ALLARY Camille – Livre Audio
ALLARY, Camille – La Confession D’une Hirondelle
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 25min | Genre : Contes
Presque tous les contes et nouvelles de Au pays des cigales de Camille Allary sont lisibles ici. Aujourd’hui La Confession d’une hirondelle vous permettra d’entendre une hirondelle raconter sa vie en français et il ne vous sera pas difficile d’humaniser cette histoire…
« Avant de fermer les yeux, – si la mort m’en donne le temps, – je veux vous faire ma confession. Peut-être trouverez-vous dans l’histoire de mes jours passés quelques enseignements qui vous aideront à porter sans rébellion le pesant fardeau de la vie. Approchez donc, mes chers petits, encore encore, encore. Ma voix est si faible que, si vous restiez là-bas, vous ne m’entendriez pas. »
Ne croirait-on pas une écouter une femme parler ?
Illustration : Hirondelle et ses petits.
ALLARY, Camille – Le Tambourinaïre De Cassis
« Je tiens seulement à vous dire toute mon émotion, le charme sous lequel vous m’avez tenu. Imaginez que je sois allé vous voir, près de Marseille, aux Aygalades ou à Montredon, dans un petit jardin rafraîchi par les brises de mer. Je suis un passant, un invité, un ami émerveillé de vous entendre ; et jusqu’au soir nous causons, et je m’en vais, en emportant votre chant de cigale adouci, pareil dans la nuit tiède à un chant de flûte.
C’est la vie elle-même, le sanglot d’une minute, le sourire d’une seconde, un brin de chèvrefeuille cueilli, respiré et jeté, ce qu’on rêve en regardant les nuages du ciel s’envoler et passer comme des migrations d’oiseaux de neige. Rien ne peut être plus délicat comme art, ni plus ému comme sentiment. » Émile Zola
« Après vêpres, les jeunes gens se disposaient à faire la farandole, lorsque tout à coup une nouvelle, qui se répandit dans Cassis avec la rapidité de l’éclair, jeta la consternation parmi les habitants.
Vidal de Cassis, Vidal le roi des tambourinaires, refusait son concours à la vote !
C’était inouï. Les Cassidiens, qui depuis trois semaines attendaient le fameux bal de la Saint-Pierre, n’en revenaient pas. »
Vidal de Cassis, Vidal le roi des tambourinaires, refusait son concours à la vote !
C’était inouï. Les Cassidiens, qui depuis trois semaines attendaient le fameux bal de la Saint-Pierre, n’en revenaient pas. »
Plusieurs autres nouvelles sont dans la bibliothèque : La Légende des trois larmes, Thérèse, Le Mal du pays, Boniface, L’Âme envolée, La Couronne de roses.
ALLARY, Camille – La Légende Des Trois Larmes – Thérèse – Le Mal Du Pays
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 40min | Genre : Nouvelles
La tristesse nous saisit quand nous lisons la plupart des contes du Pays des cigales de Camille Allary(1852-1889), le poète marseillais mort jeune. Les cigales sont là, certes, et le soleil de Provence inonde le jeune homme mais ses souvenirs sont la plupart du temps orientés vers la fragilité de la vie. On ne sort jamais indifférent d’un de ses poèmes-souvenirs en prose.
La Légende des trois larmes
« Ah ! la fière ville qu’était Avignon à l’époque où les papes l’habitaient ! On ne vit jamais tant d’entrain, tant d’animation, tant de gaieté. C’était du matin au soir des processions qui n’en finissaient plus, des cardinaux à longues robes, des dais empanachés, des chasubles, des mitres étincelantes, d’interminables files d’enfants de chœur et de pénitents bleus chantant latin dans les rues tortueuses jonchées de fleurs effeuillées, des pages aux costumes bigarrés jouant aux osselets sur les remparts, tandis que, couchés près de là, les grands lévriers suivaient leurs mouvements du coin de l’œil… »
Thérèse est un récit extrêmement émouvant : « Elle s’appelait Thérèse, c’était ma sœur, et je ne l’ai vue que trois fois dans ma vie. »
Elle est morte à huit mois
Elle est morte à huit mois
Le Mal du pays
« Ô Paris, grand faiseur de révolutions, grand démolisseur de trônes, tu ne vaux pas, malgré ta renommée, le petit village où je vins au monde, un jour de beau soleil. Je suis bien loin de lui, pourtant je vois d’ici son clocher pointu et ses maisons blanches…
ALLARY, Camille – Boniface, Histoire D’un Chat – L’Âme Envolée
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 25min | Genre : Contes
« Quand je les ai lus, ces nouvelles et ces contes dorés par le soleil de Provence, il m’a semblé que je redevenais tout petit pour me remettre à grandir. J’avais cet attendrissement des vieilles lettres d’amour retrouvées au fond d’un tiroir… Il n’est pas besoin d’avoir laissé son cœur en Provence pour rire et pour pleurer avec vous. »
écrit Émile Zola dans la préface qu’il consacre au recueil Au pays des cigales du jeune poète provençal Camille Allary (1852-1889), déjà sur notre site avec son Chant pompéien.
