Rechercher dans ce blog

mercredi 9 novembre 2016

HITLER S'EST-IL SUICIDÉ OU ÉCHAPPÉ ?

 HITLER S'EST-IL SUICIDÉ OU ÉCHAPPÉ ?  


Hitler : La traque, est un documentaire (0h50) de la série Les énigmes de l'Histoire, qui revient sur le mystère du suicide ou de la fuite du dictateur. Les livres d'Histoire relatent que le Führer s'est suicidé dans son bunker, à Berlin, le 30 avril 1945. Cependant, certains pensent qu'il aurait mis en scène son suicide et se serait envolé pour l'Argentine, en pleine débâcle du IIIè Reich. Les soldats russes censés avoir retrouvé son corps, affirment l'avoir incinéré, mais sans preuves, comment être sûr qu'Hitler s'est vraiment suicidé ?
Il y a soixante et onze ans, la Seconde Guerre mondiale s'achevait dans un bunker du centre de Berlin, avec l'entrée au cœur du IIIe Reich des soldats russes et le suicide d'Adolf Hitler, le 30 avril 1945. Une question subsiste : Où est passé son corps ? Une note secrète du directeur du FBI J. Edgar Hoover a déclaré que : "Les responsables de l’Armée américaine en Allemagne n’ont pas localisé le corps d’Hitler, ni de source fiable pour confirmer la mort d’Hitler."
La théorie d'une mise en scène a toujours été alimentée, depuis des décennies, par les plus sceptiques. Les rumeurs fusent.
Les livres d'Histoire relatent qu'Adolf Hilter et sa femme, Eva Braun, se sont suicidés côte à côte, mais ce qu'il s'est passé ensuite est longtemps resté un mystère. Les dernières images d'Hitler vivant remontent au 20 avril 1945. Le dictateur sait que la fin approche. L'Armée rouge n'est plus très loin de son bunker. Sa décision est prise : Il n'abandonnera pas Berlin, mais il ne sera pas pris vivant.
Hitler et Eva Braun se marient avant de préparer leur suicide. Blondi, la chienne du dictateur, sert de cobaye pour tester du cyanure. Le 30 avril 1945, Eva Braun avale le poison. Hitler choisit finalement de se tirer une balle dans la tête.
Quelques heures plus tard, les soviétiques pénètrent dans la chancellerie. L'un de leurs chefs, le Maréchal Joukov, n'a qu'une obsession, trouver Hitler. Pendant trois jours, les soviétiques fouillent tous les recoins. Le 4 mai, les cadavres d'Hitler et d'Eva Braun sont trouvés dans un trou d'obus, à 5 ou 6 mètres du bunker, leurs corps calcinés...
La suite est un incroyable jeu de piste. Les restes d'Hitler partent pour la banlieue de Berlin, puis sont enterrés dans la forêt de Rathenow. Moscou les fera exhumer pour pratiquer une nouvelle autopsie, probablement sur ordre de Staline. Fin 1945, les dépouilles d'Hitler et d'Eva Braun sont enterrées à Magdebourg, dans une cour.
Nombreuses sont les rumeurs entourant la mort d'Adolf Hitler, le dictateur allemand de la Seconde Guerre mondiale. Hitler aurait-il réussi à fuir en Amérique du Sud où il y aurait passé la fin de ses jours ? C’est ce qu’affirme Simoni Renee Guerreiro.
Cette doctorante brésilienne pense connaître la vérité sur la fin de la vie du dictateur allemand. Selon elle, après avoir fui l’Allemagne, Hitler se serait rendu en Argentine, puis au Paraguay, avant de s’installer au Brésil, protégé par des alliés séjournant au Vatican, a-t-on pu lire dans le DailyMail.
Selon une autre théorie, Hitler aurait utilisé un tunnel secret au-dessous de la capitale allemande reliant une station de métro qui pourrait avoir facilité l’évasion du Führer, qu'il aurait fait construire pour cette raison.
Une enquête des services secrets argentins indiquerait que le Führer du troisième Reich aurait réussi à fuir par la mer Baltique après avoir voyagé dans un sous-marin depuis l’Espagne, avant l’arrivée des troupes soviétiques à Berlin en avril 1945. Il aurait pu trouver refuge sur une base de recherche au Groënland, protégé par de riches industriels. Il y serait resté 11 ans, puis aurait quitté la base craignant l’arrivée imminente d’un commando israélien.
Accompagné par sa femme Eva Braun, il aurait ensuite rejoint l’Amérique du Sud, protégé par des fidèles du IIIè Reich. Plusieurs États auraient pu fermer les yeux sur cette cavale et auraient même accepté de le rencontrer secrètement...
L'affirmation selon laquelle Hitler et certains hauts officiers de la Schutzstaffel SS ont quitté l’Allemagne et ont fui vers l'Amérique du Sud n'est pas nouvelle. Nil Nikandrov observe : "Tous les dirigeants du Troisième Reich ont fui vers l'Amérique latine". Dans son ouvrage bien documenté, Le Mythe de survie d'Hitler, Donald McKale identifie la source la plus ancienne du mythe de la fuite d'Hitler vers l'hémisphère Sud comme venant de l’abandon inattendu d'un sous-marin allemand au début de Juillet 1945 à Mar del Plata, en Argentine.
Plusieurs journaux de Buenos Aires, au mépris des déclarations de la Marine argentine, ont dit que des canots de sauvetage largués avaient été vus et d'autres sous-marins aperçus dans la région.
Le 16 Juillet 1945, le Chicago Times publiait un article sensationnel sur "Les Hitler ayant filé vers l'Argentine."
Aussi, l’opération Paperclip ou Overcast, fut menée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'état-major de l'Armée des États-Unis afin d'exfiltrer et de recruter près de 1.500 scientifiques allemands issus du complexe militaro-industriel de l'Allemagne nazie pour lutter contre l'URSS et récupérer les armes secrètes du Troisième Reich.
Ces scientifiques effectuèrent des recherches dans divers domaines, notamment sur les armes chimiques comme le Zyklon B, sur l'usage des psychotropesnote, sur la conquête spatiale, sur les missiles balistiques et sur les armes à longue portée. Ce qui laisse penser certains que le dictateur serait lui aussi parti avec ou comme eux...
Dans les années 1970, on déterre de nouveau les restes incinérés d'Hitler, puis les cendres sont répandues dans les égouts, mais le KGB aurait conservé quelques reliques : Un uniforme, un pistolet et un crâne...
La preuve la plus confondante qu’Hitler ait survécu à la chute de l’Allemagne réside donc peut-être en Russie. Du fait de l’occupation soviétique de l’Allemagne, les restes supposés d’Hitler furent promptement dissimulés et envoyés en Russie pour ne jamais être revus. Cela jusqu’en 2009, quand un archéologue de l’État du Connecticut, Nicholas Belladone, a été autorisé à pratiquer un test d’ADN sur un des fragments de crâne récupéré.
Ce qu’il a découvert a déclenché une réaction en chaine à travers les communautés du renseignement et des scientifiques. Non seulement l’ADN ne correspondait à aucun des échantillons supposés d’Hitler, mais ils ne correspondaient pas non plus à l’ADN connu d’Eva Braun. Donc, la question est : Qu’est-ce que les soviétiques ont découvert dans le bunker et où est Hitler ? Les archives du KGB recèlent encore quelques secrets...
Ce n’est pas la première fois que le suicide du dictateur est remis en cause par différentes théories, et ce malgré l’expertise dentaire qui prouvait que la dépouille retrouvée dans le Führebunker de Berlin était bien celle d’Adolf Hitler.
Même si plusieurs personnes affirment qu’il est bien mort en Amérique du Sud, les années ne concordent jamais : 1958 pour les uns, 1964, 1972, 1984 pour les autres, mais jusqu’à présent, aucune réelle preuve. Le mystère reste entier...

