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jeudi 24 novembre 2016

LE FORT DE DOUAUMONT, LIEU D'HISTOIRE, SITE DE MÉMOIRE !

 LE FORT DE DOUAUMONT, LIEU D'HISTOIRE, SITE DE MÉMOIRE 


CONTEXTE HISTORIQUE
Douaumont en 1916, un résumé de la bataille de Verdun

Douaumont, clef de voûte du réseau de fortifications de la région de Verdun et point d’observation exceptionnel, est pris par les Allemands le 25 février 1916, au tout début de leur grande offensive. L’événement a immédiatement un retentissement considérable, tant la propagande allemande s’emploie à en faire une victoire décisive. Du côté français, une gêne persiste : le fort qui en cours de désarmement depuis 1915 a été pris quasiment sans résistance par une simple avant-garde allemande. Cette information n’ayant pas été préalablement donnée au public, les dirigeants français se voient d’abord dans l’obligation d’atermoyer quant à l’étendue du succès allemand. Mais une impérieuse nécessité va par suite voir le jour : reprendre à tout prix ce fort, demeuré un « bastion » dans les esprits. Cette volonté de contrer les succès allemands, tant du point de vue militaire que psychologique, explique, bien plus que leur valeur opérationnelle, l’acharnement mis à recouvrer ces fortifications.

Après une première tentative infructueuse fin mai, Douaumont est finalement reconquis par les Français le 24 octobre 1916, réussite suivie de peu par la réoccupation du fort de Vaux (2 novembre), situé non loin, et lui aussi tombé entre les mains allemandes après des combats acharnés. A ce stade, la boucle est bouclée, la grande bataille s’achève sur un retour au statu quo de départ entre les armées ennemies, à ceci près que chacune se trouve diminuée de centaines de milliers d’hommes tués ou blessés.
ANALYSE DES IMAGES


Tableaux de l’armée française en majesté

Le tableau de Chartier nous plonge a u cœur de la mêlée, pour donner à voir les héros en action tout près des murailles du fort. Les soldats français attaquent bravement, forment bloc baïonnette au canon, cernés par un cadre de fumée en forme de losange. On se bat aussi à la grenade, tel ce blessé au centre du tableau qui, tête bandée et genou à terre, cherche dans sa besace les précieux projectiles. Le corps-à-corps est souvent de mise, à coups de crosse ou à mains nues. A l’extrême-gauche, un Français égorge même un Allemand avec un couteau. Le tableau présente ainsi un large panel des violences de guerre en 1914-1918, en s’appesantissant toutefois sur les plus marginales : le feu a atteint infiniment plus d’hommes que les poignards de tranchées. Le peintre nous montre aussi des morts, dont un Allemand au premier plan à gauche, ainsi qu’un Français roux venant juste d’être touché (coin en haut à gauche), dont le casque saute sous l’impact. La seconde lithographie est une représentation tout aussi romantique de la même attaque, mais à un autre moment, celui de la victoire finale. Les ruines du fort (le nom est écrit à côté du mort allemand) servent de socle à un porte-drapeau exalté, dont la pose triomphante, torse bombé, préfigure les statues des monuments aux morts les plus patriotiques. L’élément essentiel ici est la présence de soldats coloniaux, lesquels ont effectivement joué un rôle primordial dans ces affrontements : « en 1916, les tirailleurs algériens et sénégalais sont considérés comme des troupes de choc dont l’efficacité est éprouvée sur la somme et surtout à Verdun, dans la reprise du fort de Douaumont » (Marc. MICHEL in Encyclopédie de la Grande Guerre, 1914-1918 p. 343).
INTERPRÉTATION
Un lieu mis en mémoire

« Quel bel esprit que cet esprit de France. Oui, ce sont ses fils qui sont ici rassemblés ; car il y a des hommes des campagnes de Normandie ; des ciels ensoleillés et des orangeraies de la Côte d’Azur ; des coteaux chargés de vignes des Pyrénées ; mais certains viennent de plus loin encore ; car voici Abdallah, de la lointaine Tunis et voici Bamboula, du Sénégal » (Sœur S.M. EDWARDS, citée par Malcolm BROWN, Verdun 1916, p. 193). Ce témoignage d’une infirmière officiant dans le secteur de Douaumont à l’automne 1916 est éclairant, au-delà des lieux communs racistes de l’époque, sur le sens de la bataille de Verdun aux yeux des Français de l’époque. Du fait de la rotation continue des troupes mise en place par Pétain (la « noria ») la plupart des unités de l’armée française sont allées s’y battre. Verdun a donc constitué un moment d’accomplissement du devoir citoyen particulièrement intense, et cette raison a contribué à l’installer durablement dans la mémoire, officielle autant que familiale, de la Grande Guerre. Victoire défensive Verdun est aussi certainement le moment de la guerre le plus aisément endossable par l’Etat français, ce qui explique aussi pourquoi c’est ce nom qui a fleuri et fleurit encore dans les discours politiques et les manuels scolaires, et non celui du Chemin des Dames ou des offensives meurtrières et inutiles de 1915. Douaumont, bataille dans la bataille, est devenu après-guerre le lieu du célèbre ossuaire, lieu encore aujourd’hui emblématique de 14-18.




mercredi 23 novembre 2016

Mühlenhof Musikanten - Dat noch in hundert Johren !

