MENDÈS Catulle – Livres Audio
MENDÈS, Catulle – La Nouvelle Mariée
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 14min | Genre : Nouvelles
Les paroles ci-dessous de La Nouvelle Mariée (1883), le soir de ses noces, donnent un aperçu du ton de ce conte :
« Je viens au fait. Je vous ai épousé, parce que vous êtes riche, mais je voudrais ne pas être votre femme, parce que vous êtes hideux, physiquement et moralement. Au contraire, un désir éperdu m’attire vers le jeune homme qui marche sous nos fenêtres. Situation nette : vous, haï ; lui, adoré. Oh ! je sais bien que vous êtes mon maître, car vous m’avez acquise ! vous pouvez, – tout de suite, – entrer dans ce lit où l’on m’a couchée, et d’où je vous dédaigne. Je ne me défendrai pas ! je me soumets. Après le marché fait, libre à vous de prendre possession… »
MENDÈS, Catulle – La Petite Servante
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 18min | Genre : Nouvelles
Le destin cruel, en 1876, de Germaine, La Petite Servante qui semble moins souffrir de sa triste condition que nous qui la voyons vivre aussi soumise…
« On lui avait appris à coudre, mais on ne lui avait pas appris à lire. Lire, pour les personnes de la condition de Germaine, ce n’est pas salutaire. Lire porte à penser, et, une fois que l’on pense, on ne raccommode pas si bien les chemises. Les domestiques l’estimaient peu, parce qu’elle était silencieuse, obéissante et dévouée à sa maîtresse. Elle ne sortait jamais, si ce n’était le dimanche, pour aller à l’église. »
« Elle cousait. Elle avait toujours ses grands yeux bêtes et doux. Jamais âme n’avait été aussi seule que la sienne. Elle n’était pas triste pourtant. »
Un beau récit émouvant de Catulle Mendès, même si le parfum en est un peu décadent.
« On lui avait appris à coudre, mais on ne lui avait pas appris à lire. Lire, pour les personnes de la condition de Germaine, ce n’est pas salutaire. Lire porte à penser, et, une fois que l’on pense, on ne raccommode pas si bien les chemises. Les domestiques l’estimaient peu, parce qu’elle était silencieuse, obéissante et dévouée à sa maîtresse. Elle ne sortait jamais, si ce n’était le dimanche, pour aller à l’église. »
« Elle cousait. Elle avait toujours ses grands yeux bêtes et doux. Jamais âme n’avait été aussi seule que la sienne. Elle n’était pas triste pourtant. »
Un beau récit émouvant de Catulle Mendès, même si le parfum en est un peu décadent.
MENDÈS, Catulle – Monstres Parisiens (Deuxième Sélection)
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 50min | Genre : Nouvelles
Blanche de Caldelis et La Dame seule nous présentent des héroïnes apparemment vertueuses mais nous retrouvons dans Madame de Fleurence et dans Les Faux Amants les « monstres » familiers à Mendès (cf. la première sélection de Monstres parisiens).
Comparez en effet la dame seule : « Grande, pâle, maigre, toujours plus amaigrie, et si belle avec vos profonds yeux d’or brun, cerclés d’un sombre azur, fixes, presque effrayants, pareils à des yeux de ressuscitée, vous avez traversé, seule, les luxes et les joies de la vie parisienne ; la longueur glaciale de votre robe noire était une traînée de deuil dans les fêtes. Point de mari, aucun amant, pas même une câline amie dont la tendresse charme le cœur sans l’apaiser, comme un fruit trompe la soif. Cependant une vie intense incessamment vous dévorait, visible dans vos yeux caves, où deux braises fauves ne cessaient pas de luire, se ravivant à se consumer. »
et Madame de Roseboise : « Mais rien ne nous empêche de penser que Mine de Roseboise a quelque part dans Paris, par delà des ponts, un jeune ami, bien discret, obscur, inconnu, à qui elle ne craint pas d’avouer les imperfections encore exquises de sa beauté savante. » (Les Faux Amants)
Comparez en effet la dame seule : « Grande, pâle, maigre, toujours plus amaigrie, et si belle avec vos profonds yeux d’or brun, cerclés d’un sombre azur, fixes, presque effrayants, pareils à des yeux de ressuscitée, vous avez traversé, seule, les luxes et les joies de la vie parisienne ; la longueur glaciale de votre robe noire était une traînée de deuil dans les fêtes. Point de mari, aucun amant, pas même une câline amie dont la tendresse charme le cœur sans l’apaiser, comme un fruit trompe la soif. Cependant une vie intense incessamment vous dévorait, visible dans vos yeux caves, où deux braises fauves ne cessaient pas de luire, se ravivant à se consumer. »
et Madame de Roseboise : « Mais rien ne nous empêche de penser que Mine de Roseboise a quelque part dans Paris, par delà des ponts, un jeune ami, bien discret, obscur, inconnu, à qui elle ne craint pas d’avouer les imperfections encore exquises de sa beauté savante. » (Les Faux Amants)
MENDÈS, Catulle – La Vie Et La Mort D’une Danseuse
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 26min | Genre : Nouvelles
Naples, Catane, Modène, Florence, Milan, Londres, Vienne, Paris, Saint-Pétersbourg, puis… La Porte Saint-Martin, un bal de barrière. Telle fut la carrière de Marietta de douze ans à la soixantaine… Cette histoire de la grandeur et de la décadence d’une étoile italienne est racontée, avec un grand accent de vérité, dans La Vie et la mort d’une danseuse (1886).
« À Paris, les poètes se souviennent encore de Marietta Dall’Oro, la belle mime aux lèvres de grenade, qui leur jetait des poignées de soleil au visage et faisait tournoyer dans la valse de Giselle la furia des tarentelles napolitaines. En huit jours, la signorina fut célèbre et se révéla Parisienne ; elle eut tout ce qu’il convenait d’avoir : des équipages de luxe, un domestique nègre, et le baron de Chalmy, qu’elle ruina comme un ange, et une loge aux Bouffes pour les soirs où elle ne dansait pas. »
MENDÈS, Catulle – Monstres Parisiens (Première Sélection)
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h 5min | Genre : Nouvelles
Ces cinq nouvelles choisies de Monstres parisiens ont chacune pour héroïne une jeune femme… non irréprochable. Légèreté du ton, légèreté des parisiennes évoluant dans un milieu mondain que semble bien connaître Catulle Mendès.
Écoutez les aventures de la petite baronne libertine de La Pénitente, de Colette « une vraie toquée toute charmante » (La Sœur aînée), de la fausse espionne autrichienne (Les Étrangères), de Madame de Rosavène éprise d’une vie « excessive » et de la malheureuse joueuse La Baronne de Trèfle.
Écoutez les aventures de la petite baronne libertine de La Pénitente, de Colette « une vraie toquée toute charmante » (La Sœur aînée), de la fausse espionne autrichienne (Les Étrangères), de Madame de Rosavène éprise d’une vie « excessive » et de la malheureuse joueuse La Baronne de Trèfle.
MENDÈS, Catulle – Le Cadeau De La Petite Noël
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 16min | Genre : Contes
Dans Le Cadeau de la petite Noël notez bien ce passage : « Mais ce qui charma le plus Rose Noël, ce fut une babouche persane, brodée de petites perles, qu’elle aperçut dans un vieux plat de cuivre repoussé. « Ah ! la jolie pantoufle ! vous ne savez pas ce que vous devriez faire ? Puisque c’est Noël, mettez-la dans votre cheminée, ce soir. » Et ce qu’elle conseillait, elle le fit ; elle plaça la babouche derrière les lourds rideaux. « Le petit Noël doit être mon parent, puisque je m’appelle comme lui. Je lui dirai de vous apporter un joli cadeau. »»
et laissez vous entraîner par l’imagination de Catulle Mendès…
et laissez vous entraîner par l’imagination de Catulle Mendès…
MENDÈS, Catulle – La Fille Garçon – La Tueuse D’écho – Le Mangeur De Rêve
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
Trois nouvelles publiées en 1883 plutôt sombres de couleur…
Dans La Fille garçon, le poète-romancier évoque le souvenir de sa camarade Antoinette à 16 ans « Elle était extraordinaire. Ce qu’on ignore, elle le savait ; ce qu’on chuchote, elle le criait. Tous les cynismes de parole : un matin elle m’appela du haut de l’escalier : « Conçois-tu cela ? ma mère vient de renvoyer cette pauvre Mariette, parce que le cocher lui a fait un enfant ! » (ce passage est cité parce qu’il a son importance dans la conclusion de la nouvelle)
Dans La Fille garçon, le poète-romancier évoque le souvenir de sa camarade Antoinette à 16 ans « Elle était extraordinaire. Ce qu’on ignore, elle le savait ; ce qu’on chuchote, elle le criait. Tous les cynismes de parole : un matin elle m’appela du haut de l’escalier : « Conçois-tu cela ? ma mère vient de renvoyer cette pauvre Mariette, parce que le cocher lui a fait un enfant ! » (ce passage est cité parce qu’il a son importance dans la conclusion de la nouvelle)