LES SECRETS RÉVÉLÉS DE LA BIBLE !

      LES SECRETS RÉVÉLÉS DE LA BIBLE     


Les secrets révélés de la Bible, est un documentaire (1h48) sur la naissance de la première religion monothéiste connue, le christianisme, une enquête avec ses découvertes archéologiques au carrefour de la science, de l'histoire et de la foi, qui revient à l'origine des textes, loin de celle qu'on nous fait croire...
Construite sur une réflexion de plusieurs années, cette enquête nous transporte des prémices de la religion monothéiste aux causes de la destruction de Jérusalem, en passant par les premières croyances en un dieu unique universel. Un cheminement nourri de textes historiques et de découvertes archéologiques qui permettent de mieux éclairer des événements qui peuvent sembler obscurs au commun des mortels. Entre-autres, quand est né le judaïsme ? Quelles étaient les croyances des premiers israélites ? Comment la Bible a-t-elle été écrite ?
Ce documentaire confronte les investigations sur les textes religieux et les découvertes archéologiques en Terre sainte depuis la fin du XIXe siècle.
La Bible hébraïque a été rédigée et retravaillée à des époques très différentes par quatre groupes distincts de scribes. Si plusieurs assertions de la Bible se révèlent fantaisistes, d'autres sont corroborées par les découvertes faites sur le terrain.

Cette collaboration exceptionnelle entre chercheurs montre qu'à l'époque d'Abraham la première religion monothéiste était loin d'être une entité cohérente. La plupart des israélites ont, par exemple, longtemps adoré des dieux païens. Par ailleurs, nombre d'entre-eux pensaient que dieu avait une épouse qui était elle-même une idole vénérée.
Ce n'est qu'après la destruction de Jérusalem que les juifs, exilés à Babylone, ont commencé à concevoir l'existence d'un dieu unique et universel, et c'est durant l'exil, entre 597 et 538 avant J.-C., qu'ont été rédigés les cinq premiers livres de la Bible. Ces deux tragédies, la perte de Jérusalem et l'exil, ont constitué un terreau fertile sur lequel s'est développé un ensemble de croyances qui ont ensuite donné naissance au christianisme, à l'islam et à notre monde moderne.

Un ègyptologue britannique, Flinders Petrie, dirige des fouilles à Thèbes, la nécropole antique au sud de l'Egypte, près des rives du Nil en 1896. C'est là qu'a lieu l'une des plus grandes découvertes de l'archéologie biblique. Du sable émerge soudain le coin d'un monument royal sculpté dans la roche. C'est la fameuse stèle du pharaon Merenptah, érigée à la gloire du fils de Ramsès le Grand.
Aujourd'hui, elle est exposée au musee du Caire. Les anciens égyptiens appelaient cela une stèle de victoire. Elle commémore une victoire sur des peuples étrangers. Les inscriptions hièroglyphiques célèbrent la victoire de Mèrenptah sur la Libye, son ennemi à l'ouest, mais le texte mentionne aussi ses conquêtes à l'est, sur deux petites lignes dans lesquelles il y est écrit : "Ashkelonest déporté. On s'est emparé de Guèzer, Yanoam dans la vallée du Jourdain a été conquis. lsraël est anéanti, sa semence n'est plus." L'histoire a démenti les vantardises du pharaon.

Loin de marquer sa disparition, la stèle de Mèrenptah signale l'apparition sur la scène internationale d'un groupe éthnique dans les montagnes centrales du sud de Canaan. La chronologie égyptienne, très fiable, situe l'évènement en 1.208 avant Jésus-Christ. La stèle de Mèrenptah indique que ce peuple, appelé les israélites, vivait dans le pays de Canaan, un territoire qui comprend aujourd'hui lsraël et la Palestine, il y a plus de 3.000 ans. Les premiers israelites sont surtout connus à travers les épisodes les plus célèbres de leur histoire, tels que Abraham et lsaac, Moïse et les dix commandements, David et Goliath.
En assurant la survie de leur culte, la Bible hébraïque a donné naissance au judaïsme, une des plus anciennes religions. Les juifs ont transmis au monde en héritage la foi en un dieu unique. Cette croyance est le fondement de deux religions monothéistes, le christianisme et l'islam. Le monothéisme, appelé Ancien Testament par opposition au Nouveau Testament, fait partie de la culture mondiale.

Les israélites étaient à l'origine des cananéens de classe pauvre et des esclaves vivant dans des cités soumises à l'autorité du pharaon. Ces cités étaient séparées en deux parties, la partie haute pour les riches, et basse pour les autres. Au treizième siècle avant J.-C., les habitants des cités basses se sont révoltés contre la domination des riches pour aller fonder des colonies plus à l'ouest.
Pour pouvoir se démarquer de l'ancienne religion cananéenne, ils ont adoptés un nouveau dieu unique, Yahweh. Ce dieu aurait vraisemblablement été emprunté à une peuplade vivant au sud de Canaan. Leur nouveau dieu ainsi que cette histoire d'Exode et autres récits bibliques, romancés et enjolivés par des interventions divines, leur ont servis de catalyseur pour se légitimer comme peuple et assurer la cohésion du groupe.




DÉLITS D'ÉLUS ET PILLEURS D'ÉTAT !

  DÉLITS D'ÉLUS ET PILLEURS D'ÉTAT, PHILIPPE PASCOT DIT TOUT !  


Philippe Pascot présente ses livres sur la mafia des élus (1h07) et dénonce les abus du système politique en France. Il a écrit deux livres, Délits d'élus et Pilleurs d’État, dans lesquels il recense les incroyables abus, privilèges, corruptions, affaires judiciaires des élus et politiciens français. Son nouveau livre se nomme Du goudron et des plumes.
Maire adjoint d'Évry auprès de Manuel Valls pendant 9 ans, ancien conseiller régional, Chevalier des Arts et des Lettres, Philippe Pascot a 25 ans de vie politique derrière lui et a fréquenté la plupart des élus politiques de premier plan. Il milite pour une transparence totale de l'exercice politique et est engagé dans de nombreux combats de société.
Ses ouvrages recensent tous les abus dont la classe politique française profite sur votre dos, dont leurs affaires judiciaires, malgré qu'elles ou ils soient réélu(e)s, leurs aberrants et inconnus privilèges, les lois faites pour eux, etc.
Dans ces quelques vidéos présentées sur cette page, car il y en a d'autres, on apprend que le salaire minimum d'un député est de 13.500€ pour 21% de temps de travail, que vingt députés gagnent 800.000€ par mois, qu'un élu paie 2 fois moins d'impôts qu'un salarié, qu'un seul sénateur peut voter pour 100 autres, que 160 députés se sont payés des villas ou appartements avec l'IRFM, qu'un élu a le droit de cumuler 5 retraites sans plafonnement, et que certains sont des délinquants récidivistes qui se font réélire sans difficulté, sans oublier la députée PS, Sylvie Andrieux, qui se rend à l'Assemblée avec un bracelet électronique, pourtant condamnée par la justice, etc.
Son premier livre, Délits d'élus, écrit avec la journaliste Graziella Riou Harchaoui, dresse une liste non exhaustive de politiciens à partir de faits avérés, jugés ou en passe de l'être et relayés par les médias. Ce premier volet s'attarde sur 400 d'entre eux, dont environ 200 sont présents sur des listes en 2014. "Plus tu es un truand, plus tu as de chances d'être réélu !" Dit-il !
Élus mis en examen et/ou en garde à vue, placés en détention provisoire, condamnés pour trafic d’influence, impliqués dans des affaires de mœurs, pour avoir truqué des marchés publics ou confondu leur compte en banque avec celui de la collectivité qu’ils administrent..., ce livre démontre qu’aucun parti n’échappe aux dérives et/ou aux tentations qu’offrent l’accès au pouvoir et à l’argent public, le vôtre !
Sans concession ni parti pris, les auteurs rappellent que le meilleur allié des élus condamnés ou mis en examen est l’ignorance des électeurs et/ou leur "capacité à l’oubli." Leur propos est donc de remémorer les faits.
(Pour acheter les livres : maxmilo.com)
Son deuxième livre, Pilleurs d’État, dénonce les incroyables abus, privilèges, et corruptions des élus et politiciens français. "Si tous les élus ne sont pas pourris, beaucoup sont complices !" Dit-il. Philippe Pascot recense dans cet ouvrage les abus "légaux" dans lesquels tombe la classe politique française : Salaire exorbitant, exonération d’impôts, retraite douillette, cumuls, emplois fictifs, déclarations d’intérêts et d’activités bidons et tant d’autres petits arrangements entre amis.
Derrière une volonté affichée de transparence et de moralisation de la sphère politique, nos élus entretiennent leurs propres intérêts au travers de lois de plus en plus incompréhensibles, quand nous, simples citoyens, devons nous serrer la ceinture. "Plus les gens se taisent, plus la dictature s'installe !" Dit-il !
C'est avec ce genre d'informations et de vidéos que l'on peut prendre conscience que la spécialité des hommes politiques est la maitrise du langage, de la propagande, et de la désinformation. Ils ont l'art, la manière, et le savoir faire, pour toujours se faire passer pour des vertueux, des serviteurs, alors qu'ils sont très souvent incompétents, qu'ils sont essentiellement intéressés, qu'ils se servent, usent et abusent, quelles que soient les conditions de votre argent, de vos impôts.
Ils nieront, emploieront même une dialectique telle que "dire que les politiciens sont tous pourris, ce n'est pas vrai", alors qu'objectivement, les faits parlent contre eux, et que plus l'on monte dans la pyramide des élus, plus la probabilité qu'ils abusent du système et se servent à la place de nous servir, est avéré.
En dehors d'une ultra-minorité, nous ne pouvons plus du tout faire confiance à la majorité de nos élus. Le fossé entre les élus et les citoyens se creuse de jour en jour. Les mensonges récurrents, les tromperies, les propagandes, les promesses jamais tenues, ont lassé avec raison nombre de nos concitoyens.
(agoravox)
Les révélations sur le train de vie des élus sont choquantes ! Et tout cela, sans compter leurs avantages : Chauffeur et voiture de fonction, restaurant, voyages, internet et téléphone, vêtements, primes, versements faits par les lobbies et les multinationales, pas de peine judiciaire ou peu pour les élus politiques délinquants, même récidivistes...
Citoyen(nes), continuez à vous priver pour eux si vous appréciez leur système, sinon, réagissez si cela ne vous plait pas. Levez-vous, sans attendre l'autre... !
"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice !" George Orwell

mardi 8 novembre 2016

LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L'ÉTAT !

LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L'ÉTAT 


CONTEXTE HISTORIQUE
L’imminence de la Séparation 

À l’orée du siècle, les relations de la France avec le Saint-Siège s’enveniment du fait de la politique anticléricale menée par Émile Combes et de l’intransigeance du nouveau pape Pie X. Le 29 juillet 1904, le gouvernement décide de rompre les relations diplomatiques avec le Vatican. Dès lors, la voie est ouverte à la séparation de l’Église et de l’État.

Il s’agit en fait d’une revendication ancienne (et essentielle) des républicains dont l’anticléricalisme s’apparentait à une « foi laïque », rationaliste et positiviste, en partie issue des Lumières. Le progrès, la science, l’éducation devaient faire reculer l’ignorance, l’obscurantisme et la superstition. Le pouvoir civil devait soumettre le pouvoir religieux et l’exclure de la vie politique et de la société.
ANALYSE DES IMAGES
Une allégorie riche en symboles

Émile Combes est déjà en action. Sa francisque s’apprête à trancher le nœud gordien (central) aux robustes entrelacs forgés par des siècles d’histoire. Fort réjoui, Voltaire lui donne la force nécessaire. Nouveau « Dieu » dont la pureté laïque et franc-maçonne ne saurait être mise en doute, le philosophe des Lumières envoie ses rayons bénéfiques à l’exécuteur. La République est consentante. Figurée en « Marianne de petite vertu », elle s’efforce de tendre la corde et s’attend à la séparation tout en continuant à s’interroger et en hésitant à la regarder vraiment en face. L’Église, représentée par le pape, continue d’être surveillée de près par Émile Combes. Fort mécontente de l’opération, elle subit, incapable d’apprécier la situation à sa juste valeur. Au premier plan, à terre, tranchant avec la surface bien dégagée sur laquelle se déroule l’action, un moine grassouillet au nez rouge (un chartreux ?) cuve son vin, une bouteille pleine dans les bras, une croix dans la main (croix sur laquelle un verre est gravé…).

Une fois le nœud tranché, la République ne reconnaîtra, ne salariera, ne subventionnera plus aucun culte. Mais elle assurera la liberté de conscience et garantira le « libre exercice des cultes », comme le mentionneront les deux premiers articles de la loi promulguée le 9 décembre 1905.

Le thème de la séparation de l’Église et de l’État a maintes fois été traité de cette façon-là par les caricaturistes, mais avec des tonalités partisanes plus ou moins républicaines et plus ou moins anticléricales. L’anticléricalisme de cette lithographie riche en symboles est par exemple très accentué. Le moine à terre en est une preuve, tout comme les détails de la tenue du pape, qui relèvent de la moquerie pure et simple, tout en insistant sur l’opulence de l’Église, son étrangeté et son extériorité par rapport à la société civile.
INTERPRÉTATION
La Séparation, œuvre du « combisme »

Cette lithographie, jamais reproduite jusqu’à ces dernières années, évoque une date essentielle de l’histoire de France. Si son côté partisan ne nous aide pas à comprendre que la loi de séparation fut finalement une loi de liberté et de conciliation (en dépit de son côté radical, net et bien tranché…), l’œuvre nous permet de saisir les passions extrêmes qui opposèrent, au tournant du siècle, cléricaux et anticléricaux (y compris les appels à la résistance, les menaces et condamnations lancées par Pie X après le vote de la loi et, en 1906, au moment des Inventaires).

Donnant une place centrale à Émile Combes alors que la loi, fruit d’un travail collectif, fut promulguée après la chute de son gouvernement, cette allégorie correspond bien aux deux idées principales que chacun se fait encore aujourd’hui de cet épisode historique. D’une part le « petit père Combes », ancien séminariste devenu anticlérical, est bien à l’origine de la Séparation en dépit de ses penchants concordataires. D’autre part, le « combisme » mis en œuvre par le bloc des Gauches fut bien une politique de combat menée sans fard et soutenue activement par une partie non négligeable de la population, afin qu’advienne cette République laïque tant désirée mais maintes fois ajournée.


lundi 7 novembre 2016

LE CHARISME DE HITLER !

                 LE CHARISME DE HITLER              



CONTEXTE HISTORIQUE
La conquête du pouvoir par Hitler
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, rien ne semblait prédestiner Adolf Hitler (1889-1945) à devenir le maître incontesté de l’Allemagne dès 1933, ni ses origines sociales ni sa trajectoire personnelle : cet illustre inconnu, fils d’un modeste douanier autrichien, s’essaya sans beaucoup de succès à la peinture, avant de s’engager comme soldat durant la Grande Guerre. L’ayant démobilisé pour cause de blessures, l’armée le chargea après la fin des hostilités de surveiller les groupuscules extrémistes de Munich, parmi lesquels se trouvait un noyau d’ouvriers allemands qui se distinguaient par leurs virulents idéaux nationalistes et racistes. Entré en contact avec eux, Hitler adhéra bientôt au parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP) fondé en 1920 contre les accords de Versailles, la République bourgeoise de Weimar et le grand capitalisme, dont il devint le chef. Découvrant alors qu’il possédait de réels talents d’orateur et de démagogue, il les exploita à des fins politiques, dans un premier temps pour acquérir une certaine audience populaire dans les brasseries munichoises, dans un second temps pour étendre les assises du parti nazi (2 000 membres fin 1920, 55 000 fin 1923), nouer des liens avec les milieux d’extrême droite et doter le NSDAP d’une organisation paramilitaire propre (S.A.). Toutefois, la tentative avortée de putsch à Munich, les 8 et 9 novembre 1923, entraîna l’emprisonnement de Hitler, période durant laquelle il rédigea Mein Kampf, et l’interdiction du parti nazi. A sa sortie de prison, treize mois plus tard, il parvint néanmoins, grâce à la célébrité acquise durant son procès, à reconstituer son parti et à renforcer sa propre influence politique.
ANALYSE DES IMAGES
Une rhétorique savamment calculée 

