Robert Postel - Le "Porte-Guerre"
« Depuis des mois, il entendait à la radio et il voyait à la télévision que des avions allaient bombarder ou tirer des missiles contre des hommes qui n’avaient pas plus envie de périr qu’il n’en avait l’envie lui-même. Mais, évidemment, cela n’était pas du tout comme de voir là, sur la mer, la masse ramassée et hostile du "Porte-Guerre", avec l’escadrille infernale qui devait sommeiller dans la nuit de son ventre. Dressé dans sa révolte, la mâchoire serrée, pour la première fois, Marco murmura : — Détruire le "Porte-Guerre" ! » Le pacifisme dans lequel vivait Marco se fissure peu et peu, et dans l’âme de ce charpentier de marine s’élève une sourde colère contre le pouvoir qu’a l’homme de vouloir dominer autrui et de porter la guerre et la mort en tous lieux. Aidé par Katya, fille du talentueux ingénieur Klevchine, ils mèneront un combat commun contre un porte-avions géant, symbole d’une civilisation moins pacifique et évoluée qu’elle ne le laisse entendre. Situé dans une géographie mondiale sur laquelle plane toujours le spectre de la guerre et de la mort, le roman de Robert Postel s’impose comme une fable humaine et anti-impérialiste. Il résonne comme un appel à la révolte et à l’implication de chacun dans la destinée collective. Une oeuvre où l’engagement se fait impérieux, absolu, jusqu’au-boutiste.