Les gardiens du rocher de Sigirîya
Sigirîya, appelé aussi Simhagîri, rocher du lion, est un site archéologique majeur, ancienne capitale royale du Sri Lanka. Le site est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO et se situe dans le centre du pays à 160 kilomètres de Colombo.
Avant les aménagements de Kassapa, le site avait déjà été occupé comme le montrent des graffiti retrouvés dans une grotte, ainsi que le bouddha couché de treize mètres datant du IIe siècle av. J.-C.
Cet immense rocher culminant à 370 mètres de hauteur et aux parois abruptes joue le rôle d'impressionnantes murailles !
Sigirîya abrite la forteresse palais du roi Kassyapa, qui vint s’y réfugier à la fin du Ve siècle après avoir tué son père et chassé son frère du royaume. Perchée au sommet d’un gigantesque monolithe rouge, cette forteresse a servi de décor à une des scènes d’Indiana Jones…
Les ‘’gardiens’’ des lieux…
Ces fameux gardiens, ne mesurent que quelques centimètres, mais ils sont des milliers, des centaines de milliers, ces gardiens ce sont des frelons !
Lorsque le visiteur se trouve sur la terrasse de la face ouest, il lui suffit de regarder en l'air, environ 70 mètres au-dessus, sur le côté ouest-nord-ouest de la paroi, pour voir d'énormes masses brunes collées à la paroi. Il s'agit d'essaims géants de frelons, dont le plus gros mesure plus de 7 mètres de haut sur 3 de large. De temps à autre, les frelons attaquent…
Les ‘’gardiens’’ des lieux attaquent généralement avant le dernier niveau, juste avant l’ascension entre les pattes du lion…
Une nuée de centaines de milliers d'insectes noircit le ciel et assaille les visiteurs d'où l'utilité des cages grillagées qui servent de refuges aux touristes et aux guides lors d'une telle attaque. Celles-ci sont assez fréquentes, mais aucun décès ni accident grave n'est jamais survenu depuis l'ouverture du site aux touristes.
Le gouvernement cinghalais, à plusieurs reprises, a tenté d'exterminer ces essaims. À grand renfort d'insecticide et de répulsif, tous les essaims et les frelons furent détruits une première fois. L'année suivante, ceux-ci s'étaient reconstitués, encore plus gros et le nombre de frelons s'était accru d'autant. Et ceci deux années de suite !
Depuis, les autorités ont décidé qu'il était inutile de tenter de déloger ces hôtes à la mauvaise réputation et que le mieux à faire était de les laisser tranquilles. Il fut alors décidé d'installer des cabanes grillagées pour protéger les visiteurs et les locaux en cas d'attaque.
La légende ne tarda pas à naître, les frelons sont considérés par les Cinghalais comme les gardiens de Sigirîya et lorsqu'ils attaquent c'est que ceux qui veulent monter ne sont pas les bienvenus.
Le système d'irrigation du site de Sigirîya est particulièrement complexe et avancé pour l'époque (Ve siècle), le réservoir qui alimente le réseau est situé à plus de dix kilomètres du site et la canalisation souterraine qui permet l'acheminement de l'eau débouche seulement 50 centimètres plus bas que le niveau du réservoir, soit une pente de 1 sur 20 000.
Il est cependant avéré que les Cinghalais furent toujours d'excellents techniciens et en avance de plusieurs siècles au niveau des systèmes hydrauliques et d'irrigations. Les jets d'eau de Sigirîya sont emblématiques de ce savoir, à titre de comparaison les premiers jets d'eaux à Versailles ne furent inaugurés que plus d'un millénaire après ceux de Sigirîya.
L'autre particularité est l'acheminement de l'eau au sommet du rocher, soit plus de 350 mètres au-dessus du niveau du réservoir. Par un ingénieux système de citerne et de différence de pression, l'eau n'avait besoin d'aucune intervention humaine pour jaillir au sommet dans la grande citerne qui alimentait tout d'abord la piscine, puis l'eau s'écoulait dans une autre citerne plus petite qui alimentait jardins et bâtiments.
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