Pleinement conscient de ses capacités d’orateur, Hitler insiste longuement dans Mein Kampfsur l’importance de la propagande, centrale dans l’idéologie nazie et la culture totalitaire, et en particulier des discours pour galvaniser les foules : ceux-ci devaient être simples et accessibles, ne contenir qu’un nombre réduit d’idées et d’informations. En conséquence, Hitler s’adressait toujours au peuple selon la même logique simpliste et répétitive. Prononcés sur un ton tantôt déclamatoire, tantôt incantatoire, ses discours faisaient appel à une rhétorique gestuelle empruntée aux orateurs antiques, associant le geste à la parole. L’importance qu’il attachait aux effets gestuels et aux expressions du visage apparaît dans la série de clichés réalisée en 1925 par Heinrich Hoffmann (1885-1957), photographe du parti nazi dès ses origines puis iconographe attitré et ami personnel de Hitler. Ces instantanés ont été pris alors que Hitler, debout devant l’objectif, mime un discours imaginaire, adoptant tour à tour une pose combative, impérative, ironique et visionnaire, et que, derrière lui, un gramophone diffuse le discours en question. Ses gesticulations – bras levés, poings serrés, index tendu… – de même que les mimiques exaltées de son visage – moue volontaire, yeux exorbités ou rêveurs, bouche hargneusement ouverte, lèvres esquissant un sourire ironique… – sont autant d’effets destinés à renforcer la teneur de ses propos et à communiquer son état d’esprit aux auditeurs. Tel un comédien, Hitler parvenait de la sorte à dédoubler sa personnalité pour se mettre lui-même en scène dans le but de concentrer l’attention sur sa personne puis de rassembler les masses autour de lui. Face au public, il avait coutume d’adopter une pose méditative avant d’entamer son discours, lequel suivait une sorte de progression : commencé lentement, il s’enflait au fur et à mesure que le ton montait, s’accompagnant alors de gestes virulents, puis se calmait. Si ces photographies présentent ainsi un intérêt documentaire considérable pour apprécier le charisme que dégageait la personne de Hitler, ce dernier n’en jugea pas de même puisqu’il demanda par la suite à Hoffmann de détruire les négatifs de ces photographies, après avoir diffusé certaines d’entre elles. Conscient du pouvoir des médias et en particulier de la photographie, Hitler – l’homme le plus photographié de son temps – contrôlait en effet soigneusement son image officielle, privilégiant les portraits solennels et pompeux au détriment des instantanés et des clichés pris en privé. C’est ainsi qu’il s’entoura de quelques photographes officiels et prit l’habitude de marquer d’un coin les photographies qu’il ne voulait pas voir publier. Cependant, Hoffmann, qui était pourtant tout dévoué à Hitler, ne lui obéit pas cette fois et conserva secrètement les négatifs, qui furent publiés bien plus tard dans la presse.


INTERPRÉTATION
L’adhésion des masses 

Cette automise en scène qui caractérisait les discours de Hitler permet de mieux comprendre les raisons de la confiance aveugle et de l’idolâtrie qu’il suscitait parmi ses auditeurs. Son charisme et son ascendant résidaient en effet en grande partie dans la puissance de son élocution et dans l’emploi d’une rhétorique gestuelle. Il sut également très bien exploiter les anciens et les nouveaux médias – citons entre autres la mise en scène élaborée des grands rassemblements en plein air, la photographie dans la presse, la radio, la technique d’amplification du son dans les meetings, ainsi que les actualités cinématographiques. Des discours simplificateurs aux accents prophétiques et une propagande habile lui permirent ainsi de faire passer au peuple son message, lequel se résumait à quelques concepts idéologiques fondamentaux – la communauté nationale, la pureté de la race, la haine de l’ennemi bolchevique et juif –, et de lui communiquer sa vision d’un avenir grandiose et prospère pour l’Allemagne. Fort de cette assise populaire, Hitler parvint à exploiter le mécontentement général suscité par la crise économique de 1929 pour se hisser au pouvoir, tout en prenant appui sur le parti de droite et en obtenant le soutien financier de quelques grands groupes industriels. Nommé à la tête de la chancellerie du Reich par le président Hindenburg le 30 janvier 1933, il se consacra à la mise en place et à la consolidation du nouveau régime, créant un Etat totalitaire dans lequel la propagande jouait un rôle de tout premier plan. Destinée à embrigader les masses, elle était envahie par le culte du Führer, dont elle offrait une image glorieuse. Les grandioses cérémonies nationales-socialistes contribuèrent à accroître son immense popularité : à ces occasions, la monstrance de la personne de Hitler s’accompagnait d’un rituel soigneusement codifié par Goebbels, dans lequel de nombreux artifices tels que les effets de lumière des projecteurs ou une apparition savamment calculée du chef renforçaient son aura. Ainsi conditionnée et galvanisée par l’orateur, la foule était atteinte d’une sorte d’ivresse collective, d’une transe dans laquelle se réalisait la fusion de la communauté mystique avec son Führer. Exceptionnelle, cette « domination charismatique » (Max WEBER, Economie et société. Trad. fr. Paris, 1971, p. 249-261.) constitue ainsi l’une des clés du succès du pouvoir hitlérien.



samedi 5 novembre 2016

MAC MAHON, MARÉCHAL ET DUC D'EMPIRE !

