent beaucoup de sympathies mais aussi bien des mécomptes. Blifil, quant à lui, sous une apparence de docilité et de bonnes manières, est un hypocrite fieffé, sournois et mesquin, et une grande partie du roman repose sur le contraste et la rivalité entre les deux garçons. Tom et Sophie tombent éperdument amoureux l’un de l’autre, mais Western n’est pas prêt à accepter pour gendre un bâtard, aussi si sympathique soit-il.
Injustement accusé par Blifil de graves méfaits, Tom est banni par Allworthy, et commence alors pour lui une série d’aventures qui auront pour théâtres la route de Londres et diverses auberges. Sommée par son père et sa tante d épouser Blifil, qu’elle déteste, Sophie décide de s’enfuir en pleine nuit avec sa servante Honora (« Honour » en anglais) pour tenter de se rendre à Londres et de s’y mettre sous la protection d’une dame de la haute société. Bien que toujours très amoureux de Sophie, Tom ne lui est pas d’une fidélité exemplaire et se laisse facilement séduire par d’autres femmes. Sa promiscuité vaudra d’ailleurs au roman d’être souvent dénoncé pour son immoralité. En quittant le Livre IX, nous ne sommes qu’au milieu de l’action et le lecteur devine que Tom et Sophie séjournent à leur insu dans la même auberge, où Tom vient de succomber aux charmes d’une certaine Mrs Waters. De nombreuses péripéties attendent encore Tom et Sophie avant qu’ils ne puissent être définitivement réunis.
Ce roman, certes passionnant, comporte néanmoins des longueurs. Chacun des 18 Livres commence par un essai qui n’a quasiment aucun rapport avec l’action principale et qui, selon l’écrivain Somerset Maugham, peut être sauté sans dommage ! Pour abréger un peu une lecture qui menaçait de durer 36 heures, j’ai décidé de ne pas enregistrer la totalité de ces premiers chapitres, et c’est pourquoi les livres IX et suivants commenceront par le chapitre 2. Si vous souhaitez lire le texte en l’écoutant, vous constaterez que plusieurs pages ont été « oubliées » dans la version numérique, et j’ai dû les traduire moi-même.
Injustement accusé par Blifil de graves méfaits, Tom est banni par Allworthy, et commence alors pour lui une série d’aventures qui auront pour théâtres la route de Londres et diverses auberges. Sommée par son père et sa tante d épouser Blifil, qu’elle déteste, Sophie décide de s’enfuir en pleine nuit avec sa servante Honora (« Honour » en anglais) pour tenter de se rendre à Londres et de s’y mettre sous la protection d’une dame de la haute société. Bien que toujours très amoureux de Sophie, Tom ne lui est pas d’une fidélité exemplaire et se laisse facilement séduire par d’autres femmes. Sa promiscuité vaudra d’ailleurs au roman d’être souvent dénoncé pour son immoralité. En quittant le Livre IX, nous ne sommes qu’au milieu de l’action et le lecteur devine que Tom et Sophie séjournent à leur insu dans la même auberge, où Tom vient de succomber aux charmes d’une certaine Mrs Waters. De nombreuses péripéties attendent encore Tom et Sophie avant qu’ils ne puissent être définitivement réunis.
Ce roman, certes passionnant, comporte néanmoins des longueurs. Chacun des 18 Livres commence par un essai qui n’a quasiment aucun rapport avec l’action principale et qui, selon l’écrivain Somerset Maugham, peut être sauté sans dommage ! Pour abréger un peu une lecture qui menaçait de durer 36 heures, j’ai décidé de ne pas enregistrer la totalité de ces premiers chapitres, et c’est pourquoi les livres IX et suivants commenceront par le chapitre 2. Si vous souhaitez lire le texte en l’écoutant, vous constaterez que plusieurs pages ont été « oubliées » dans la version numérique, et j’ai dû les traduire moi-même.
Traduction : Louis-Claude Chéron de La Bruyère (1758-1807).
Illustration : George Cruikshank, Tom Jones, Volume 2 (1871).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire