HUYSMANS Joris-Karl – Livres Audio
HUYSMANS, Joris-Karl – Lâcheté
Joris-Karl Huysmans est un écrivain et critique d’art français (1848-1907).
« La neige tombe à gros flocons, le vent souffle, le froid sévit. Je rentre chez moi en toute hâte, je prépare mon feu, ma lampe. J’attends ma maîtresse. Nous dînerons ensemble chez moi ; j’ai commandé le dîner, acheté une bouteille de vieux pomard, une belle tarte aux confitures (elle est si gourmande !). Il est six heures, j’attends… »
HUYSMANS, Joris-Karl – En Route
Donneur de voix : Christian Attard | Durée : 12h 20min | Genre : Romans
L’homme de lettres Durtal, profondément choqué par son expérience du satanisme, évoquée dans Là-bas, tente de se rapprocher sensiblement du catholicisme de son enfance. Subtilement guidé par l’abbé Gévresin, attiré par la beauté du vrai plain-chant et la pureté de la vie monastique, il va se laisser convaincre d’accomplir un court séjour dans une trappe.
Écartelé par ses pulsions, tracassé par son estomac, résistera-t-il à cette vie ascétique ?
Le double littéraire de Joris-Karl Huysmans, drôle ou pathétique, tendre ou cruel, fit découvrir à ses lecteurs fascinés le monde secret du monastère et suscita de multiples vocations d’oblats.
Illustration : Joris-Karl Huysmans, photographié par Dornac.
HUYSMANS, Joris-Karl – Là-Bas
Donneur de voix : Christian Attard | Durée : 12h 20min | Genre : Romans
L’écrivain parisien Durtal prépare son dernier ouvrage sur Gilles de Rais qui, au XVe siècle sous prétexte de recherches alchimiques, viola et tortura des dizaines d’enfants. Dans le même temps, il prend pour maîtresse l’énigmatique madame Chantelouve. Disciple du sulfureux chanoine Docre, elle va le conduire à constater que le satanisme sévit toujours.
HUYSMANS, Joris-Karl – Sainte-Débarras – Les Gobelins
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 31min | Genre : Histoire
Après Les Habitués de café et Le Quartier Notre-Dame voici deux nouveaux récits historiques de De tout (1902).
Sainte-Débarras est révérée dans plusieurs endroits et non pas dans Beauvais seule comme Huysmans le croyait au départ. (cf. Wikipédia : Wilgeforte, ou Livrade, est une sainte légendaire de la tradition catholique, également invoquée sous le nom de sainte Débarras. Récits et représentations la dépeignent sous les traits d’une vierge miraculeusement barbue et d’une martyre crucifiée. [...] Depuis le XIXe siècle, l’existence historique de sainte Wilgeforte n’est plus soutenue et son caractère purement légendaire est considéré comme acquis.)
Huysmans a beaucoup étudié la question et nous fait part de ses doutes sur cette femme à barbe crucifiée.
Deuxième visite-souvenir d’un quartier de Paris : Les Gobelins est un rappel de l’histoire de la manufacture et une nouvelle occasion pour l’auteur de nous remmener au bord de sa Bièvre chérie (voir La Bièvre, inspiratrice de Hugo et de Huysmans).
HUYSMANS, Joris-Karl – Les Habitués De Café – Le Quartier Notre-Dame
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 1h | Genre : Histoire
Joris-Karl Huysmans, outre ses grands romans, nous a laissé des recueils d’essais et de nouvelles comme Croquis parisiens, Le Drageoir à épices ou De tout (1902) d’où sont extraits ces deux récits critiques : Les Habitués de café et Le Quartier Notre-Dame.
Huysmans est attiré par l’atmosphère des cafés (cf. Un café, Une goguette et dans Les Habitués de café). Il distingue plusieurs catégories de clients qui ont tous droit à ses attaques.
« Les uns fréquentent régulièrement tel café, afin d’entretenir une clientèle qui s’y désaltère, d’amorcer des commandes ou d’apprêter avec d’autres habitués quelques-uns de ses spécieux larcins que la langue commerciale qualifie de « bonnes affaires ». Les autres y vont pour satisfaire leur passion du jeu, poussent sur le pré tondu d’un billard de bruyantes billes, remuent d’aigres dominos, de fracassants jackets, ou graissent, en se disputant, de silencieuses cartes. D’autres fuient dans ces réunions les maussaderies d’un ménage où le dîner n’est jamais prêt, où la femme bougonne au-dessus d’un enfant qui crie.
