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mercredi 27 novembre 2019
samedi 23 novembre 2019
Henry D’IDEVILLE – Histoire vraie d’un Fantôme !
Henry D’IDEVILLE – Histoire vraie d’un Fantôme
L’autre soir, dans un vieux château, la conversation vint à tomber sur les apparitions, les revenants, les fantômes. Chacun se mit à conter son histoire, et, insensiblement, les jeunes femmes se rapprochèrent les unes des autres. On les voyait, malgré elles, retourner, en frissonnant, la tête derrière leur fauteuil lorsque les récits devenaient trop palpitants.
« Et vous, me dit-on, n’avez-vous pas aussi dans votre vie une aventure de revenant, une histoire à faire frémir ? Allons, soyez indiscret, et contez-nous quelque chose.
– Je le veux bien, dis-je, et, puisque vous m’en priez, je vous raconterai un fait absolument vrai, qui m’est personnel, et sur lequel je n’ai jamais ouvert la bouche, bien qu’il soit des plus étranges et des plus mystérieux.
Il y a longtemps de cela ; je m’en souviens cependant comme si c’était hier.
À la fin de l’automne de 1858, j’allai voir un de mes amis, sous-préfet dans une petite ville du centre de la France. Depuis plusieurs mois, il me tourmentait tellement pour que je vinsse le visiter dans son installation nouvelle, que je me décidai à quitter Paris. C’était d’ailleurs un ami des plus intimes, un vieux compagnon d’enfance et de jeunesse : j’avais assisté à son mariage ; sa femme était charmante de bonté et de grâce, et le jeune ménage tenait à me montrer son bonheur dans toute son intimité, et de plus à me présenter deux jolies petites filles nées dans la résidence.
Le Parisien fut fêté, choyé, ai-je besoin de le dire, et bientôt initié à tous les secrets de l’administration. Trois jours après mon arrivée, je connaissais la ville entière, que l’on avait fait défiler pour moi dans le cabinet et dans le salon de la sous-préfecture. Quant aux curiosités, au vieux château, aux ruines, aux fabriques, je les possédai bientôt à fond. Cette besogne terminée, je priai mon ami de me laisser vivre plus calme, et nous passâmes notre temps à deviser entre nous, sans le secours d’aucun administré.
Chaque jour, vers quatre heures, A… faisait atteler son phaéton pour faire une promenade et nous ne revenions en ville qu’à l’entrée de la nuit. Les environs de X… furent bientôt épuisés.
« Demain, me dit un soir mon hôte, nous irons plus loin que d’habitude, je veux te conduire aux Pierres-Noires ; ce sont d’anciens dolmens fort curieux, situés dans des landes isolées et sauvages qui ne te déplairont pas ; ma femme ne les connaît pas encore, nous l’emmènerons. »
Le lendemain, nous partions à l’heure dite. A… conduisait ; sa jeune femme était à ses côtés. Quant à moi, j’occupais seul la banquette de derrière ; nous n’étions accompagnés par aucun domestique afin de rester entre nous.
Il faisait, ce soir-là, un temps gris et sombre ; le paysage, en effet, n’était point gai, et, lorsque nous arrivâmes aux Pierres-Noires, le jour commençait déjà à tomber. Nous mîmes pied à terre. A… garda les chevaux ; et nous fîmes, avec sa jeune femme, quelques pas dans les champs pour aller voir de près les gigantesques vestiges de la religion des Druides, nos ancêtres. Ma compagne voulut gravir le sommet de l’autel gaulois ; j’étais placé sur les premières marches ; je vois encore sa silhouette élégante drapée dans son grand châle rouge, son voile flottant autour d’elle.
« Comme c’est beau ! mais ne trouvez point que tout cela est bien sinistre ? » me dit-elle, en étendant sa main vers la lande déserte et l’horizon sombre qu’éclairaient à peine les derniers rayons du jour.
Le vent du midi soufflait avec violence et sifflait dans les arbres rabougris qui entouraient les dolmens. Pas une habitation, pas un être humain.
