CLADEL Léon – Livres Audio
CLADEL, Léon – Ægipan – Œil Pour Œil
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
Le style de Léon Cladel est souvent un enchantement (huit récits sur le site).
Ægipan relate la rencontre d’un peintre avec la mythologie :
« Qui était-ce ? un satyre ? et sa proie, une nymphe. Y avait-il donc encore des faunes et des dryades en cette contrée, et le vieux Pan existait-il toujours ? Se croyant le jouet de son imagination évoquant malgré lui les êtres dont étaient peuplées les campagnes antiques auxquelles ressemblait en quelque sorte le paysage dont il était environnée l’artiste se frottait les yeux. »
Œil pour œil
La Justice applique vers 1880 les règles religieuses de la Bible Hébraïque : L’Exode, chapitre XXI.
« 22. Si quelqu’un frappe sa femme enceinte et qu’elle accouche d’un enfant mort, mais qu’elle vive, il sera tenu de
payer l’amende et ce que décideront les arbitres
23. Mais si la mort s’ensuit, il rendra vie pour vie.
24. Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, cheveu pour cheveu.
25. Brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure, coup pour coup. »
payer l’amende et ce que décideront les arbitres
23. Mais si la mort s’ensuit, il rendra vie pour vie.
24. Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, cheveu pour cheveu.
25. Brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure, coup pour coup. »
On peut comprendre l’embarras et l’émotion du jury…
CLADEL, Léon – Madame La Générale À La Jambe De Bois
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 15min | Genre : Nouvelles
Un moment de la guerre de 1870 raconté par Léon Cladel un soir d’Opéra. On jouait Les Huguenots : opéra en 5 actes, paroles de Eugène Scribe, musique de G. Meyerbeer.
On imagine l’émotion qui dut entourer la rencontre de Rochemont et de Madame la Générale à la jambe de bois.
« Des mains pieuses me relevèrent dans la rue au moment où des soldats impitoyables achevaient le massacre de nos bataillons. Si, blessée cruellement, je ne fus point passée par les armes, je le dois à la généreuse étrangère qui me recueillit sous son toit où bientôt on pratiqua sur moi, la mort m’eût été plus douce ! une de ces mutilations dont l’homme qui les subit se trouve comme ennobli, mais qui ravalent à jamais la femme astreinte à souffrir un tel dommage, en faisant d’elle un objet de douloureuse pitié. »
CLADEL, Léon – Quasi-Jeunes – À La Clinique
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 32min | Genre : Nouvelles
Quasi-jeunes ne peut laisser insensible aucun lecteur. Il faut reconnaitre à Léon Cladel (1834-1892) un grand art de faire partager son émotion.
Comme cette dernière « idylle » entre nonagénaires, À la clinique est extrait de Quelques Sires (voir Irèneet Casque à mèche) et nous présente le fameux chirurgien Alfred Velpeau (1795-1867) qui a donné son nom au pansement, « la bande Velpeau ».
CLADEL, Léon – Chez Ceux Qui Furent – Casque-À-Mèche
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
Chez ceux qui furent, de la même veine que Où les miens ont vécu, relate une visite au Cimetière de l’Est parisien et la désolation d’une veuve avec ses deux enfants devant la fosse commune. N’oublions pas que nous sommes en 1877, sous l’occupation prussienne.
Les enfants pleurent devant la tombe de leur père :
Les enfants pleurent devant la tombe de leur père :
« Très pensif, frappé, je suivis longtemps des yeux ces deux énergiques enfants de Paris, qui, comme tant d’autres déshérités, seront hommes dans quelques années, c’est-à-dire bientôt, c’est-à-dire demain… »
Tout autre ton est celui de Casque à mèche, récit humoristique de Léon Cladel qui appartient au recueil Quelques Sires, une quinzaine de portraits ou d’historiettes dont Irène déjà sur le site.
CLADEL, Léon – Où Les Miens Ont Vécu – Irène
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
Léon Alpinien Cladel (1834-1892), enfant du Quercy, fut surtout romancier à succès du terroir et peintre de la condition paysanne. Ses deux meilleures œuvres sont celles qu’il cite vers la fin du récit autobiographique Où les miens ont vécu :
« Puis je passai dans une salle voisine assez spacieuse, où nous dînions tous ensemble autrefois, et là, c’est là qu’aux lueurs parcimonieuses d’une lampette à pétrole, tandis qu’à la veillée, maman, brune comme une taupe, me tricotait des bas ou me ravaudait du linge, et que papa, blond comme les blés, se rappelant son vieux métier de bourrelier, raccommodait la barde de quelque mule ou la trézègue d’un joug à bœufs, moi, leur fruit à la fois roux et brun, j’écrivis, avec l’enthousiasme de la jeunesse et certaine confiance en moi que tous mes revers n’ont pas abattue ni même ébranlée, cette tragi-comédie : La Fête votive, et cette églogue : Le Bouscassié. »
« Puis je passai dans une salle voisine assez spacieuse, où nous dînions tous ensemble autrefois, et là, c’est là qu’aux lueurs parcimonieuses d’une lampette à pétrole, tandis qu’à la veillée, maman, brune comme une taupe, me tricotait des bas ou me ravaudait du linge, et que papa, blond comme les blés, se rappelant son vieux métier de bourrelier, raccommodait la barde de quelque mule ou la trézègue d’un joug à bœufs, moi, leur fruit à la fois roux et brun, j’écrivis, avec l’enthousiasme de la jeunesse et certaine confiance en moi que tous mes revers n’ont pas abattue ni même ébranlée, cette tragi-comédie : La Fête votive, et cette églogue : Le Bouscassié. »
Irène est l’histoire d’une déception amoureuse dans le milieu théâtral parisien ; Cladel profite de l’occasion pour l’égratigner:
« On prétend que Paris est la pompe aspirante de toutes les intelligences ; à cela, point ne contredirai ; mais s’il est exact que tous les esprits de France et d’ailleurs y sont invinciblement attirés, accorde-moi que les moutons de Panurge de l’univers en ont fait aussi leur habitacle de prédilection, et ce sont eux, ces routiniers, ces philistins, ces cancres, accourus des quatre points cardinaux, qui depuis longtemps y forment ce qu’on nomme l’Opinion publique. »
« On prétend que Paris est la pompe aspirante de toutes les intelligences ; à cela, point ne contredirai ; mais s’il est exact que tous les esprits de France et d’ailleurs y sont invinciblement attirés, accorde-moi que les moutons de Panurge de l’univers en ont fait aussi leur habitacle de prédilection, et ce sont eux, ces routiniers, ces philistins, ces cancres, accourus des quatre points cardinaux, qui depuis longtemps y forment ce qu’on nomme l’Opinion publique. »