Mühlenhof Musikanten - Dat noch in hundert Johren





La guerre de Corée: 1950-1953 - Ivan CADEAU !

           La guerre de Corée: 1950-1953          

La guerre de Corée est surnommée la " guerre oubliée ". Ce conflit qui se déroule aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et précède de quelques années la guerre du Vietnam reste largement méconnu, alors qu'il compte parmi les plus meurtriers du XXe siècle. Pour la première fois, Ivan Cadeau raconte sa genèse et son histoire en s'appuyant sur des archives inédites et sur une abondante bibliographie internationale.
Après avoir présenté les fractures de la société coréenne et la division du pays à hauteur du 38e parallèle, il raconte l'invasion, le 25 juin 1950, de la Corée du Sud par sa voisine communiste du Nord. L'intervention de l'ONU sous l'égide de MacArthur transforme cette guerre civile en conflit international où s'affrontent directement les États-Unis, l'Union soviétique et la Chine communiste, menaçant le monde d'un nouveau cataclysme nucléaire. 




Indochine 1946-1954 - Patrice GELINET !

                    Indochine 1946-1954                  

En 1954, se terminait la première et la plus oubliée des guerres coloniales françaises. Soixante ans plus tard, en voici l'histoire, racontée par ceux qui l'ont faite. Un récit passionnant qui se lit comme un roman et rassemble des témoignages exceptionnels recueillis dans les deux camps. Patrice Gélinet, une des grandes voix des émissions historiques de Radio France nous offre, avec ce texte au plus près des faits, une magnifique histoire à hauteur d'homme.
La colonisation par la France de l'Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos) fut tardive. Elle marqua l'avènement de la IIIème République triomphante et fut le cauchemar de la IVème République de l'après-guerre. Cette longue guerre coloniale fut à la fois un des premiers conflits révolutionnaires moderne, un moment-clé de l'affrontement Ets-Ouest et un chapitre très lourd de l'histoire de la France.




Mourir en Indochine - Daniel Guillot !

 Mourir en IndochineLettres d'un jeune officier français 


Ce livre est un recueil de lettres écrites par un jeune officier français, Daniel Guillot, et recueillies par son neveu. Reçu à Saint-Cyr en 1941, ce jeune capitaine est mort pour la France en Indochine, en 1951, à 30 ans. 
 Les lettres décrivent les épisodes peu connus du début de cette guerre. Parce que l’Indochine était le pays de son enfance et l’extrême-Orient le berceau de sa famille, elles apportent un regard nouveau et inédit sur les événements de l’époque, tout empreint d’une sensibilité particulière. Ce ne sont pas des récits de combats mais plutôt l’itinéraire psychologique d’un jeune officier français fondamentalement patriote qui perd peu à peu ses certitudes traditionalistes et quelque peu colonialistes, pour exprimer ses désillusions et ses doutes.
 Un récit poignant, illustré de photographies et de documents d’époque qui nous font voyager dans le temps et dans l’espace et nous plongent dans un autre univers.




Adieu sergent - Georges Fleury !

                         Adieu sergent                        

Dien Bien Phu ! La mort plane, terrible, sur les tranchées débordant de boue sanglante, sur les avant-postes aux défenses écroulées, protégées par des hommes hâves, aux yeux fous, au courage indomptable. Dans la nuit qui vibre d'explosions et de hurlements de haine, les hordes viets déferlent en attaques suicides.
C'est dans cet enfer implacable, au-delà de l'humain, que René Collard, sergent du 1er B.P.C., est précipité la nuit du 3 mai 1954. Cet ancien de la Brigade Fabien, ce parachutiste intrépide et avide de combat, connaît tout de l'Indochine. La guerre est son univers et sa raison de vivre et de mourir.
Déluge d'artillerie lourde et guerriers moïs : avec des sarbacanes, atroces ravages du napalm et voyage fugace de l'opium. René Collard a vécu toutes ces outrances, tous les héroïsmes de cette guerre du monde. Il lui restera à connaître l'apocalypse Dien Bien Phu !