MAC MAHON, MARÉCHAL ET DUC D'EMPIRE 


CONTEXTE HISTORIQUE
Maréchal et duc d’Empire
Issu d’une famille d’origine irlandaise, Mac-Mahon est sorti de Saint-Cyr en 1827 avant d’acquérir une brillante réputation de chef militaire lors de la conquête de l’Algérie. Sa carrière s’est accomplie sous le Second Empire, d’abord pendant la guerre de Crimée, où il s’est distingué en s’emparant du bastion de Malakoff le 8 septembre 1855, ce qui a permis la prise de Sébastopol et le succès final de la coalition franco-anglaise contre la Russie. Quatre ans plus tard, il était à la tête d’une partie des armées françaises en Italie. Commandant du deuxième corps d’armée, il remporte sur l’armée autrichienne, en Lombardie, le 4 juin 1859, la victoire de Magenta, ce qui lui vaut d’être élevé par Napoléon III à la dignité de maréchal et duc d’Empire sur le champ de bataille.
ANALYSE DES IMAGES
Une des dernières œuvres d’Horace Vernet
Ce grand portrait est un des derniers tableaux de cette envergure peints par Horace Vernet, un des artistes les plus en vue de l’époque et spécialiste reconnu de la peinture historique et de la peinture de bataille. Habitué aux commandes officielles, il était l’un des principaux artistes commandités par Louis-Philippe pour le musée de Versailles, notamment pour la galerie des Batailles et les salles d’Algérie. Dès 1824-1826, le jeune peintre avait reçu commande de portraits de maréchaux pour les Tuileries, mettant au point, dans ses portraits de Gouvion Saint-Cyr et de Molitor (Versailles, musée national du Château), une formule de figure en pied « en situation » qu’il reprit souvent par la suite. C’est le cas ici, où il allie le portrait et la peinture militaire : sur le champ de bataille de Magenta, Mac-Mahon franchit une palissade, au milieu des cadavres et à la tête de ses soldats, sur la droite. Le fond de la toile est occupé par la bataille elle-même. Mac-Mahon regarde vers la gauche, la longue vue dans sa main droite et la casquette dans sa main gauche, dans un mouvement simple et une pose volontairement vivante et spontanée.
INTERPRÉTATION
Mac-Mahon incarne pour beaucoup les équivoques de la IIIe République naissante. Bien que succédant à Thiers en 1873 à la présidence de la République, il s’est en réalité efforcé de préparer les conditions d’une restauration monarchiste. La division entre orléanistes et légitimistes a eu finalement raison de ce projet. Sa démission en 1879 symbolise la victoire définitive du camp républicain, après la majorité qu’elle parvient à conserver aux élections de 1877 et celle qu’elle conquiert au Sénat en 1879. 
La légende du portrait ne doit cependant pas induire en erreur : c’est le militaire victorieux, le maréchal d’Empire que Vernet a représenté, et non l’homme politique dont le destin était encore voilé au moment où le tableau fut peint.


BAZAINE, COMMANDANT DE L'EXPÉDITION DU MEXIQUE !

BAZAINE, COMMANDANT DE L'EXPÉDITION 

DU MEXIQUE



CONTEXTE HISTORIQUE
Achille Bazaine (Versailles, 1811-Madrid, 1888) était entré dans l’armée en 1831. Après avoir servi en Algérie et en Espagne, il fut promu général, se distingua lors de la guerre de Crimée et de la campagne d’Italie. Envoyé au Mexique en 1862, il devint célèbre en s’emparant de Puebla en 1863 et fut fait maréchal de France en 1864. Cependant l’expédition décidée par Napoléon III pour établir un empire latin et catholique ouvert aux intérêts français devait être l’un des grands échecs de la politique extérieure du Second Empire. La guérilla, les menaces américaines et la lassitude de l’opinion française contraignirent Napoléon III à abandonner l’empereur Maximilien d’Autriche, qu’il avait installé sur le trône du Mexique en 1863. En 1867, Bazaine quitta le Mexique avec les dernières troupes françaises. Maximilien, qui avait refusé de l’accompagner, fut arrêté et fusillé.
ANALYSE DES IMAGES
Bazaine est ici portraituré sur le terrain de la campagne militaire du Mexique. Le vainqueur de Puebla pose avec dignité : il est accoudé sur une carte d’état-major, son bâton de maréchal en évidence entre sa casquette et ses gants blancs. A l’arrière figure une pièce d’artillerie. La végétation, réduite au strict minimum (un cactus au second plan à droite et quelques arbres fermant l’horizon), rappelle l’exotisme de l’expédition. Des officiers à cheval semblent conduire un bataillon. Le visage de Bazaine, plein d’autorité, se détache à contre-jour sur un ciel clair.
INTERPRÉTATION
Beaucé, honorable peintre de batailles dans la veine d’Horace Vernet, exposa régulièrement au Salon de 1839 à 1868. Parmi les commandes que lui adressa l’administration du Second Empire pour le musée de Versailles figurent deux portraits : celui du maréchal comte d’Ornano, exposé au Salon de 1863, et celui de Bazaine, exposé au Salon de 1867, année où le maréchal revint du Mexique. On ne saurait oublier, à cet égard, que Le Fifre de Manet avait été refusé au Salon de 1866. Ces deux œuvres révèlent à l’évidence deux conceptions radicalement différentes de la peinture : pour Beaucé, il s’agit d’un exercice académique qui ne vise qu’à célébrer l’ordre établi au prix d’une simple illusion du vrai, alors que Manet, lui, cultive une approche résolument moderne du sujet et de sa représentation. Il est intéressant de constater combien la mimésis conventionnelle de Beaucé sert ici à maquiller, sous les apparences de l’autorité, l’échec de l’expédition du Mexique dont Bazaine avait été le commandant en chef.






L’HÔTEL DES INVALIDES !

