Les enfants incarnent la naïveté, la fragilité, l’innocence. Si bien que, lorsque l’un d’eux se rend coupable d’un crime de sang, nous sommes incrédules et saisis d’un vertige terrifiant : qu’adviendrait-il si nous étions les parents de ce jeune criminel ? II arrive pourtant que des gosses, qui pourraient appartenir à notre entourage, basculent dans l’horreur sans raison apparente. II est alors trop tard. Évidemment, ces actes de violence extrême sont rares et s’expliquent par la négligence, les mauvais traitements ou le manque d’amour. C’est pourquoi Pierre Bellemare et Jean-François Nahmias ont voulu écrire sur cette question délicate plus qu’un simple recueil de faits divers. Relatant, à travers deux grands chapitres (l’un pour les moins de 12 ans, l’autre pour les 13-16 ans), des cas aussi divers que ceux de Mary Bell, deux fois meurtrière à 11 ans, de Jean Grenier, la « Bête du Bordelais » qui a terrorisé la région en l’an de grâce 1600, ou des « Tigresses de New-York », une bande d’adolescentes ultra-violentes, L’enfant criminel est autant un document saisissant qu’un cri d’alarme lancé à un moment où la violence ne cesse de croître, non seulement à l’étranger, mais aussi chez nous, en France.
En nous livrant ces histoires bouleversantes qui plongent au coeur même de la détresse humaine, les auteurs n’ont pas cherché à dresser un tableau alarmiste d’une société en perdition. Ils espèrent au contraire éveiller notre conscience vis-à-vis d’une délinquance juvénile parfois motivée par la vengeance, la jalousie, la méchanceté ou conditionnée par la télévision, face à laquelle la justice est impuissante, et qui est l’affaire de chacun de nous.