Délire des tropiques
Laszlo Székely est né à Budapest à la fin du XIXe siècle. Agé d'à peine vingt ans, il quitte son pays sur un coup de tête et se fait engager comme planteur à Sumatra. L'île faisait alors partie de l'empire colonial hollandais, et la " mise en valeur " de la côte Est venait tout juste de commencer. Székely s'est trouvé le témoin direct de cet événement majeur de l'histoire du colonialisme batave. Loin de porter un quelconque jugement sur cette réalité, il décrit avec surprise et naïveté le monde féroce des planteurs blancs qui vivaient souvent dans une solitude aujourd'hui difficile à imaginer. Il nous parle des nyay, ces concubines indigènes qui adoucissaient l'existence des planteurs, mais dont tout le monde feignait d'ignorer l'existence - prude protestantisme oblige ! - et décrit avec réalisme la brutalité de traitement des coolies indigènes. Une scène d'amok se termine par l'assassinat pur et simple du forcené, une chasse à l'éléphant prend une tournure plus que scabreuse. Dans cet univers impitoyable, les beuveries constituent, alors, le rare point de rencontre salvateur... Le récit de Székely a été publié en Hongrie au début des années vingt. Traduit en allemand et en anglais dix ans plus tard, il a fait sensation aux Pays-Bas et, parmi les 125 000 Hollandais de la colonie, provoqua de vives réactions.
Reine des coupeurs de tête
Margaret Brooke, jeune anglaise naïve de l'époque victorienne, débarque après une longue et pénible traversée en mer, au cœur de Bornéo, pays encore largement inexploré. Elle s'éprend immédiatement des larges fleuves bordés de mangroves, des longues plages de sable blanc, des montagnes lointaines se découpant sur les ciels tourmentés des tropiques et des senteurs indéfinissables de la forêt. Sans craindre les colères de son terrible mari, Charles, épousé sans amour et qu'elle-même nomme "Rajah" dans ses mémoires, elle s'attache à ce lieu d'immigration forcée. Elle considère avec beaucoup d'intérêt et de bienveillance la faune aussi étrange que dangereuse. Tant les chichaks, lézards familiers des maisons, les merveilleux papillons chers à son époux, les colibris, les gibbons et les macaques effrontés, que d'autres espèces nettement moins sympathiques, tels les varans, les crocodiles, les pythons ou les cobras, tout dans ce pays éveille sa curiosité et ses sens. Quelques jours seulement après son arrivée, son mari part pour une expédition chez les turbulentes tribus de l'intérieur. Mais au lieu de se plaindre de sa solitude auprès de ses rares compatriotes habitant l'île, elle invite à un thé toutes les dames malaises, se lie d'amitié et s'initie à leurs us et coutumes. Lorsque Charles revient quelques semaines plus tard, elle se débrouille dans la langue malaise et s'habille à la mode locale. Après la mort brutale de ses trois premiers enfants sur le bateau qui les ramenait en Grande-Bretagne, elle trouve le courage de revenir au Sarawak et de donner trois nouveaux descendants à son mari. Plus tard, elle s'installe en Angleterre avec ses enfants et ne revient qu'occasionnellement à Bornéo pour les présenter aux tribus Dayaks de la jungle dont elle décrit avec amour et brio les coutumes primitives. Son Rajah restera seul dans son palais de Sarawak, au milieu de ses meubles disparates et de ses palmiers en pot.
L'Abîme Ninja - Tome 1
2050, Afin de préserver la nature, les peuples du monde entier ont été rapatriés dans les métropoles. Les forêts qui encerclent désormais les villes se peuplent de criminels en tous genres, dont les féroces ninjas qui sèment la terreur en enlevant régulièrement des enfants. Gabrielle, une adolescente de 17 ans, est à son tour victime d'un de ces rapts. Alors qu'elle se croit perdue à jamais, son mystérieux ravisseur va lui faire prendre le chemin d'un palpitant apprentissage qui lui redonnera espoir. Mais dans un monde cruel dont la seule règle est de se battre ou de périr, elle sait qu'elle ne pourra pas toujours compter sur ce jeune protecteur. Avec ce roman destiné aux adolescents, Lorien Séon réussit à nous tenir en haleine jusqu'au bout en mettant en scène des personnages attachants et de nombreux rebondissements. Nous sommes plongés dans un univers angoissant où tout sentiment humain a été banni. Mais l'amour et l'amitié seront les armes de la résistance.