D’autres viennent simplement pour ingurgiter les contenus variés de nombreux verres. D’autres encore recherchent des personnes résignées sur lesquelles ils puissent déverser les bavardages politiques dont ils sont pleins. D’autres enfin, célibataires, ne veulent point dépenser chez eux de l’huile, du charbon, un journal, et ils réalisent d’incertaines économies… Qui ne les connaît ces habitués ? »
Le café Caron échappe à ses quolibets, mais « le café Caron est mort de misère et a été naturellement remplacé dans la rue des Saints-Pères par un bas zinc ; ses habitués errèrent pendant quelques jours, ne sachant plus que devenir, puis ils émigrèrent dans un lieu presque semblable, mais gâté pourtant par un élément militaire, au café d’Orsay, situé au coin de la rue du Bac et du quai ; ce café moribondait quand ils y vinrent et ils l’achevèrent ; une inéluctable faillite l’emporta ; ce fut la fin de tout. Et depuis lors l’âme des habitués se désempare. »
D’autres viennent simplement pour ingurgiter les contenus variés de nombreux verres. D’autres encore recherchent des personnes résignées sur lesquelles ils puissent déverser les bavardages politiques dont ils sont pleins. D’autres enfin, célibataires, ne veulent point dépenser chez eux de l’huile, du charbon, un journal, et ils réalisent d’incertaines économies… Qui ne les connaît ces habitués ? »
Le café Caron échappe à ses quolibets, mais « le café Caron est mort de misère et a été naturellement remplacé dans la rue des Saints-Pères par un bas zinc ; ses habitués errèrent pendant quelques jours, ne sachant plus que devenir, puis ils émigrèrent dans un lieu presque semblable, mais gâté pourtant par un élément militaire, au café d’Orsay, situé au coin de la rue du Bac et du quai ; ce café moribondait quand ils y vinrent et ils l’achevèrent ; une inéluctable faillite l’emporta ; ce fut la fin de tout. Et depuis lors l’âme des habitués se désempare. »
Désolation aussi du poète devant l’état de Notre Dame de Paris dans Le Quartier Notre-Dame.
« Avec sa façade noire et nue, elle dégage une impression de mésaise et de froid ; elle est une basilique hivernale ; on ne la sent point aimer ce Paris qu’elle domine ; elle n’a pas ce geste de Notre-Dame de Chartres dont les deux clochers semblent les doigts levés des vieux évêques prêts à bénir la ville agenouillée à leurs pieds ; ses bras, à elle, se dressent et ils menacent plus qu’ils n’implorent. [...] Notre époque, qui voulut soigner Notre-Dame, s’est bornée, pour sa part, à la gratter et à la rafistoler du haut en bas.
Ces chapelles qui furent toujours pleines de fidèles au temps où le peuple croyait en Notre Seigneur sont toutes les quatre mortes ; la cathédrale subsiste seule, maintenant et elle est, elle-même, du soir au matin, déserte. Les passagers – parmi les vivants – sont des touristes qui croassent en feuilletant des guides, et – parmi les défunts– des cadavres venus de l’Hôtel-Dieu voisin, des dépouilles sans le sou et que l’on expédie, au galop, Dieu sait comme ! »
« Avec sa façade noire et nue, elle dégage une impression de mésaise et de froid ; elle est une basilique hivernale ; on ne la sent point aimer ce Paris qu’elle domine ; elle n’a pas ce geste de Notre-Dame de Chartres dont les deux clochers semblent les doigts levés des vieux évêques prêts à bénir la ville agenouillée à leurs pieds ; ses bras, à elle, se dressent et ils menacent plus qu’ils n’implorent. [...] Notre époque, qui voulut soigner Notre-Dame, s’est bornée, pour sa part, à la gratter et à la rafistoler du haut en bas.