                 L’HÔTEL DES INVALIDES                


CONTEXTE HISTORIQUE
Une pièce d’un programme iconographique politique

Voulue par Louis XIV, l’édification de l’hôtel des Invalides au sud-ouest de Paris est commandée par le ministre de la guerre Louvois et confiée à l’architecte Libéral Bruant en 1670. La construction dure plusieurs années. En avril 1674, le roi promulgue un édit fondant l’hôtel royal des Invalides « pour le logement, subsistance & entretenement [entretien] de tous les Officiers & Soldats de nos Troupes, qui ont esté & seront estropiez, ou qui ayant vieilli dans le service en icelles, ne seront plus capables de Nous en rendre ». Le lieu est conçu comme un véritable hospice pour des hommes ayant donné une partie de leur vie au service du royaume et de sa gloire militaire. Jules-Hardouin Mansart en exécute l’église, qui n’est inaugurée par le roi qu’en 1706 (le gros œuvre ayant été achevé en 1691).

Le peintre Pierre Dulin (1669-1748), élève de Charles Le Brun, reprend la même thématique que celle que son maître avait déjà utilisée pour célébrer l’édification de ce bâtiment au plafond de la galerie des Glaces (dans un ovale représentant la Piété entourée de soldats qu’elle récompense de ses bienfaits et accompagnée de Minerve). Il développe toutefois la scène et y mêle hommes et allégories. Il s’agit d’une huile sur toile peinte à une date incertaine – entre 1710 et 1715 – afin de servir de carton à une tapisserie réalisée dans l’atelier de haute lisse de La Tour entre 1716 et 1725. La tapisserie s’inscrit dans la continuité du cycle produit par la manufacture des Gobelins à partir de 1665 pour célébrer les hauts faits de Louis XIV (première pièce de la cinquième série de la tenture de l’Histoire du Roy). Pour donner une plus grande intensité à la scène représentée, Dulin imbrique plusieurs moments distincts : la présentation des plans au roi (1670), la construction du monument (1671-1706), l’accueil des premiers invalides (octobre 1674).


ANALYSE DES IMAGES
La fondation des Invalides bénie des dieux

Une scène centrale légèrement surélevée divise la toile en deux parties. À gauche, devant un groupe de cavaliers sur fond de campagne se détachent deux hommes en perruque. Il s’agit des deux architectes successifs, Libéral Bruand (à gauche) et Jules Hardouin-Mansart (à droite). À droite, un groupe de soldats et officiers blessés sont conduits par la Victoire ailée porteuse d’une couronne de laurier vers la scène centrale. À l’arrière-plan, l’hôtel royal est encore en construction, mais le dôme de l’église est achevé.

À la jonction de ces deux mondes, celui des soldats valides (la guerre), et celui des soldats estropiés (retour à la paix), un groupe de trois courtisans entoure le roi et le ministre de la guerre. Louvois, au centre exact de la toile, montre le plan des Invalides à Louis XIV, dont la grande taille, le port du chapeau et de la canne, le cordon de l’ordre du Saint-Esprit ainsi que la mise en lumière témoignent de sa souveraineté. Entre les courtisans en perruque et les cavaliers, les généraux victorieux Turenne et le prince de Condé semblent constituer un trait d’union symbolique entre la cour et la guerre.
Une déesse antique et trois allégories se mêlent aux hommes et montrent que l’entreprise royale bénéficie des auspices divins. Minerve, déesse casquée de la guerre et de l’intelligence, soutient l’entreprise de Louvois ; la Victoire mène les invalides ; la Renommée brandit l’oriflamme et sonne de la trompette dans un nuage qui sépare l’arrière-plan en deux ; la femme portant le plan est peut-être une allégorie de l’architecture.
INTERPRÉTATION
Louis XIV entre guerre et paix

La fondation de l’hôtel des Invalides correspond à la reconnaissance par le roi de la contribution des soldats à sa gloire militaire. La thématique de la sollicitude de Louis XIV envers ses soldats est courante dans l’iconographie du règne et vient contrebalancer l’image d’un roi avide de gloire personnelle et prompt à récompenser les seuls généraux. Louis XIV apparaît ici davantage encore en roi de paix soucieux de la réintégration des soldats invalides qu’en roi de guerre victorieux. Il illustre deux vertus, la charité et la justice, tout en contribuant indistinctement à son propre prestige et à celui de son royaume. L’image martiale du roi de guerre est ainsi détournée au profit d’une mise en scène délibérément plus positive du roi préoccupé par le sort de ses sujets.

Il faut prouver dix années de service pour accéder aux Invalides. La vie des quatre mille pensionnaires admis sur dossier y respecte l’ordre militaire et la rigueur religieuse. La place de l’église est au centre de l’ensemble architectural. On y distingue deux accès : intérieur pour les estropiés et extérieur pour le roi. Cette place caractérise les Invalides comme lieu de salut pour les soldats mais aussi pour le roi, afin de racheter leur sacrifice. En assurant une fin de vie décente à une partie (dérisoire il faut l’admettre…) de ses anciens soldats, le roi répond à un impératif social, alors que le poids de la guerre sur les populations est croissant.

Par la relégation physique à l’arrière-plan des généraux, aussi prestigieux fussent-ils (Condé et Turenne), au profit du ministre Louvois, l’artiste rend compte du passage d’un âge guerrier de l’héroïsme et de la bravoure au feu à un âge militaire dominé par la technique et logistique, et dirigé depuis les bureaux de Versailles.

LA DÉFAITE DE L'EMPIRE !