La Femme au rasoir
Septembre 2004. Alan Davignon a accepté de partir en Afghanistan en tant que reporter pour couvrir les premières élections libres. Sa femme, Claire, ne supporte pas cette décision prise à la légère. Débute alors l’aventure d’un homme dans un pays où les massacres continuent de faire rage. Propulsé sur la scène médiatique pour une photo de femme prise au hasard dans le feu de l’action, Alan ouvre soudain les yeux sur la société où l’image dicte sa loi : sa photographie alimente la presse du monde entier, mais que reste-t-il de la détresse de cette Afghane en deuil, qu’un journaliste surnommera « la femme au rasoir ». L’histoire d’un photographe, d’un père loin de sa famille, en plein désert afghan. L’histoire d’une femme, en proie à la douleur, prête à tout pour mettre fin à ses souffrances. L’histoire d’une rencontre et d’une photo qui, entre succès et coups bas, auront des conséquences inattendues. Jean-Claude Vian signe une analyse brillante des médias et de la réalité du monde. Mêlant fiction et actualité, récit et carnet de voyage, La Femme au rasoir est un roman alarmant, mais surtout profondément altruiste.
De la prison à la gloire
Kevin pouvait espérer un avenir radieux grâce à son génie des mathématiques. Il a suffi d’une simple erreur de jeunesse, d’une trop grande tentation, pour tout détruire. Aujourd’hui, après avoir participé à un braquage, Kevin dort ainsi en prison, et cela pour douze longues années. Abandonné par sa petite amie au moment de passer en jugement, ignoré par sa famille qui le juge responsable de la mort de sa mère, le jeune homme n’attend plus grand-chose de l’existence et semble avoir tiré un trait sur ses rêves d’ingénierie aéronautique. Une étincelle ranimera toutefois la flamme éteinte : la découverte d’un livre, rédigé par l’Ukrainien Dimitri Teïkov, audacieusement intitulé La Pauvreté, une option. Un manuel de développement personnel qui bouleversera l’âme du détenu et qui lui redonnera la force de construire des lendemains plus épanouissants. C’est une oeuvre à deux niveaux de lecture que compose Michel Tetchi. Aussi, parallèlement au récit d’une réinsertion réussie, le romancier laisse-t-il transparaître, via une habile mise en abîme, les moteurs et raisons d’une telle ascension. Roman qui refuse la résignation et le défaitisme, qui se donne encore comme un plaidoyer pour les personnes incarcérées et pour un avenir qu’on ne peut leur dénier, De la prison à la gloire est tout entier porté par un puissant message d’espoir.
Au service de la patrie
En juin 1967, Bernard Cubel s’est engagé dans l’armée française comme simple soldat à l’âge de dix-huit ans. Aujourd’hui, après trente-six ans au service de son pays, il retrace les étapes de sa carrière. Comment, à force de volonté et de persévérance, il a poursuivi ses ambitions, gravit un à un les échelons, pour finalement s’élever au rang d’officier supérieur. Il raconte la vie des garnisons au lendemain de la décolonisation, la tension sourde de la guerre froide, les conditions de vie parfois rudes et les difficultés d’acclimatation dans des pays lointains et parfois hostiles. Mais c’est aussi l’histoire d’un père de famille, dévoué à sa patrie, face aux difficultés familiales causées par l’éloignement et l’absence. Un témoignage rare, sans bataille héroïque et sans mission spectaculaire, juste l’attente insoutenable d’un conflit bipolaire qui n’aura finalement jamais lieu. L’histoire d’une promotion par le mérite, une admirable ascension professionnelle uniquement due au courage, au dévouement et aux qualités humaines de l’auteur. À travers son récit, Bernard Cubel rend un hommage poignant à tous les militaires, hommes et femmes, qui se dévouent sans compter, parfois au péril de leur vie, pour défendre leur patrie et un certain idéal, compromettant parfois leur vie personnelle et leur équilibre familial.
