Une vagabonde dans le Grand Nord sibérien (Livre numérique Google)
Aimantée par les royaumes de Borée, Astrid Wendlandt est partie explorer en solitaire le Grand Nord sibérien. Cette Franco-Canadienne qui a passé son enfance bercée par les contes des Inuits d'Amérique, a voulu partir en quête de leurs lointains cousins asiatiques : les Nenets. La culture inuit a été dissoute dans le whisky, le cholestérol et la social-démocratie. Comment les Nenets ont-ils survécu de leur côté aux tyrannies des tsars, aux collectivisations forcées et à l’anarchie qui a suivi l’effondrement du régime communiste ? Comment ceux qui sont assis sur le plus grand gisement de gaz du monde n'ont-ils pas encore été engloutis par la modernité ? Comment ces nomades dont l’avenir est menacé par Gazprom, le réchauffement climatique, mais aussi par l'exode des femmes de la toundra vers les villes envisagent-il leur avenir ?
Touchée dès le premier abord par la force de vie de ce peuple, l'auteur a décidé d'approfondir son enquête. Certes la folie des grandeurs soviétique a cherché à coloniser ces terres sauvages : les prisonniers des camps ont construit villes, routes et chemins de fer menant au bord du monde. Astrid Wendlandt a visité ces derniers vestiges des déportés du Grand Nord sibérien. Malgré les efforts de la nouvelle Russie pour effacer son passé sombre afin de justifier un retour à un régime plus autoritaire, le contraste reste saisissant entre les Russes sédentaires dans leur far west dégénéré de villes en tôles ondulées et la vigueur des Nenets toujours en route dans les grands espaces.
Ces nomades, dont l'auteur a partagé la vie de longs mois durant, vivent un quotidien d'un autre âge organisé autour du tchoum, leur tente en peau de renne. Été comme hiver, ils suivent les transhumances de leurs troupeaux de rennes. La générosité, la simplicité de ce peuple, ses croyances et ses coutumes ancestrales laissent à penser qu'il reste quelques endroits sur terre où la beauté, la magie et le sacré sont encore à portée de main.