Boniface, histoire d’un chat :
« Boniface était un chat modèle. On n’avait pas une peccadille à lui reprocher. Il ne sortait presque jamais. Parfois il lui arrivait de flâner un moment sur le seuil de la porte ; mais il rentrait à la hâte dès qu’il voyait un passant s’approcher de lui. Nanon, la domestique, l’adorait. Elle avait brodé à son intention un joli petit coussin à fond noir, sur lequel se détachait une gerbe de coquelicots et de bluets entremêlés d’épis dorés. C’est là-dessus que le matou s’allongeait devant la braise du foyer. »
« Boniface était un chat modèle. On n’avait pas une peccadille à lui reprocher. Il ne sortait presque jamais. Parfois il lui arrivait de flâner un moment sur le seuil de la porte ; mais il rentrait à la hâte dès qu’il voyait un passant s’approcher de lui. Nanon, la domestique, l’adorait. Elle avait brodé à son intention un joli petit coussin à fond noir, sur lequel se détachait une gerbe de coquelicots et de bluets entremêlés d’épis dorés. C’est là-dessus que le matou s’allongeait devant la braise du foyer. »
L’Âme envolée est le souvenir coloré et ému d’une « Chose vue » comme dirait Victor Hugo :
« À cette heure, toutes les fois que j’entends parler de bohémiens, je songe à ces gitanos qui vinrent, une claire matinée de septembre, faire halte tout près du cimetière, dans les chaleurs lourdes du soleil. La vie turbulente de ces chevaliers errants de la misère, leurs éclats de rire sonores, contrastaient avec la paix profonde de ce coin de terre inculte où dormaient les morts. »
« À cette heure, toutes les fois que j’entends parler de bohémiens, je songe à ces gitanos qui vinrent, une claire matinée de septembre, faire halte tout près du cimetière, dans les chaleurs lourdes du soleil. La vie turbulente de ces chevaliers errants de la misère, leurs éclats de rire sonores, contrastaient avec la paix profonde de ce coin de terre inculte où dormaient les morts. »
ALLARY, Camille – La Couronne De Roses, Conte Pompéien
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 30min | Genre : Nouvelles
En décembre 1889, le monde littéraire déplorait la disparition de Camille Allary, jeune écrivain de Marseille, romancier, nouvelliste, journaliste, poète âgé d’à peine 37 ans et promis à un avenir des plus brillants, au dire même d’Émile Zola qui l’avait applaudi à ses premiers succès en ouvrant un de ses livres par une charmante lettre-préface. Ce livre intitulé Au pays des cigales est plein de soleil, de poésie, de jeunesse et d’espérance.
Le « conte pompéien » La Couronne de roses est une évocation des orgies chez une courtisane et une reconstitution soignée du décor d’une villa de Pompéi où se passe une tragédie amoureuse, peu de temps avant la disparition de la ville sous les laves du Vésuve il y a aujourd’hui 1937 ans…
« Le long des murs s’étalaient des panneaux de fresques représentant différents sujets. Ici, l’artiste avait peint un coin de l’Olympe ; là, c’était Ixion embrassant la nue ; plus loin, un faune aux pieds de bouc, aux oreilles pointues, ivre de luxure, bondissait dans les hautes herbes, poursuivant une naïade affolée, qui s’enfuyait tenant encore entre ses doigts aux ongles roses la mûre sauvage qu’elle venait de cueillir. Une mosaïque d’un travail merveilleux dessinait de capricieuses figurines sur le parquet. Une lampe d’onyx, remplie d’une huile odoriférante et soutenue par des chaînes d’argent massif, éclairait l’appartement. Du nard de Perse brûlait dans des kamklins d’or, et dans un angle de la salle, accroupie sur la peau d’un léopard, une belle esclave nubienne, aux yeux noirs, à la peau tannée, aux lèvres rouges, chantait les stances d’une idylle qu’accompagnaient les frémissements d’une lyre à trois cordes. »
Illustration : Lawrence Alma-Tadema, Les Roses d’Héliogabale (détail, 1888).