Ces chapelles qui furent toujours pleines de fidèles au temps où le peuple croyait en Notre Seigneur sont toutes les quatre mortes ; la cathédrale subsiste seule, maintenant et elle est, elle-même, du soir au matin, déserte. Les passagers – parmi les vivants – sont des touristes qui croassent en feuilletant des guides, et – parmi les défunts– des cadavres venus de l’Hôtel-Dieu voisin, des dépouilles sans le sou et que l’on expédie, au galop, Dieu sait comme ! »
Pour effacer ces vues pessimistes, écoutez le même Huysmans dans l’ouvrage posthume (1908) La Symbolique de Notre-Dame de Paris.
HUYSMANS, Joris-Karl – La Retraite De Monsieur Bougran
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 48min | Genre : Nouvelles
La nouvelle naturaliste La Retraite de Monsieur Bougran n’a été publiée qu’en 1964, restée dans un carton sauvé d’un incendie peu avant la mort de Huysmans en 1907.
C’est un ouvrage remarquablement écrit qui devrait plus particulièrement intéresser les seniors actuels contraints de prendre une retraite qu’ils n’auraient pas souhaitée…
Monsieur Bougran à 50 ans, mis de force à la retraite, n’arrive pas à quitter ses habitudes administratives et va essayer de trouver des moyens fictifs pour continuer à travailler avec des collègues et des travaux également fictifs.
« Ainsi, c’était vrai ; il était mis à la retraite à cinquante ans ! lui qui s’était dévoué jusqu’à sacrifier ses dimanches, ses jours de fête pour que le travail dont il était chargé ne se ralentît point. Et voilà la reconnaissance qu’on avait de son zèle ! Il eut un moment de colère, rêva d’intenter un recours devant le Conseil d’État, puis, dégrisé, se dit : je perdrai ma cause et cela me coûtera cher. Lentement, posément, il repassa dans sa tête les articles de cette loi ; il scrutait les routes de cette prose, tâtait ses passerelles jetées entre chaque article ; au premier abord ces voies semblaient sans danger, bien éclairées et droites, puis, peu à peu, elles se ramifiaient, aboutissaient à des tournants obscurs, et de noires impasses où l’on se cassait subitement les reins. »
HUYSMANS, Joris-Karl – La Symbolique De Notre-Dame De Paris
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Religion
En 1908 (posthume) Trois Églises et trois primitifscontient La Symbolique de Notre-Dame de Paris qui fait suite à La Cathédrale (1898) où Huysmanss l’étudie la symbolique chrétienne dans le cadre à la fois majestueux et romanesque de la cathédrale de Chartres. À la même époque, il explore les trésors de l’architecture religieuse de Paris et compose plusieurs monographies et études historiques sur divers monuments.
La Symbolique de Notre-Dame de Paris est une étude scientifique, descriptive, très documentée en architecture d’un écrivain converti au catholicisme qui tente de bien nous faire discerner les interprétations chrétiennes des élucubrations fantaisistes de certains analystes.
« La cathédrale était donc un ensemble, une synthèse ; elle embrassait tout ; elle était une bible, un catéchisme, une classe de morale, un cours d’histoire et elle remplaçait le texte par l’image pour les ignorants. »
HUYSMANS, Joris-Karl – La Grande Place De Bruxelles – Un Café – L’Obsession
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 22min | Genre : Nouvelles
Trois textes pour les admirateurs du style inimitable de Joris Karl Huysmans : Un café et Obsession du recueil Croquis parisiens et une des Pages retrouvées, le marché de La Grande Place de Bruxelles, véritable orgie de mots, de nourriture, un chef d’œuvre de truculence naturaliste.
« Les groupes grossissaient, on s’interpellait par la fenêtre, on gueulait à tue-tête la Brabançonne, on s’empiffrait des conques de Dinant, on se gavait de pistolets au beurre, on pignochait des biscottes, on suçait la bouillie verte des entrailles des crabes, on bâfrait des gaufrettes sèches, on déchiquetait des anguilles fumées, et des violoneux raclaient leurs cordes, des taverniers pompaient la bière, des mioches se troussaient le long des murs, d’autres vagissaient, d’autres encore tétaient des femmes roses et, çà et là, dans ce remous de foule, tranchant sur le bleu et le blanc des blouses, sur la cannelle et le lie-de-vin des guimpes, des soldats se rigolaient, la panse débridée, des chasseurs aux vareuses vertes avec chenilles jaunes et culottes gris de fer, des grenadiers vêtus de bleu foncé avec des bandes et des parements rouges. »
Illustration : Gustave Walckiers, La Grand Place de Bruxelles (1890).