SAUGE
Salvia officinalis (Labiées)
NOMS COMMUNS :
Grande Sauge, herbe sacrée, salel, Sauge franche, thé sacré, thé de la Grèce, thé de France, thé de Provence.
CONSTITUANTS CHIMIQUES PRINCIPAUX :
diterpènes et triterpènes, flavonoïdes, huile essentielle à thuyone, tanin
PARTIES UTILISEES :
La feuille.
UN PEU D'HISTOIRE :
Salvia vient de salvare, «guérir», la plante est une panacée.
Son nom est déjà une sorte de diplôme d'efficacité puisque salvia vient du latin salvare qui signifie «sauver», «guérir»; mais elle a aussi à son actif le plus beau palmarès de citations à l'ordre de la santé qu'on puisse imaginer. Pour les Romains, elle est l' «herbe sacrée» qui se récolte avec un cérémonial spécial, sans l'intervention d'outils de fer (or, on sait maintenant que les sels de fer sont une substance incompatible avec la Sauge!), «en tunique blanche, les pieds nus et bien lavés», après avoir sacrifié au préalable avec du pain et du vin. Ils sont persuadés que non seulement elle pro-tège la vie mais qu'elle aide à la donner; «elle retient ce qui est conçu et le vivifie», disent-ils, en foi de quoi ils la conseillent aux femmes enceintes et à celles qui souhaitent le devenir : elles doivent demeurer quatre jours sans partager la couche conjugale, boire une bonne ration de jus de Sauge, puis «habiter charnellement avec l'homme» et, infailliblement, elles concevront (à l'appui de cette recette est cité le cas d'une ville d’Egypte où les femmes furent contraintes «par ceux qui restèrent d'une grande peste qui y advint» d'ingurgiter la même potion et «par ce moyen ladite ville fut incontinent repeuplée d'enfants»).
Pendant tout le Moyen Age, elle entre obligatoirement dans la composition des préparations aux noms évocateurs qui tiennent la vedette en pharmacopée : Eau d’arquebuse, Eau céleste; Eau impériale, etc. et un axiome proclame : «Pourquoi mourrait-on lorsqu'on cultive la Sauge, si ce n'est qu'aucune plante des jardins n'est assez forte contre la mort?»
Plus tard encore, les traités médicaux lui accordent une place considérable. On y lit des phrases comme celles-ci : «Le désir de la Sauge est de rendre l'homme immortel», «Elle a tant de vertus qu'elle passe dans l'esprit de plusieurs pour une plante universelle et propre à tous maux»; et certains d'entre eux publient cette recette de la dernière chance : «Lorsqu'un bébé, abandonné du médecin, est perdu et que personne ne comprend la maladie qui va l'emporter, préparer une décoction de Sauge et la lui faire prendre par petites cuillerées toutes les 5 minutes ; on assistera à la résurrection de l’enfant.». Enfin, plus près de nous, l’abbé Kneipp fait cette recommandation : «Aucun propriétaire de jardins n’oubliera, en le cultivant, d’y planter un pied de Sauge...»
DESCRIPTION :
La Sauge est un sous-arbrisseau à racine ligneuse, brunâtre, fibreuse. La tige, de 20 à 30 centimètres, est très rameuse. Les feuilles, opposées, pétiolées, ovales, rugueuses, blanchâtres, persistent l'hiver grâce au revêtement de poils laineux qui les protège. Les fleurs, bleu-rose lilas, visibles de mai à août, sont grandes, groupées à la base des feuilles supérieures l'ensemble forme de grands épis.
CULTURE ET RÉCOLTE :
Commune en Europe, plus spécialement dans les régions méridionales, la Sauge aime les terres chaudes, légères, rocailleuses. Malgré ses poils laineux, elle craint les gelées. Sa multiplication s'effectue par semis au début du printemps et repiquage deux mois plus tard, puis replantation définitive à l'automne. On peut également en faire des boutures ou diviser les touffes. La récolte des feuilles se fait au printemps et à l'automne, plusieurs coupes peuvent être réalisées.
USAGES :
La feuille de Sauge est riche en flavonoïdes et en huile essentielle qui lui donne son goût épicé et son odeur aromatique. C'est un cholérétique c’est-à-dire qu'elle augmente la sécrétion de bile. Elle a également une action relaxante et antispasmodique sur les muscles de l'estomac et des intestins. L’huile essentielle est aussi antiseptique Ces propriétés lui permettent d'être particulièrement utile pour soigner les troubles digestifs : digestion lente et difficile, ballonnements, fermentations intestinales, renvois d’air. La présence d’œstrogènes 'végétaux' permet de conseiller la chez les femmes présentant des règles irrégulières et douloureuses et au moment de la ménopause pour diminuer les bouffées de chaleur. D'autant que l'huile essentielle agit sur les glandes sudoripares et diminue la formation de sueur souvent excessive en période de ménopause.
INDICATIONS :
- DIGESTION DIFFICILE,
- BOUFFÉES DE CHALEUR DE LA MÉNOPAUSE,
- TROUBLES DES REGLES CHEZ LA FEMME,
- TRANSPIRATION EXCESSIVE.
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