La Tueuse d’écho est la confession d’une prostituée cherchant l’oubli dans l’absinthe. Le titre se justifie ainsi : « Voilà pourquoi je bois autant que je puis. L’absinthe enroue, le genièvre aussi. Après avoir bu, je n’ai plus le son de parole que j’avais dans le temps. Et, à force d’avaler tout ce qui sèche et brûle la gorge, j’espère bien arriver à ne jamais plus entendre, quand je tire le bras aux hommes de la rue, la voix douce dont j’appelais maman et dont je disais que je l’aimais à mon premier amoureux. »
L’enchaînement est facile avec Le Mangeur de rêve, condamnation de la drogue et de ses ravages :
« O délicieuse et sinistre drogue ! que tu sois la pâte épaisse, pesante, qui s’agglutine, ou que tu te dérobe, quintessenciée, sous l’argent des pilules, – dawamesk ou haschichine, – tu es terrible, Haschich !
Oui, tu es adorable ; oui, tu donnes la langueur exquise ou la joie effrénée, la paix, comme Dieu, l’orgueil, comme Satan ; oui, par toi, l’on oublie ! Hors des médiocrités de la vie réelle, loin de la sottise rampante et des devoirs étroits, l’homme par toi s’élève, avec les ailes de la délivrance, dans les chimères et dans les victoires. Tu es la fausse clé du paradis ! [...] Hélas ! tu es un bourreau subtil. À force d’exaspérer les forces vives des cœurs et des esprits, tu les brises, ces cœurs, tu les tues, ces esprits. Rien de ce qui doit être aimé ne semble plus digne de l’être, rien de ce qui peut être rêvé ne paraît plus digne d’une pensée. »
« O délicieuse et sinistre drogue ! que tu sois la pâte épaisse, pesante, qui s’agglutine, ou que tu te dérobe, quintessenciée, sous l’argent des pilules, – dawamesk ou haschichine, – tu es terrible, Haschich !
Oui, tu es adorable ; oui, tu donnes la langueur exquise ou la joie effrénée, la paix, comme Dieu, l’orgueil, comme Satan ; oui, par toi, l’on oublie ! Hors des médiocrités de la vie réelle, loin de la sottise rampante et des devoirs étroits, l’homme par toi s’élève, avec les ailes de la délivrance, dans les chimères et dans les victoires. Tu es la fausse clé du paradis ! [...] Hélas ! tu es un bourreau subtil. À force d’exaspérer les forces vives des cœurs et des esprits, tu les brises, ces cœurs, tu les tues, ces esprits. Rien de ce qui doit être aimé ne semble plus digne de l’être, rien de ce qui peut être rêvé ne paraît plus digne d’une pensée. »
MENDÈS, Catulle – Don Juan Au Paradis
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 14min | Genre : Nouvelles
Avant d’écouter cette nouvelle de Catulle Mendès célébrant la memoire de Don Juan, il est suggéré par l’auteur de se rappeler les vers de Don Juan aux enfers de Baudelaire.
« Quand il comparut, – après les formalités, très simplifiées pour lui, de l’agonie et de la mort, – devant le Juge qui, choisissant le bon grain de l’ivraie, ouvre aux élus les portes paradisiaques et précipite les damnés à l’éternelle géhenne, Don Juan, selon qu’il est écrit dans le livre de Charles Baudelaire, ne daigna point se montrer ému. [...]
A l’aspect de cet adolescent qui avait eu, dès la terre, l’immortalité de la grâce, les vierges du ciel révèrent d’un ciel qu’elles ne connaissaient pas, et soupirèrent, charmées ; elles faisaient des vœux, se parlant bas entre elles, pour qu’aucune charge grave ne s’élevât contre l’accusé, pour qu’il fût admis dans l’impérissable joie, salaire des innocences ou des repentirs ; elles auraient plaisir à se promener en sa compagnie… »