« « L’homme sans vertu est un homme mort : fût-il roi, sa robe royale n’est qu’un drap mortuaire sous lequel il est enseveli. »
Mais de l’homme sans vertu à l’homme qui considère l’édifice sacré de la moralité publique comme un monument puéril érigé seulement par les esprits faibles, la distance est encore immense, et c’est de cette espèce de scélérats dont nous allons nous entretenir dans la personne de Van Desuyten, fameux banquier de Rotterdam. »
Ainsi commence Le Faux Capucin, ou La Tête sanglante et mobile qu’on aimerait croire une fiction, mais qui est une Histoire véritable.
« L’histoire ne nous fournit que trop de ces exemples monstrueux, de ces inventions homicides où le plaisir des sens n’arrive à son périgée que par le spectacle de la douleur. Néron, l’affreux Néron, Tibère, Caligula, Caligula surtout, qui savourait la pensée atroce de faire rouler sur le parquet la belle tête de sa maîtresse ; Denis l’ancien, tyran de Syracuse, qui n’avait jamais connu la volupté que dans le meurtre… Plus, cette célèbre princesse de Sardis qui jouait aux dés la vie d’un de ses esclaves, comme on parie mille guinées à Londres dans une course de chevaux… Tous ces exemples fameux dont la Grèce et l’Asie abondent, ne prouvent que trop que l’homme épuisé dans ses moyens naturels, croit y suppléer par les violentes vibrations du forfait, tandis qu’au fond il ne fait qu’étreindre l’ombre sanglante des remords, au lieu de la déesse enchanteresse qu’on adore à Gnide »