Nous regagnâmes, silencieusement et hâtant le pas, la voiture.
« Il faut nous presser, dit A… le ciel est menaçant ; à peine aurons-nous le temps d’arriver à X… avant la nuit noire. »
Nous enveloppâmes soigneusement les genoux de Mme A… de couvertures ; elle ramena son voile sur son visage ; et les chevaux s’enlevèrent au grand trot.
Le jour baissait, comme je l’ai dit, mais la nuit n’était pas encore venue. La route formait comme un long sillon clair dans la campagne. Quelques bouquets de sapins çà et là, des genêts, aucune autre trace de végétation. Le froid ne tarda pas à nous saisir ; le vent sifflait avec fureur, et l’on entendait seulement le trot cadencé des chevaux et le tintement strident et clair de leurs grelots. Aucun de nous ne parlait. J’avais les bras accoudés sur le dossier de la banquette, ma tête appuyée contre les épaules de mon ami afin de me garantir du vent. Je pensais alors, à quoi ? à Paris, à notre jeunesse ; j’étais emporté par la Folle du logis, et bien loin de X… lorsque, tout à coup, je sentis l’étreinte d’une main qui se crispait sur mon épaule. Je tournai brusquement la tête. Une horrible apparition se présenta à mes yeux : à la place vide à mes côtés, une femme hideuse, décharnée, aux yeux sans globe, était assise. Je voulus pousser un cri : le fantôme plaça son doigt sur sa bouche pour m’imposer le silence. Aucun son ne put sortir de ma gorge étranglée. La femme était vêtue d’une sorte de vêtement de laine blanche, la tête encapuchonnée ; la face était de la pâleur livide d’un cadavre ; ses yeux, deux trous noirs.
Je demeurai immobile, haletant, éperdu de rage et de terreur, lorsque le fantôme, s’étant dressé et se baissant sur la jeune femme, l’entoura entièrement de ses bras et pencha sa tête hideuse comme pour l’embrasser au front.
« Ah ! mon Dieu ! le vent ! le vent ! s’écria Mme X… en se retournant avec précipitation vers moi ; mon voile se déchire ! »
À l’instant même où la jeune femme se retournait, je sentis la même étreinte infernale de tout à l’heure se crisper sur mon épaule. La place occupée par le fantôme était vide ; je me levai aussitôt et, me penchant à droite et à gauche, interrogeai avidement l’espace. Rien ! absolument rien ! La route déserte, pas un être vivant, pas un objet.
« Quelle épouvantable rafale ! s’écrie Mme A…. Ah ! messieurs, l’avez-vous sentie ? Je ne sais quelle terreur m’a saisie. Mon voile a été arraché par le vent comme par une main invisible ! J’en tremble encore.
– C’est bien ! c’est bien ! dit en riant A… Enveloppez-vous, ma chère enfant ; nous allons nous réchauffer au bon feu de la sous-préfecture ! Je meurs de faim ! »
Une sueur froide m’était montée au front. Je sentais le frisson qui parcourait mes membres. Ma langue attachée à mon palais dans ma bouche desséchée ne pouvait articuler un son. Une douleur cuisante à l’épaule était le seul vestige sensible qui attestât d’une façon bien évidente que je n’étais point le jouet d’une hallucination. En portant la main à l’endroit où je souffrais, mes doigts sentirent des déchirures au plaid dont mes épaules étaient enveloppées.
Je regardai l’étoffe : cinq trous parfaitement distincts attestaient la trace palpable et visible de la crispation de l’horrible fantôme. Je crus un instant que j’allais mourir, ou que la folie s’emparait de moi. Ce fut, je crois, un des moments les plus épouvantables de ma vie.