Adieu, sergent...




Le sous-off - Georges Fleury !

                           Le sous-off                           


Lucien Péréra, un solide adolescent lorrain, subit avec rage l'occupation allemande dès 1940. Il se bat à poings nus contre les collaborateurs en chemise brune qui sont les maîtres chez lui. Après une rixe, obligé de fuir vers le Sud, il participe à la création d'un maquis en Ardèche. Mûri par les combats, le jeune Péréra choisit, à la Libération, la carrière militaire et se bat en Indochine, où il mène un commando de partisans jusqu'à la défaite des armées françaises. Sous-officier plusieurs fois décoré, Lucien Péréra combat ensuite le F.L.N. et l'A.L.N. en Algérie, cette fois avec des soldats du contingent qu'il galvanise par son exemple. Devenu adjudant-chef, officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire et onze fois cité au feu, l'ancien maquisard de 1943 refuse de passer officier. Il quitte l'Armée, où il demeure encore pour beaucoup l'exemple du "sous-off", le maillon essentiel des combats les plus durs.



Djebels en feu - Georges Fleury !

                         Djebels en feu                        

Novembre 1954. Une guerre qui ne porte pas encore son nom éclate en Algérie. Les commandos de la Marine, héritiers des bérets-verts du jour J, rentrent d'Indochine. Ils engagent jusqu'en 1962 un combat professionnel et sans haine contre la rébellion. Les plus jeunes d'entre eux meurent à moins de dix-huit ans.
Fer de lance des bataillons de fusiliers marins formés par Ponchardier jusqu'en 1959, les commandos combattent d'égal à égal les katibas de l'A.L.N. fraîchement infiltrées du Maroc. L'El Gaada d'Aflou, l'oued Mellal, le Goursifane, Ghassoul, Aïn Sefra, djebel Bou Amoud, Mekter, Bou Lherfad et M'Zi sont les mots clés de la longue litanie de leurs batailles.
Djebels en feu... La guerre de toute une génération, comme elle n'avait jamais été décrite.




Une longue marche - Albino Garrido !

Une longue marcheDe la répression franquiste aux camps français 


De la violence barbare de la guerre d'Espagne aux camps d’internement français, ce livre nous donne à parcourir une vie, une longue marche. À 81 ans, Albino Garrido retrace, dans des cahiers d’écolier, son parcours du camp de concentration de Castuera, d'où il s'évade en 1940, à ceux de Gurs et Argelès-sur-Mer. Au-delà du témoignage, rare et inédit, d'un évadé des camps franquistes, c'est toute une vie, de l'enfance aux guerres vécues et subies, puis à la paix, que nous offre à lire Albino Garrido. Il raconte les batailles, les exécutions, les camps, l’errance, la prison et l’exil... mais aussi l’engagement, l’espoir, l'entraide et finalement la liberté et la paix. Un livre poignant qui rappelle que la mémoire reste le matériau fondamental de l’histoire.



Fusillé vivant - Odette Hardy-Hémery !

 Fusillé vivantL'histoire fabuleuse de François Waterlot, ouvrier des mines, exécuté pour l'exemple en 1914, survivant, mort au combat 


Le 7 septembre 1914, sept réservistes appartenant au 327e régiment d'infanterie sont fusillés « pour l'exemple » sur ordre du général Boutegourd. L'un d'eux, François Waterlot, 27 ans, n'est pas touché mais feint de s'écrouler. Placé à une extrémité de la rangée, il est de nouveau épargné par le coup de grâce, commencé de l'autre côté. Laissé pour mort, le « fusillé » se relève et rejoint son régiment où, après avoir été gracié, il reprend le combat. Il périt au front le 10 juin 1915. Les historiens qui travaillent sur les fusillés de la Première Guerre mondiale ne mentionnent aucun autre cas de survivant d'une exécution. Unique à ce titre, l'histoire de Waterlot l'est aussi par les récits qu'il fait de son « aventure ». Infatigable épistolier, il écrit 250 lettres entre le 8 août 1914 et sa mort, l'année suivante. D'un trait à la fois concis et précis, il relate dans quatre d'entre elles l'exécution dont il a été à la fois acteur... et témoin. Odette Hardy-Hémery ne se contente pas de retracer heure par heure cette singulière histoire ni de resituer la biographie de chacune des victimes, qui seront toutes réhabilités en 1926. En en déroulant le fil, c'est la Grande Guerre elle-même qu'elle fait resurgir sous nos yeux, avec ses problématiques classiques ou nouvelles, à commencer par celles des « fusillés pour l'exemple » – qu'elle pose en termes inédits –, de la solidarité silencieuse mais sans faille des combattants et de l'impunité du commandement.