               LA DÉFAITE DE L'EMPIRE                


CONTEXTE HISTORIQUE
Fin mars 1814, la campagne de France et le Premier Empire tirent à leur fin. Fortes de 800 000 soldats européens, rejointes par le comte d’Artois et le duc d’Angoulême, les armées alliées marchent sur Paris. Après avoir forcé les barrières de Belleville, Pantin, Romainville, la butte Saint-Chaumont et le pont de Charenton, elles prennent sur la rive droite de la Seine la butte Montmartre. Le nord et le nord-ouest de l’enceinte de la capitale, de Clichy à Neuilly, sont protégés par 70 000 hommes de la garde nationale. Devant l’avancée des ennemis, le maréchal Moncey se porte à la barrière de Clichy. Pupilles de la garde, invalides, volontaires, ouvriers, citoyens, tirailleurs, élèves des Ecoles polytechnique et vétérinaire : les troupes de Moncey rassemblent 15 000 hommes. Horace Vernet, son frère Carle, les amis et membres des cercles bonapartistes, en font partie. Leur manque d’expérience des armes ne les empêche pas de résister vaillamment en défendant le poste de garde jusqu’à la proclamation de l’armistice. Le 30 mars 1814 avant l’aube, le rappel des tambours annonce l’ultime épisode héroïque de la défense de la dernière barrière, attaquée par le contingent russe.


ANALYSE DES IMAGES
Le commanditaire de cette toile est un certain Odiot, maître orfèvre de la cour impériale. Il y est représenté au centre, sur un plan rapproché, recevant les ordres du maréchal Moncey à cheval. Autour d’eux, dans la mêlée des gradés, on reconnaît des personnalités, tels Amédée Jaubert, interprète de l’Empereur en Egypte, Amable Girardin, le colonel Moncey, fils du maréchal.
Aidé par les gardes nationaux et les grenadiers de la garde impériale, le capitaine de chasseurs Emmanuel Dupaty ramène une pièce de canon abandonnée. Près de lui, devant à droite, le peintre Charlet amorce son fusil, tandis que continue le tir des autres canons. Blessé, Margariti le poêlier, soldat à Jemmapes, est mis en évidence.
A l’arrière-plan au-delà des barrières, dans la fumée et la poudre, le cabaret du père Lathuille sert de quartier général et offre le vin au maréchal et à ses hommes.

Devant à droite, deux pupilles de la garde blessés sont adossés à une palissade. La fracture du dragon est effrayante de vérité. Devant, une jeune femme, assise sur une malle, allaite son nouveau-né. Autour d’elle se trouvent des ustensiles domestiques et une chèvre attachée à la malle. Le matelas et les couvertures rappellent le sort des familles sans asile.
L’œuvre relate avec beaucoup de détails l’atmosphère de barricade. Les costumes et les uniformes bleus à épaulettes rouges changent sous l’effet de la lumière. Les expressions et les attitudes variées sont réussies et pleines de vérité. Les contrastes sont subtils. Le dessin du groupe de gardes est confus, ailleurs cependant il est fini et ferme. Les tons disparates mais subtilement associés amortissent la sensation de froideur du coloris.
INTERPRÉTATION
La Barrière de Clichy, qui a rendu son auteur célèbre, traduit le désespoir des troupes, leur dernier effort noble et courageux, mais trahi. La Bataille de Jemmapes d’Horace Vernet est son premier élan vers la gloire révolutionnaire. La Barrière de Clichy en est le dernier soupir. Expression de l’engagement personnel du peintre et souvenir d’un acte collectif, ce tableau est un manifeste de patriotisme qui élève l’échec de la campagne de France à un fait de guerre glorieux et hisse l’œuvre peinte au rang d’œuvre historique.

L’ÉCRASEMENT DE LA COMMUNE

        L’ÉCRASEMENT DE LA COMMUNE        


CONTEXTE HISTORIQUE
L’écrasement de la Commune 

Proclamée en mars 1871 dans la capitale assiégée par les troupes allemandes, la Commune de Paris est une tentative de gouvernement populaire autonome. Réfugié à Versailles, Thiers entend terrasser cette « République de Paris ». Le 21 mai 1871, les troupes versaillaises conduites par les généraux Mac-Mahon et Galliffet entrent dans la ville pour la reprendre aux insurgés. C’est le début de la « Semaine sanglante ».


ANALYSE DES IMAGES
Le peuple anonyme

Avec la touche pointilliste qui est alors la sienne, Luce représente une rue de Paris pendant la « Semaine sanglante », du 21 au 28 mai 1871, durant laquelle la sauvagerie versaillaise fit entre 10 000 et 20 000 victimes. Construit sur une oblique presque diagonale, le tableau montre les cadavres d’une femme du peuple et de fédérés – les soldats de la Commune identifiables à leur vareuse bleue et à leur pantalon à filet rouge – gisant sur la chaussée, près des pavés éboulés d’une barricade renversée qu’on devine dans le coin inférieur droit. Ceux-ci sont une métonymie de ces concrétions de la ville érigées à travers Paris, de part et d’autre desquelles ont lieu les combats.


Par sa conception, l’œuvre conduit le regard du spectateur vers ces corps anonymes dont le peintre a fait son véritable sujet. L’alignement des façades aux vitrines closes, frappées par la lumière, bloque l’espace et incite les yeux à se porter sur les cadavres allongés dans l’ombre. L’enchevêtrement inextricable oblige à détailler chaque individu aux postures différentes et aux visages souvent indistincts, plaqués au sol. Par ce dispositif, Luce fait de cette masse de victimes anonymes un raccourci du peuple de Paris massacré par les troupes versaillaises.
INTERPRÉTATION
L’hommage aux victimes

L’artiste libertaire qu’est Maximilien Luce (1858-1941) n’appartient pas à la génération des contemporains de la Commune. Cette peinture (et quelques autres portant sur cette période historique) est une image militante participant d’un culte de la mémoire de la Commune. Les taches de sang entourant les visages des cadavres pourraient d’ailleurs ressembler aux auréoles de martyrs (laïcs) « pourrissant au soleil de mai et de juin », selon Georges Bourgin, dans son Histoire de la Commune (1907). Cette œuvre rend en effet hommage aux morts de la Commune, alors que cet événement n’est pas reconnu par l’historiographie républicaine comme une révolution, mais considéré comme une simple « guerre civile ».