Le Palais des ombres
Depuis quelque temps, il se passe des choses étranges au palais des Papes d’Avignon. Les employés, sujets à des hallucinations, perçoivent des présences sombres et inquiétantes. Désemparée face à cette situation pour le moins troublante, la directrice des lieux, Tatiana Sharpova, décide de faire appel au détective privé Richard Chambers, un ancien flic sans histoire coulant des jours calmes et paisibles. Sa vie en sera bouleversée : aidé par un vieux chaman gitan qui l’initie à sa magie, il va devoir affronter des forces démoniaques et les anéantir avant qu’elles ne le détruisent. Meurtres mystérieux, rituels magiques, menaces diaboliques, ce roman mêle habilement fantastique et policier, action et sorcellerie, avec pour toile de fond la cité des Papes et son palais au passé tumultueux et sanglant.
La Traversée barbare
Saint-Pierre-et-Miquelon. Au sein de la fratrie Donovan, Will est le garçon rêveur, celui qui aspire à l’océan et à l’ailleurs, et notamment à rejoindre l’Irlande, là où son père lui a raconté qu’un château attendait les siens... Au lieu de fantasmer sur ce lieu, Will décide de réaliser lui-même le voyage vers ces terres. Et c’est ainsi qu’il conçoit de s’emparer de la Marie-Galante, sur laquelle il a déjà fui, pour toucher du doigt son horizon. Un plan d’expédition auquel il inclut ses soeurs Anahis et Nelly, mais aussi Bastien et Valérin... Même le chien Mélo est prévu pour faire partie du voyage... Nettement moins réjouissant toutefois le fait que son acariâtre de sœur, Marina, violente, prétentieuse, un peu sorcière et dominatrice, s’impose dans ce périple... tout en prévoyant une tout autre destination. Antihéros absolu de ce récit, Marina, vindicative et brutale, règne toutefois sur l’ensemble de cette oeuvre et de ses personnages, avec une puissance quasi démoniaque, inspirant la peur et la détestation. Terrifiante et trop sûre d’elle, elle n’est cependant inamovible et son embarquement de force sur la Marie-Galante pourrait bien lui faire perdre de sa terrible superbe... Avec La Traversée barbare, G Ross signe un roman où les caractères s’opposent, où la bonté se frotte à la cruauté, et où l’enfance ne rime pas nécessairement avec innocence.
L’Incroyable aventure de Jeanne
Jeanne est une jeune femme comme les autres. Du moins en apparence : depuis une fête qui a mal tourné, elle a la phobie des restaurants et refuse de s’y rendre ! Elle fait pourtant une exception pour le mariage de son meilleur ami... et se fait renverser par une voiture. Alors que Jeanne est hospitalisée et commence à écrire pour passer le temps, les médecins découvrent une particularité dans son cerveau. Mais chut, nous n’en dirons pas plus, la suite appartient à Hélène Diveau, à son imagination débridée qui fera se croiser un éditeur véreux, de drôles de bestioles, un ami fidèle, des phénomènes surnaturels, et un amoureux peut-être pas si amoureux que cela, à l’occasion d’une extraordinaire chasse au trésor.
Le Village perdu
Déroulant le fil de ses souvenirs d'enfance, Noël Aujoulat ressuscite la vie d'un village devenu mythique, telle une plongée dans le quotidien disparu d'un village englouti sous les eaux d'un barrage. A travers l'évocation de sa famille, de la vie ponctuée par les saisons, des personnages qui marquèrent son imagination d'enfant, il offre un document nostalgique et émouvant sur un monde aujourd'hui perdu, victime d'une transformation brutale et irrémédiable.