ADAM, Paul – Livres Audio
ADAM, Paul – Les Lévriers
Donneuse de voix : Christine Sétrin | Durée : 14min | Genre : Essais
Compagnon favori des rois, modèle de prédilection des artistes, le lévrier est, encore aujourd’hui, victime de cruels traitements dans de nombreux pays. Les courses de greyhounds constituent une industrie puissante dans le monde anglo-saxon (Royaume Uni, États-Unis, Australie…), de même que la chasse au lièvre avec les galgos en Espagne. À la fin de la course, lorsque les performances ne sont plus au rendez-vous, lorsque l’animal est blessé ou trop vieux, c’est l’abandon, pour ne pas dire la mise au rebut, sans pitié.
En hommage à ces innocentes victimes de la cupidité des hommes, et aux associations qui luttent, aux quatre coins du monde, pour erradiquer ces « traditions » et pour offrir une nouvelle chance aux rescapés, écoutons cette déclaration d’amour de Paul Adam, publiée en 1907 dans le recueil La Morale des sports.
Illustration : Galgo espagnol dans les champs de Castille, photo de Omar Curros Simón (licence Cc-By-Sa-3.0).
ADAM, Paul – La Mésaventure
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 36min | Genre : Poésie
Paul Adam (1862-1920), écrivain et critique d’art publia en Belgique son premier roman, Chair molle(1885), qui est accusé d’immoralité, provoque le scandale et vaut au jeune auteur une condamnation à quinze jours de prison avec sursis et une lourde amende. De naturaliste, il devint symboliste (cf. le billet de Le Conte futur) comme le début poétique de La Mésaventure (1888) le montre :
« Dépouillée soudain des nues orageuses, la lune, de sa pure clarté, glace les dunes, les conques des vagues annonciatrices, les terrasses musicales du Casino, enfin se mire au lisse visage de la vierge qui, seule sur le plus haut belvédère, dresse son indécis corsage de pourpre et d’or vert dans la sérénité nocturne. »
Des traces d’homosexualité de l’auteur de Chair molle apparaissent dans le héros qui font le calvaire de la malheureuse Eva :
« L’idée que cet homme l’avait eue dans ses mains, dans sa couche, palpitante et vierge, faisait jaillir de ses yeux des gerbes de larmes. Elle courait à la chambre nuptiale ; et au Christ du chevet, sans fin, elle contait l’histoire. »
« L’idée que cet homme l’avait eue dans ses mains, dans sa couche, palpitante et vierge, faisait jaillir de ses yeux des gerbes de larmes. Elle courait à la chambre nuptiale ; et au Christ du chevet, sans fin, elle contait l’histoire. »
ADAM, Paul – Chair Molle
Dans sa préface, Paul Alexis présente ainsi la protagoniste :
« [...] je ne saurais trop féliciter M. Paul Adam pour cette création de « Lucie Thirache, » bien à lui, car il l’a tirée de son observation directe, de son expérience précoce, de sa jeunesse passée dans le nord de la France, à Douai, Arras et Lille. Certes, par quelques traits généraux communs, Lucie Thirache a sans doute un air de famille avec ses aînées, les autres « filles » de la littérature. Mais elle est tout de même venue au monde avec sa physionomie propre, tellement que si elle était là, en chair et en os, dans un endroit où se trouveraient réunies Manon Lescaut, Esther, Rosanette, la fille Élisa, Nana, Boule-de-Suif, Marthe, Annyl, Lucie Pellegrin, il serait aisé de la reconnaître entre toutes à coup sûr. »
« [...] je ne saurais trop féliciter M. Paul Adam pour cette création de « Lucie Thirache, » bien à lui, car il l’a tirée de son observation directe, de son expérience précoce, de sa jeunesse passée dans le nord de la France, à Douai, Arras et Lille. Certes, par quelques traits généraux communs, Lucie Thirache a sans doute un air de famille avec ses aînées, les autres « filles » de la littérature. Mais elle est tout de même venue au monde avec sa physionomie propre, tellement que si elle était là, en chair et en os, dans un endroit où se trouveraient réunies Manon Lescaut, Esther, Rosanette, la fille Élisa, Nana, Boule-de-Suif, Marthe, Annyl, Lucie Pellegrin, il serait aisé de la reconnaître entre toutes à coup sûr. »
ADAM, Paul – La Glèbe
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 15min | Genre : Contes
Quelques renseignements sur Paul Adam (1862-1920) se trouvent dans le billet consacré à Le Conte futur.
La Glèbe conte la déchéance d’un jeune intellectuel souffrant de vivre au milieu de paysans incultes et sombrant dans l’alcoolisme par désœuvrement. Se greffe là-dessus une expérience amoureuse mal vécue qui empoisonne sa vie.
Un récit en onze chapitres très courts. Un style très particulier ; des phrases souvent très concises :
« La Terre ne vaut plus. Sans doute, elle se relèvera : la Terre ne peut faillir. Mais quand ? Donc pas d’argent. Des terres et des terres, son patrimoine inaliénable, par religion. Il les connaît : rases et plates étendues depuis Becquerelles jusque Ferbon, englobant les clochers et les moulins, enjambant les grandes routes. Sans un arbre. Il y chasse durant toutes les vacances depuis l’année où il remporta neuf prix. »
et des envolées poétiques :
« La porte se referme. Il met les barres. Il ne voit plus qu’elle. Elle ondoie, la main à ses cheveux teints, le rire à ses dents mouillées. Ses bas rouges frétillent, ses gants noirs se déchiquettent. Elle grandit comme si elle accourait vers son front, son front d’amant qui brûle et où les veines battent. Elle se rapetisse facétieuse et fuyante, grosse maintenant comme une mouche… une mouche qui bourdonne. »
« La porte se referme. Il met les barres. Il ne voit plus qu’elle. Elle ondoie, la main à ses cheveux teints, le rire à ses dents mouillées. Ses bas rouges frétillent, ses gants noirs se déchiquettent. Elle grandit comme si elle accourait vers son front, son front d’amant qui brûle et où les veines battent. Elle se rapetisse facétieuse et fuyante, grosse maintenant comme une mouche… une mouche qui bourdonne. »
Un auteur à redécouvrir…
ADAM, Paul – Le Conte Futur
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 45min | Genre : Contes
Paul Adam (1862-1920) a publié de très nombreux ouvrages : essais, romans, nouvelles, récits de voyage. Cet écrivain libertaire et anarchiste exprime dans ce conte son antimilitarisme. Rémy de Gourmont dira de lui : « Il y a quelque chose de balzacien dans la fécondité de ce jeune romancier qui, en dix-sept ans de travail, nous aura donné trente-cinq volumes, et souvent des volumes énormes, qui en valent deux ou trois par la compacité… Sa méthode de travail est plus raisonnable que celle de Balzac et, par conséquent, elle durera sans doute plus longtemps. » La postérité ne lui a pas donné raison…
« Et les savants disent que les générations se succèdent dans une voie de progrès, et que l’homme marche à la conquête de Dieu… Les pouvons-nous croire, puisque nous apprenons seulement l’art de nous égorger, alors que toutes nos forces employées à la seule fin d’améliorer notre sort, ne réussiraient que bien petitement. [...] »
« Et les savants disent que les générations se succèdent dans une voie de progrès, et que l’homme marche à la conquête de Dieu… Les pouvons-nous croire, puisque nous apprenons seulement l’art de nous égorger, alors que toutes nos forces employées à la seule fin d’améliorer notre sort, ne réussiraient que bien petitement. [...] »
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