Enfin, le calme revint ; cette angoisse sans nom avait duré quelques minutes. Je ne pense pas qu’il soit possible à une créature humaine de souffrir plus que j’ai souffert pendant ce laps de temps. Dès que j’eus repris mes sens et que je me trouvai en possession de la réalité, j’eus immédiatement la pensée de raconter à mes compagnons ce qui s’était passé, mais j’hésitai et je m’abstins, dans la crainte de jeter l’effroi dans l’esprit de la jeune femme, qui n’avait rien vu ; et, en même temps, j’eus la pensée que, certainement, mon ami se refuserait à me croire, ou me traiterait de fou.
En apercevant les premières lumières de la petite ville de X… et la flèche de son église, il me sembla renaître. Peu à peu, l’oppression de terreur qui m’avait envahi commença à se dissiper. À peine arrivée, Mme de A… s’empressa de retirer son chapeau et de détacher son voile, qui était littéralement en loques. Elle nous le montra en riant, ayant déjà oublié la légère impression d’effroi qui l’avait saisie.
Quant à moi, j’étais toujours dominé par l’apparition. Nous nous mîmes à table ; après le dîner, je prétextai un violent mal de tête et me retirai chez moi. J’avais hâte de regarder de près, de palper les trous du plaid. En montant l’escalier, au moment d’ouvrir la porte de ma chambre, j’espérais que mon imagination seule m’avait fait apercevoir la marque des cinq doigts du fantôme, et que j’allais trouver mes vêtements intacts. – Les cinq ouvertures étaient très apparentes et très visibles, l’étoffe parfaitement déchirée en cinq endroits, à la place même où les doigts s’étaient crispés sur mon épaule. Aucune trace, cependant, sur ma chair ; seulement une douleur sourde.
Je partis le lendemain pour Paris, où j’oubliai cette aventure étrange ; chaque fois du moins que ma pensée se reportait à cette soirée, je l’éloignais avec soin et m’efforçais de la réduire à une hallucination.
Dans le courant de l’année, je quittai définitivement la France et fus nommé secrétaire dans une ambassade en Italie.
Au mois d’octobre de l’année suivante, je reçus une lettre timbrée de X… Mon malheureux ami, dans une lettre folle, désespérée, m’annonçait la mort de sa femme et me rappelait en terminant notre gai séjour à X… Je comparai les dates ; une année, jour pour jour, s’était écoulée depuis la visite aux Pierres-Noires. »
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jeudi 21 novembre 2019
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Philby est sans aucun doute l’espion le plus célèbre et le plus scandaleux du XXe siècle. Ce livre, basé sur des lettres personnelles, des journaux intimes, des interviews ainsi que sur des archives déclassées des services secrets britanniques, américains et soviétiques, retrace le parcours d’une vie qui fut... une perpétuelle trahison.
L’Espion qui trahissait ses amis retrace avec force détails, et dans un style purement narratif qui fait penser aux romans de John Le Carré, l’histoire rocambolesque de Kim Philby, sur fond de guerre, puis de guerre froide. Un personnage double dans les faits et dans la psychologie, à la fois responsable de la mort de milliers de personnes à travers le monde et grand séducteur. L’Espion qui trahissait ses amis se lit d’une traite, comme un roman. C’est une histoire d’espionnage palpitante, aussi intense et intrigante qu’un thriller, digne de Graham Greene ou John Le Carré.
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En février 1861, un convoi d'une soixantaine d'enfants de cinq à vingt et un ans sort de la prison de La Roquette à Paris. Leur destination : la plus sauvage et la plus belle des îles d'Or, Le Levant. Ils seront les premiers pensionnaires de la "colonie agricole" de Saint-Anne dont le propriétaire est le comte de Pourtalès. En autorisant les bagnes privés pour mineurs, l'empereur Napoléon III entend débarrasser les villes et les campagnes des innombrables gavroches, vagabonds et orphelins qui les peuplent.
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Au-delà de son histoire incroyable, il livre ici l’analyse, probablement la plus fine et la plus pertinente à ce jour, d’un phénomène qui tétanise l’Occident.
mercredi 20 novembre 2019
mardi 19 novembre 2019
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mercredi 13 novembre 2019
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